Selon Patria AgroNegocios, les semis de soya au Brésil étaient terminés à 30 % à la fin de la semaine passée, contre 37,6 % l'année dernière et 30 % pour la moyenne des 5 dernières années. Cela représente une avance de 13% sur la semaine.
Les semis dans le Mato Grosso ont bondi de 25 à 60 %, tandis que dans le Paraná, ils ont progressé de 7 à 51 %. Les régions les plus en retard sont le centre-est et le nord-est du Brésil. Des rapports provenant du centre du Brésil indiquent que certains des plants de soya semés hâtivement devront être ressemés en raison d'une mauvaise germination et de peuplements inégaux.
Si le régime pluviométrique dans le centre du Brésil ne s’améliore pas rapidement, je pourrais commencer à abaisser l’estimation de la production brésilienne de soya dès la semaine prochaine. Certains analystes au Brésil prévoient que la production brésilienne de soya 2023/24 sera inférieure à 160 millions de tonnes. Conab l‘estime actuellement à 162,0 millions de tonnes et l'USDA à 163,0 millions de tonnes.
Au cours des dernières semaines, les conditions météorologiques au Brésil ont été caractérisées par des pluies ponctuelles dans le centre du Brésil, avec encore moins de précipitations dans le nord et le nord-est du Brésil, tandis que le sud du Brésil continue de recevoir de fortes pluies. De nombreuses régions du sud du Brésil ont déjà reçu des précipitations record pour le mois d'octobre.
Les températures dans le centre du Brésil la semaine dernière étaient « fulgurantes » atteignant 40-43°C (104-110°F). Le soleil est directement au-dessus de nous à cette période de l'année et la combinaison d'un fort ensoleillement, de températures élevées et d'une faible humidité relative entraîne des taux d'évaporation très élevés. Les agriculteurs des zones plus sèches du Mato Grosso, par exemple, signalent une mauvaise croissance hâtive du soya et la nécessité de ressemer certains champs. J’estime qu’au moins 30 % de la superficie cultivée en soya au Brésil a un besoin immédiat de précipitations.
Mato Grosso - Les cultures de soya du Mato Grosso étaient semées à 60 % à la fin de la semaine dernière, contre 66,9 % l'année dernière et 50,6 % pour la moyenne des 5 dernières années. Cela représente une progression de 24,9 % pour la semaine, ce qui est à peu près aussi bon qu'on pouvait s'y attendre. Les semis les plus avancés se situent dans la région du centre-nord, où 80 % du soya a été semé. La région la plus lente est la région du nord-est, où 40 % du soya a été semé.
Les températures de la semaine dernière ont été extrêmement chaudes, certaines zones atteignant plus de 44°C (111°F). Certains agriculteurs signalent qu'ils devront ressemer une partie de leur soya en raison des conditions chaudes et sèches et que le développement hâtif du soya est retardé.
Un retard dans les semis du soya signifie un retard dans les ensemencements du maïs safrinha. Or, les agriculteurs étaient déjà préoccupés par la faiblesse du prix intérieur du maïs et le manque de marges. Vous trouverez ci-dessous les progrès des ensemencements de soya (ligne rouge), un tableau de l'Institut d'économie agricole du Mato Grosso (Imea).
Paraná - Les cultures de soya du Paraná étaient semées à 51 % la semaine dernière, contre 54 % l'année dernière et 47 % pour la moyenne des 5 dernières années. Les semis sont encore en avance sur la moyenne, mais pas autant qu'il y a quelques semaines. Le temps pluvieux dans le sud de l’État et la sécheresse dans le nord ont ralenti la progression des semis. Certaines cultures de soya du sud du Paraná doivent être ressemées en raison des conditions de saturation.
Mato Grosso do Sul - Le soya dans le Mato Grosso do Sul était semé à 21,5 % à la fin de la semaine dernière, contre 37 % pour la moyenne des 5 dernières années. Dans la municipalité d'Amambai, dans le sud-ouest du Mato Grosso do Sul, les semis de soya sont terminés entre 30 et 40 %. Les semis ont été ralentis en raison de la sécheresse et quelques champs devront peut-être être ressemés. Selon le président de l'Union rurale d'Amambai/MS, dans une année avec des précipitations normales, les semis de soya à ce stade seraient terminés à 80-90 %.
