Même si la météo au Brésil s'est quelque peu améliorée au cours des dernières semaines, la situation reste celle de deux extrêmes. Le centre-est et le nord-est du Brésil continuent d'être chauds et secs avec des averses largement dispersées, tandis que le sud du Brésil continue d'être inondé de fortes pluies. Les précipitations se sont améliorées dans le centre du Brésil, mais elles restent irrégulières, certaines zones recevant suffisamment de pluie pour semer, tandis que d'autres ne reçoivent aucune pluie. La situation empire à mesure que l’on avance vers l’est et le nord.

Il existe également un risque de retard des semis de soya dans le sud du Brésil en raison des conditions humides, en particulier dans le Rio Grande do Sul, Santa Catarina et le sud du Paraná. Cette zone devait donc également être surveillée.

L'estimation du soya brésilien a été abaissée cette semaine car tout soya semé ou ressemé à partir de ce moment présente un risque accru de baisse des rendements, en particulier si les conditions météorologiques restent irrégulières dans le centre-est et le nord-est du Brésil.

El Niño n’a pas encore atteint son apogée et certaines régions du Brésil ont connu des périodes de temps sec de 15 à 20 jours. Les métrologues du Brésil prévoient davantage de périodes de temps sec, lorsque le soya pourrait être dans son stade sensible de reproduction. Plus les ensemencements du soya sont retardés, plus le risque est grand. Je sais qu’il est très tôt dans la saison de croissance pour être trop pessimiste, mais la situation à court terme est inquiétante et les prévisions à long terme sont incertaines.

Selon Patria AgroNegocios, au Brésil, les semis de soya étaient terminés à 38,4 % à la fin de la semaine dernière, contre 52,3 % l'année dernière et 44,9 % pour la moyenne des 5 dernières années. Cela représente une avance de 8,4% sur la semaine et le rythme des semis est désormais en retard de 14% par rapport à l'année dernière et de 6% par rapport à la moyenne des dernières années. AgRural a estimé que les semis de soya étaient terminés à 40 % à la fin de la semaine dernière.

Mato Grosso - Les agriculteurs du Mato Grosso avaient semé 70,5 % de leur soya à la fin de la semaine dernière, contre 83,4 % l'année dernière et 71,6 % pour la moyenne des 5 dernières années. Cela représente une avance de 10% sur la semaine et c'est la première fois depuis le début des semis que le rythme est plus lent que la moyenne. Les ensemencements les plus avancés sont dans la région du centre-nord où 89 % du soya a été semé. Les semis sont les plus lents dans la région du nord-est, où 49 % du soya a été semé. 

Les précipitations ont été irrégulières dans l'État, de nombreux producteurs indiquant que leur soya est semé 15 à 20 jours plus tard que l'année dernière. Certains agriculteurs ont fini de semer et d’autres attendent encore la pluie pour commencer à semer. Les agriculteurs indiquent également que certains des plants de soya semés plus tôt devront être ressemés. Les semis les plus retardés semblent avoir lieu dans l'est du Mato Grosso. Dans les zones où les semis de soya sont retardés, il sera difficile de semer du maïs safrinha et de nombreux agriculteurs indiquent qu'ils vont semer une culture alternative ou une culture de couverture.

Vous trouverez ci-dessous les progrès des semis de soya 2023/24 dans le Mato Grosso (ligne rouge) de l'Institut d'économie agricole du Mato Grosso (Imea).

Paraná - Au cours des premières semaines de la campagne agricole 2023/24, les agriculteurs de l'État ont semé leur soya au rythme le plus rapide depuis cinq ans, mais le rythme rapide des semis a ralenti, en particulier dans le sud de l'État, en raison des pluies fréquentes, résultant d’El Nino. Les cultures de soya du Paraná étaient semées à 62 % à la fin de la semaine dernière, contre 63 % pour la moyenne des 5 dernières années.

Rio Grande do Sul - Les agriculteurs de quelques régions de l'État ont commencé à semer leur soya la semaine dernière, mais l'État en général a semé moins de 1 %. Le rythme des semis devrait s'accélérer cette semaine s'il ne fait pas trop humide. Malheureusement, beaucoup de pluie est annoncée, surtout dans le nord de l'État.

Goiás - Le soya dans le Goiás a été semé à 35 % la semaine dernière, contre 40 % pour la moyenne des 5 dernières années. Les agriculteurs craignent que les semis de maïs safrinha ne soient retardés, en particulier dans les zones où le soya pourrait devoir être ressemé. 

Mato Grosso do Sul - Le soya dans l'État a été semé à 35 % la semaine dernière, contre 57 % pour la moyenne des 5 dernières années. Selon le président de l'Union rurale de Sidrolandia/MS, dans la municipalité de Sidrolandia, au centre du Mato Grosso do Sul, les agriculteurs ont semé environ 50 % de leur soya, contre une moyenne des 5 dernières années de 80 %. Les semis de soya ont été retardés d'environ 15 jours ou plus et cela va retarder les semis de maïs safrinha. Le président pense que les agriculteurs ne pourront pas semer tout le maïs safrinha et que le maïs qu'ils sèment recevra des investissements réduits. 

Santa Catarina - Les cultures de soya de l'État ont été semées à 14 % la semaine dernière, contre 33 % pour la moyenne des 5 dernières années. L'État a été extrêmement humide avec davantage de fortes pluies au cours du week-end et davantage de précipitations prévues. 

Nord-est du Brésil - Les semis de soya dans le nord-est du Brésil ont été ralentis par les conditions chaudes et sèches. Le soya de Bahia était semé à 2% la semaine dernière (moyenne des dernières années de 14%), le Tocantins à 5% (moyenne des dernières années de 16%) et le Maranhao à 1% (moyenne des dernières années de 5%). Le président d'Aprosoya, de l'État de Piauí, conseille aux agriculteurs de ne pas « semer dans la poussière », car les prévisions prévoient très peu de pluie et il faudra peut-être éventuellement ressemer le soya.