Les conditions chaudes et sèches de février et début mars ont continué de nuire à la production de soya et de maïs en Argentine. Dans son estimation de l'offre et de la demande agricoles mondiales (WASDE) de mars, l'USDA a considérablement réduit ses estimations pour la production de soya et de maïs 2022/23 en Argentine.

La production de soya 2022/23 en Argentine est désormais estimée à 33,0 millions de tonnes, soit une baisse de 8 millions de tonnes par rapport aux 41,0 millions estimés en février. La production de soya 2021/22 en Argentine était de 43,9 millions de tonnes.

La production de maïs 2022/23 en Argentine est désormais estimée à 40,0 millions de tonnes, soit une baisse de 7 millions de tonnes par rapport aux 47,0 millions estimés en février. La production de maïs 2021/22 en Argentine était de 49,5 millions de tonnes.

Tout ce qui pouvait mal tourner a mal tourné cette saison de croissance en Argentine. Les cultures argentines en 2022/23 ont subi la pire sécheresse depuis plus de 60 ans, avec des températures élevées record, des températures basses record et même des épisodes de gel localisés au milieu de l'été.

Même à ces niveaux de production inférieurs, ces estimations peuvent être encore abaissées dans les rapports ultérieurs. Les analystes du marché privé ont déjà des estimations de production inférieures à celles de l'USDA. La récolte hâtive du maïs a commencé à Santa Fe et Entre Rios avec des rendements signalés inférieurs aux attentes. La récolte hâtive du soya devrait commencer bientôt, les agriculteurs des principales zones de production s'attendant à une baisse des rendements de soya allant jusqu'à 50 %.

L'Argentine est la plus grosse exportatrice de tourteau de soya et d'huile de soya au monde et les triturateurs de soya signalent qu'ils ne peuvent pas s'approvisionner en soya pour assurer le bon fonctionnement de leurs opérations. Par conséquent, ils ont déjà importé des quantités importantes de soya brésilien et davantage d'importations sont attendues dans les mois à venir. Ils ont également racheté certains de leurs contrats de farine et d'huile en raison d'un manque de soya disponible à triturer.

Pour leur part, les agriculteurs argentins devraient être des vendeurs réticents de leur grain dans l'espoir d'une hausse des prix pour compenser leurs pertes de production.