Les températures ont grimpé au cours du week-end depuis l'extrême sud du Brésil jusqu'aux États du nord, avec des températures de 40°C (104°F) ou plus dans au moins dix États brésiliens. Des températures atteignant 38-43°C (100-110°F) ont été enregistrées dans le Mato Grosso, le Goiás, le Tocantins et le Mato Grosso do Sul. Un temps généralement sec a régné sur tout le Brésil au cours du week-end. Un temps chaud et sec prévaudra pour la première moitié de cette semaine avec de meilleures chances de pluie à partir de la fin de la semaine.

Cette vague de chaleur ne durera pas aussi longtemps que les précédentes en octobre et début novembre, mais cette fois, davantage de cultures de soya pourraient être affectées négativement par la chaleur car elles sont en train de former et de remplir les gousses. Le stress thermique et hydrique pourrait pousser certains plants de soya semés hâtivement à maturité, réduisant ainsi la période de remplissage des gousses.

Les premiers rendements décevants du soya et le temps chaud et sec sont les principales raisons pour lesquelles l'estimation du soya a été abaissée cette semaine. Le soya semé tôt aura probablement un rendement plus faible, surtout avec la canicule actuelle. Le rendement du soya semé plus tardivement devrait être meilleur, mais les cultures ne peuvent pas se permettre un temps plus chaud et plus sec en janvier ou en février, lorsqu'elles rempliront leurs gousses.

Selon AgRural, les cultures de soya de 2023/24 au Brésil étaient semées à 94 % à la fin de la semaine dernière, contre une moyenne de 100 %. Cela représente une avance de 3% sur la semaine. Les cultures de soya restant à semer se trouvent dans le nord-est du Brésil et dans l’extrême sud du Brésil. AgRural rendra compte de la récolte de soya au Brésil à partir de son rapport du 8 janvier.

Les agriculteurs brésiliens qui tentent de ressemer une partie de leur soya ont du mal à trouver des semences des variétés populaires. Il est difficile de déterminer combien de cultures de soya doivent être ressemées en raison des précipitations irrégulières, mais dans les zones les plus durement touchées, les agriculteurs indiquent que 10 à 15 % des cultures de soya doivent être ressemées. Il n'est pas normal de semer du soya aussi tard dans le centre du Brésil et tout soya semé à ce stade (mi-décembre) risque davantage de voir ses rendements diminuer, surtout si les conditions météorologiques sont plus défavorables plus tard dans la saison de croissance ou s'il y a une fin précoce de la saison des pluies estivales.

Mato Grosso - Les températures élevées affectent une fois de plus le soya de l'État. Quelques cultures de soya à maturation hâtive continuent d'être récoltées avec des rendements décevants. Les rendements varient d'un minimum d'environ 10 boisseaux/acre à un maximum de 30 boisseaux/acre, avec plusieurs dans les 20 boisseaux/acre. Probablement moins de 1 % de la superficie de l’État a été récolté jusqu’à présent et le rythme des récoltes s’accélérera peu après le jour de l’An. Le ministre brésilien de l'Agriculture a donné aux agriculteurs du Mato Grosso 20 jours supplémentaires pour semer ou ressemer leur soya jusqu'au 13 janvier 2024.

Paraná - Le temps au Paraná a été généralement favorable au développement du soya, mais les agriculteurs craignent que la récente vague de chaleur puisse provoquer l'avortement des fleurs et des gousses et entraver le développement des plantes. Au début de la semaine dernière, selon le Département de l'économie rurale (Deral), les cultures de soya du Paraná étaient à 1 % en germination, 42 % en développement végétatif, 33 % en floraison et 24 % en remplissage des gousses. Les cultures de soya ont été classées comme mauvaises à 2 %, moyennes à 12 % et bonnes à 86 %. L'État du Paraná est l'épicentre des cas de rouille du soya au Brésil avec 72 cas confirmés à ce jour, soit 80 % des cas signalés.

Rio Grande do Sul - Les agriculteurs du Rio Grande do Sul ont semé 85 à 90 % de leur soya à la fin de la semaine dernière, ce qui est à peu près égal à l'année dernière, mais plus lentement que la moyenne Cela représente une avance de 8% sur la semaine. Le soya semé après le 15 novembre a germé de manière plus uniforme et a eu un meilleur développement végétal par rapport au soya semé en octobre.

Les précipitations dans l'État depuis septembre ont été supérieures de plus de 1 000 mm (40 pouces) à la moyenne, laissant de nombreuses zones de basse altitude saturées et incapables d'être semées. Il est déjà tard pour semer du soya dans l'État et le vice-président d'Aprosoja/RS estime que 6 à 8 % de la superficie initiale en soya pourrait ne pas être semée en soya.

La rouille du soya a été identifiée dans la partie occidentale de l'État et les agriculteurs craignent que le contrôle de la maladie ne soit plus difficile cette année si le temps pluvieux empêche les agriculteurs d'appliquer des mesures de contrôle. Certains agriculteurs appliquent déjà des fongicides pour tenter de garder une longueur d'avance sur la maladie.

Selon Emater, normalement  la production de soya dans l’État se situe entre 20 et 22 millions de tonnes. La production de soya 2022/23 a été réduite à 10,5-11,0 millions de tonnes en raison de la sécheresse. Le vice-président estime la production de soya de l'État pour 2023/24 dans une fourchette de 19 à 22 millions de tonnes. 

Sao Paulo - Les semis de soya 2023/24 dans l'État de Sao Paulo, au centre-sud du Brésil, ne se sont pas déroulés comme prévu. Après un mois de septembre sec, les semis de soya ont démarré en octobre après quelques averses éparses. Les pluies ont été rares pendant la majeure partie du mois d'octobre et les semis ont été interrompus. De nombreuses cultures de soya semées plus hâtivement sont mortes à cause de la chaleur record et du manque d'humidité.

Lorsque les pluies ont repris en novembre, les agriculteurs ont recommencé à semer leur soya et ont ressemé bon nombre des cultures de soya antérieures qui étaient détruites. Les semis sont toujours en cours dans l’État, ce qui est très tardif pour les semis de soya. De plus, il existe désormais une pénurie de semences des variétés de soya les plus populaires en raison de réensemencements excessifs dans le centre du Brésil.

Pour compliquer encore plus les choses, une nouvelle vague de chaleur s'est abattue sur le centre et le centre-sud du Brésil au cours du week-end, ce qui pourrait aggraver encore une situation difficile. On s'attendait déjà à ce que les rendements du soya soient affectés par les conditions météorologiques défavorables du début de la saison de croissance, et la dernière vague de chaleur pourrait avoir un impact encore plus important sur les rendements.

Le retard des semis de soya rendra également difficile les ensemencements d’une deuxième récolte de maïs dans la période idéale de semis, qui se termine vers la troisième semaine de février.

Nord-est du Brésil - Le temps chaud et sec dans le nord-est du Brésil continue de retarder les semis et les réensemencements du soya. Les semis de soya à Bahia est 27 % plus lente que la moyenne, à Maranhao 17 % plus lente et à Piaui 11 % plus lente que la moyenne. Cette région a connu le moins de précipitations et certaines des températures les plus chaudes.