Une enquête de Reuters auprès de huit analystes au Brésil a estimé que les agriculteurs brésiliens augmenteraient leur superficie de soya 2022/23 de 3 %. Malgré des coûts de production plus élevés par rapport à l'an dernier, les prix élevés des produits de base devraient encourager les agriculteurs à semer davantage de soya. 

L'estimation moyenne était que la superficie de soya 2022/23 au Brésil serait de 42,2 millions d'hectares (104,2 millions d'acres). Les marges pour la récolte de soya 2022/23 seront inférieures à celles de 2021/22 en raison des coûts plus élevés, mais les agriculteurs devraient toujours générer de bons bénéfices en 2022/23. 

La majeure partie de la superficie agrandie sera le résultat de la conversion des pâturages dégradés en production de cultures en rangs avec quelques défrichements supplémentaires dans le nord-est du Brésil. On craignait que les approvisionnements en engrais pour la récolte 2022/23 ne soient limités en raison du conflit entre la Russie et l'Ukraine, mais ces inquiétudes se sont maintenant atténuées.

Jusqu'à présent cette année, les importations d'engrais ont dépassé celles de 2021 et la Russie a promis au Brésil de fournir tous les engrais initialement commandés à la Russie. Les prix sont beaucoup plus élevés, mais ils obtiendront les engrais dont ils ont besoin. La Russie et la Biélorussie sont les deux principaux fournisseurs d'engrais du Brésil.

Au cours des premières années suivant la conversion des pâturages en cultures en rangs, des engrais supplémentaires sont nécessaires pour améliorer la fertilité du sol car les pâturages traditionnels au Brésil sont généralement infertiles. Les éleveurs brésiliens n'appliquent généralement pas beaucoup d'engrais sur les sols très lessivés du cerrado du centre du Brésil. Lorsque ces zones sont converties en cultures en rangs, elles ont besoin d'applications annuelles d'engrais pour maintenir un haut niveau de fertilité. 

L'une des préoccupations concernant la récolte de soya 2022/23 au Brésil est que La Nina est toujours présente dans l'océan Pacifique et qu'elle devrait maintenir une force faible à modérée au moins jusqu'à l'automne. À La Nina se traduit généralement par un démarrage retardé des pluies estivales et un démarrage retardé des semis de soya. Si tel était le cas, cela représenterait trois saisons de plantation consécutives pour les agriculteurs brésiliens.