Lors d'une récente audience devant la Commission de l'agriculture et de la réforme agraire du Congrès brésilien, des chercheurs de l'Embrapa ont estimé que le Brésil pourrait devenir autosuffisant en matière de production de blé d'ici 10 ans en élargissant la production de blé dans les régions du cerrado du centre et du nord-est du Brésil. Le blé est la seule culture majeure au Brésil pour laquelle le pays n'est pas autosuffisant.

Le Brésil produit environ la moitié du blé consommé dans le pays, la majeure partie du reste étant importée de l'Argentine et de l'Uruguay voisins. En fait, le blé est la deuxième importation du Brésil après le pétrole et les produits pétroliers.

Actuellement, environ 90 % du blé brésilien est produit dans le sud du Brésil, mais Embrapa est en train de changer cela. Il y a plus de 200 millions d'hectares de cerrado (plus de 500 millions d'acres) qui pourraient être convertis en production agricole sans aucune déforestation. Ces zones potentielles sont principalement ce qui est classé comme pâturages dégradés. Ces zones peuvent avoir été converties en pâturages il y a des générations et elles sont généralement infertiles avec une faible productivité.

Une fois la fertilité améliorée, ces zones peuvent devenir très productives, ce qui satisfait l'objectif global de produire plus de nourriture sur des terres déjà défrichées, réduisant ainsi la pression pour défricher davantage de terres pour augmenter la production.

Ces dernières années, Embrapa a développé des variétés de blé adaptées à la production irriguée dans les États du centre du Brésil comme Goiás avec de très bons résultats. Le blé est plus productif que dans le sud du Brésil avec une qualité généralement meilleure car il est récolté en juillet et août lorsque le temps est sec. Un problème potentiel pour le blé cultivé dans le sud du Brésil est qu'il est généralement récolté en octobre et novembre après le début des pluies estivales. De fortes pluies pendant la récolte se traduisent souvent par un blé de mauvaise qualité.

Embrapa continue de mener des recherches et de développer des variétés de blé adaptées aux régions du cerrado du centre du Brésil et aux zones tropicales plus au nord près de l'équateur. Dans l'État de Roraima, par exemple, situé au nord du fleuve Amazone, de récentes parcelles d'essai ont indiqué des rendements de blé très élevés et une excellente qualité des grains.

Actuellement, environ 90 % du blé brésilien est produit dans le sud du Brésil, mais cette région ne consomme qu'environ 19 % du blé brésilien. Cela signifie que le blé ou les produits du blé doivent être transportés sur de longues distances, sur plusieurs milliers de kilomètres dans certains cas, par camion à des coûts élevés jusqu'à l'endroit où ils sont consommés. Le sud-est du Brésil consomme 42 % du blé du Brésil, la région du centre-ouest en consommant 5,5 %, la région du nord-est en consomme 22 % et le nord du Brésil en consomme 10 %.

Cultiver du blé là où il est consommé serait bénéfique non seulement pour les producteurs, mais aussi pour les consommateurs sous la forme de prix plus bas.