Emater a rapporté à la fin de la semaine dernière que les agriculteurs du Rio Grande do Sul, dans le sud du Brésil, avaient récolté 85 % de leur soya de 2023/24, ce qui représente une avance de 7 % pour la semaine. La moyenne pour cette date est de 95%. Il y a eu moins de précipitations la semaine dernière, ce qui a permis quelques courtes périodes pour les récoltes. Emater estime que la plupart des 15 % de soya restant à récolter dans l’État seront abandonnés car le rendement et la qualité des graines seraient si faibles qu’elles ne couvriraient pas le coût de la récolte. Au début de la saison de croissance, l’État devait produire 22 millions de tonnes de soya, donc si les derniers 15 % n’étaient pas récoltés, cela équivaudrait à une perte de 3,3 millions de tonnes.

Les pertes les plus importantes sont attendues dans les régions du centre, du sud et de l’ouest de l’État, où la récolte était la moins avancée. La plupart des analystes estiment les pertes de soya entre 2,5 et 3 millions de tonnes. Au début de la saison de croissance, le rendement du soya de l'État devait être de 3 329 kg/ha (49,6 boisseaux/acre), avec une production totale de 22 millions de tonnes. Dans son rapport de mai, Conab a estimé le rendement en soya de l'État à 52,8 sacs par hectare (47,2 boisseaux/acre), avec une production de 21,43 millions de tonnes.

Ce qui reste incertain, ce sont les pertes dues aux unités de stockage de grains inondées. Le Rio Grande do Sul est l'État qui compte le plus grand nombre d'unités de stockage de grains au Brésil, soit 4 800. Beaucoup de ces silos ont été fabriqués par Kepler Weber à Panambi, dans le Rio Grande do Sul, et la société prévient que la décomposition des grains dans les silos inondés peut produire des gaz inflammables ou toxiques pouvant être explosifs.

Kepler Weber a souligné qu'un ingénieur certifié devrait inspecter tout silo à grains inondé et qu'il enverrait un de ses ingénieurs inspecter n'importe lequel de ses silos au cours des 60 prochains jours. Ils ont indiqué qu'un silo inondé pourrait s'effondrer en raison de l'expansion des grains gonflés et que les agriculteurs ne devraient rien faire tant que le silo n'a pas été inspecté. La plupart des silos inondés sont privés d'électricité pour la ventilation ou pour faire fonctionner les machines permettant d'évacuer le grain. Après inspection, Kepler Webler recommande de vider un silo inondé uniquement par le haut (je ne sais pas comment cela fonctionnerait).

On ne sait pas exactement combien de silos à grain dans l’État ont été touchés par les inondations. Reuters a rapporté que le producteur de biodiesel Bianchini, situé dans la ville de Canoas, avait suspendu ses activités pour une durée indéterminée et qu'il avait perdu environ 100 000 tonnes de soya dans son entrepôt. D'autres sociétés telles que Bunge et Cargill ont signalé des dommages à leurs installations. Même s’ils pouvaient vider les silos, de nombreuses routes et ponts seraient fermés, ce qui rendrait le transport du grain très difficile.