Les semis de soya ont déjà été retardés de 20 à 25 jours et les retards s’accumulent. Des pluies seront nécessaires dans un bref délai pour éviter une baisse des rendements. Plus les semis de soya sont retardés, plus les semis de maïs safrinha tardent et les agriculteurs expriment déjà leur prudence quant à leurs projets concernant le maïs safrinha.
Goiás - Le soya à Goiás était semé à 23,1 % à la fin de la semaine dernière, contre 20 % pour la moyenne des 5 dernières années. Dans la municipalité de Rio Verde, au sud-ouest de Goiás, les précipitations ont jusqu'à présent été très irrégulières, certaines zones recevant 40 à 80 mm (environ 2 à 3 pouces), tandis que d'autres zones n'ont reçu que 5 à 8 mm (environ 0,2 à 0,3 pouces). En conséquence, les semis de soya ont également été très irréguliers, le pourcentage semé allant de 2 % à 60 %. Les rendements du soya ont tendance à diminuer si la culture est semée après le 10 novembre.
Minas Gerais - Les semis de soya dans le Minas Gerais étaient terminés à 8,5 % à la fin de la semaine dernière, contre 14,4 % pour la moyenne des 5 dernières années. Dans la municipalité d'Uberlandia, dans le sud-ouest du Minas Gerais, les conditions chaudes et sèches ont ralenti les semis de soya. Selon le président de l'Union rurale d'Uberlandia/MG, les agriculteurs ne pourront probablement pas reprendre les semis avant début novembre, lorsque les précipitations devraient s'améliorer. Si les semis de soya sont retardés jusqu'au début novembre, le potentiel de rendement du soya commencera à décliner. Il s'attend à une diminution de la superficie cultivée en maïs safrinha en raison du retard des semis de soya.
Bahia - Les semis de soya à Bahia ont été complétés à 0,8% la semaine dernière, contre 4,5% pour la moyenne des 5 dernières années.
Maranhão - Les semis de soya au Maranhão étaient inférieurs à 1 % à la fin de la semaine dernière, contre 1 % pour la moyenne des 5 dernières années. Dans la municipalité de Balsas, dans le sud du Maranhão, environ 5 % des cultures de soya avaient été semées à la fin de la semaine dernière, alors que 40 à 50 % des cultures de soya auraient normalement été semées à cette date. Les semis de soya ont été retardés d'au moins 10 jours et ont commencé à se développer.
Dans d'autres régions de l'État, le soya est semé à 0 %, contre 30 % l'année dernière, et les agriculteurs affirment qu'ils ont besoin de 30 à 40 mm de pluie (1,2 à 1,6 pouces) avant de commencer à semer. Malheureusement, très peu de précipitations sont prévues pour les deux prochaines semaines. Si les semis sont retardés au-delà de la première semaine de novembre, le potentiel de rendement du soya commencera à décliner.
Ce qui se passe dans le Maranhão est similaire à la situation dans les États de Bahia, Tocantins, Piauí, le nord de Goiás, le nord de Minas Gerais et l’est du Mato Grosso.
Rio Grande do Sul - Les semis de soya dans le Rio Grande do Sul étaient inférieurs à 1 %, contre une moyenne des dernières années de 4,5 %. Cet État est toujours l'une des dernières régions à semer du soya au Brésil, mais le temps pluvieux retarde les semis encore plus que d'habitude cette année. Les dates recommandées pour semer du soya dans l’État sont du 1er octobre au 28 janvier.
Les précipitations dans l'État devraient être supérieures à la normale pendant toute la saison de croissance en raison d'El Nino, de sorte que les agriculteurs ne se pressent pas pour semer leur soya. Si le soya est semé avant la fin novembre, le potentiel de rendement devrait être normal.