Les agriculteurs argentins ont été des vendeurs lents de leur soya et de leur maïs 2021/22 en raison des turbulences économiques dans le pays. Jeudi dernier, le président argentin a nommé son troisième ministre de l'Économie en un mois. Le nouveau "super ministre" dirigera un nouveau ministère qui combine les ministères actuels de l'économie, du développement productif et de l'agriculture alors que le pays est aux prises avec une inflation élevée et une monnaie en chute libre.

L'une des principales raisons pour lesquelles les agriculteurs sont des vendeurs lents est le fait que la dévaluation du peso n'a pas suivi le rythme de l'inflation, qui dépasse 60 %. Les agriculteurs veulent conserver leur grain parce que c'est « de l'argent en banque » en attendant une nouvelle dévaluation de la monnaie.

Le taux de change officiel est d'environ la moitié du "taux non officiel" et il y a des rumeurs selon lesquelles le gouvernement pourrait essayer de fixer un taux de change spécial pour les produits agricoles dans le but de persuader les agriculteurs de vendre davantage de grains. La faisabilité d'un tel taux de change préférentiel est incertaine.

La semaine dernière, la Banque centrale d'Argentine a augmenté les taux d'intérêt de 8% à 60%, marquant la septième augmentation cette année. Les analystes argentins estiment que l'inflation pour 2022 pourrait dépasser 80 %.

Toute cette incertitude survient alors que l'Argentine tente de finaliser un règlement avec le FMI concernant ses dettes impayées. La vice-présidente Cristina Fernandez, qui était l'ancienne présidente, a été très critique à l'égard de l'accord avec le FMI concernant les dettes de l'Argentine car elle estime qu'il comprend trop de concessions qui entraveraient la croissance économique de l'Argentine. C'est au cours du mandat précédent de son mari en tant que président que l'Argentine a fait défaut sur ses dettes.

L'Argentine est le premier exportateur de tourteau de soya et l'un des principaux exportateurs de maïs. Les triturateurs et les exportateurs craignent de respecter leurs engagements si les agriculteurs continuent d'être des vendeurs avares de leurs grains. Cette tourmente économique peut également rendre les agriculteurs moins enclins à étendre leur superficie de culture 2022/23, en particulier compte tenu de l'augmentation du coût des intrants. Une monnaie dévaluée est bonne pour les exportations, mais elle rend les importations telles que les engrais et les produits chimiques plus chères.