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Agro-Lettre RJO

13 novembre 2025, RJO'Brien

Aujourd’hui le 13 novembre 2025

Le risque de concentration, l’intelligence artificielle et Carey Price. 

J’écoute le hockey, on s’fait planter 5-0 après deux périodes. 5 buts sur 13 lancers, oops… alors j’ai décidé de tapocher sur mon clavier en même temps…

Journée plutôt difficile à la bourse. Pas sur tous les marchés, mais définitivement sur certains. Je pense entre autre à Wall Street, avec un repli d’un peu moins de 2% sur l’indice phare du SP500. Il y a toujours une multitude de raisons qui expliquent ceci ou expliquent cela mais à mon avis l’élément principal c’est qu’avec la réouverture du gouvernement américain on va commencer à recevoir des informations des différents ministères à travers le bureau de la statistique. Inflation, emplois, PIB, exportations, etc… À commencer demain avec l’USDA et le bilan offre demande dans le grain. Ça risque de bouger vers midi. 

Mais oui, on va commencer à voir des données et je pense que les investisseurs ont peur de ce qui pourrait se cacher derrière le rideau un peu comme des gladiateurs prêts (ou pas?) à affronter ce qui va sortir de la boîte à surprise. Les indices boursiers ont progressé de manière importante depuis le printemps, et à présent on est en droit de se poser la question « now what? ». On sait que l’économie est plus divisée que jamais avec des écarts de richesse important, mais en même temps on sent aussi une résilience. Les indices boursiers sont quasiment aussi polarisés que les ménages dans le sens ou une relativement faible partie de la population représente une imposante proportion des gains boursiers et du fric en circulation. La grande partie des ménages qui dépensent des gros sous sont les plus aisée, et la grande partie des gains boursiers sont issue d’une poignée de géants des technos. C’est comme ça. Je ne pense pas nécessairement que ce soit un bug, un défaut de fabrication, mais c’est juste comme ça, c’est fait de même, c’est une feature des indices boursiers et de la vie en général.

On parle de risque de concentration dans les indices, et pour cause. Ça me rappelle les Canadiens de 2014 à 2019. On n’avait pas la meilleure des équipes, mais on n’avait probablement le meilleur gardien avec Carey Price. Tant qu’il arrêtait les pucks, tout allait bien. Mais s’il se blessait, on était un peu plus foutu.  En ce moment, les indices boursiers sont essentiellement à des niveaux record, malgré un repli dans les derniers temps. Une des raisons principales sont les géants des technos, par leur poids dans l’indice. Plusieurs autres secteurs ne ressentent pas le même engouement – souvent des secteurs qui représentent l’économie réelle, celle de tous les jours, celle qu’on appelle le dollar discrétionnaire comme le resto, les voyages, les vêtements griffés, les snacks-collation, les p’tites rénos l’fun ou autres dépenses moins essentielles que l’épicerie et l’hypothèque. Le solde des cartes de crédit ne cesse d’augmenter, l’achat d’une maison est presqu’impossible que même le président américain suggère d’étirer les hypothèques sur 50 ans. Imagine… au prix actuel des maison, une telle proposition revient à dire qu’on demanderait aux jeunes de payer 500,000$ de plus en intérêt pour « économiser » même pas 400$ sur la mensualité.

Tout cela fait resurgir l’idée d’une bulle spéculative. C’est possible, les ingrédients sont quand même réunis, mais c’est toujours une question de probabilité. Et les chances sont faibles, mais jamais zéro, et parfois les chances passent de faible à un peu plus faible à un peu moins faible, etc… La bourse est vivante, tout cela bouge en temps réel, et rien n’est statique. M’enfin.

Une bonne partie des gains viennent des géants des technos et de l’idée que l’intelligence artificielle sera la nouvelle baguette magique qui fait doubler tripler quadrupler les profits. C’est peut-être vrai. J’sais pas. Ce qu’on sait par contre c’est que les investissements sont très importants pour l’IA. Les centres de données, les micropuces qui sont fait à partir de minéraux rare, l’exploration minière, l’électricité nécessaire, la recherche et développement, etc… Pensez-y, on n’a même pas le réseau et la puissance électrique pour nos besoins actuels, rajoutez l’idée des véhicules électrique et ChatGPT à tout ça? Ça ne marche pas. Peut-être dans 20 ans. Mais à court terme il va manquer de jus. On voit donc les entreprises « investir » massivement dans tout cela, parfois en levée de capitaux dans les marchés publics, parfois sous forme de dette/emprunt avec la banque. Des centaines de milliard de dette…. Il faut donc que ça marche l’IA si on veut un jour repayer la banque et les créanciers de tous ces prêts. Si les revenus sont là, ok, mais s’il fallait que les revenus soit moins important, ou qu’ils arrivent plus tard… Bref, si Carey Price se blesse avant la fin de la saison…. C’est là que la patente peut chavirer. Ça parait contre intuitif, mais s’endetter à été très profitable dans la dernière génération parce que les actifs financiers ont presque toujours fini par s’apprécier…. Tant que t’es capable de faire les paiements. Acheter une maison « trop cher » en 2002 a été profitable, elle vaut une fortune aujourd’hui même si on était serré dans le budget à l’époque. Même chose pour une terre agricole : c’était fou de payer 2000$ dans les années 90, c’était fou de payer 5000$ dans les années 2000, c’était fou de payer 15000$  v’la 10 ans… on est rendu à quoi 20 ou 25 milles en Montérégie?

Anyway… tant que le cash rentre, tant que Carey Price arrête les pucks, tant que la chaîne ne débarque pas, tout va bien Madame la marquise. La bourse d’aujourd’hui, les nouvelles technologies d’aujourd’hui. Tout’ça.  Un peu comme l’internet de la bulle des technos du tournant des années 2000. J’pense pas que personne va dire que l’internet n’a pas révolutionné le monde, mais cela n’a pas empêcher de voir le NASDAQ chuter de 82% entre mars 2000 et octobre 2002. La bourse s’est effondrée, mais l’internet est resté dans notre quotidien plus que jamais. Peut-être que l’IA sera un peu comme ça? J’sais pas. On verra bien.

Entre-temps la vie, elle, continue. Tant que l’IA ne paiera pas une couple de mes bills, l’essence l’épicerie les couches les formules bébés le téléphone l’hydro l’char les assurances les mitaines, on n’aura pas le choix de rester dans le monde réel. Et avec la réouverture du gouvernement américain on va commencer à avoir un peu plus de donnée sur…. Le vrai monde.

Ark, c’est rendu 6-0. J’pense j’vais aller lire mon livre dans le lit.

Ark Ark, 7-0 en revisant mon texte. Clairement je monte à l’étage me coucher. 

Bonne soirée, plus j’écris plus les Canadiens s’enfoncent.

Byyyyyye 😊

 

SIMON BRIERE

Stratège principal chez R.J. O'Brien & Associés Canada Inc (une compagnie de StoneX).
Tel: (514) 218-6888
Courriel : sbriere@rjobrien.com   
 

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