Aujourd’hui le 15 janvier.

Est-ce qu’on est prêt?

Tic tac tic tac, dans 5 jours notre petit monde pourtant bien tranquille pourrait être perturbé profondément. Je parle au conditionnel présent, parce qu’en fait personne ne le sait. Je ne fais pas parti de ceux qui pensent que le prochain président fera nécessairement tout dérailler. Encore là, au conditionnel. Il y a une chance, mais pas une certitude, comme bien des choses d’ailleurs. Mais l’incertitude plane, c’est évident. Nier l’impact que cela pourrait avoir sur nos vies à court, moyen et long terme serait de la pure folie, du déni. Il y a un vent de changement dans l’air, certain se rappelle des années 60 au Québec, ou la fin du gold standard au tournant des années 80. Guess what : on est encore ici right? Grand’pa m’en parle encore. On trouve des solutions, on est résilient pis on s’adapte. C’est ce que je pense en tout cas. L’oiseau perché dans sa branche à surveiller s’il voit pas un petit verre de terre au sol, fait-il plus confiance à sa branche, ou à ses ailes? Si la branche casse, so what, le p’tit oiseau a juste à voler, se promener dans les airs un ti-peu pis retrouver une autre branche. Dans le même arbre ou un autre. Évidemment ça parait simple, c’est philosophique, mais j’pense aussi qu’on doit collectivement être capable de s’adapter, d’embarquer sur le système D pis de trouver des solutions.

J’entends parler des tarifs comme j’entends parler les parents des joueurs dans les arénas du Québec. Trust me, j’en ai fait des équipes de hockey. C’est caricatural, mais pas tant…. Tous les parents ont leur propre stratégie, leur propre idée de comment l’coach doit coacher. « Eille moé j’mettrais Duplessis sur le power play à l’aile gauche » pis « Voir que Tremblay est dans l’net à soir contre Drummond j’aurais mis Lévesque à la place» ou « On devrait jouer la trappe comme Lemaire le faisait». PS : personne devrait jouer la trappe – pas parce que ça marche pas (ca marche très bien!) mais ostie que c’est plate. On devrait l’interdire hahaha – comme on interdisait les shot du coin ou le wrap-around au Playstation NHL 1997 ou d’utiliser Oddjob à Golden Eye sur la N64. Pour les néophyte, Oddjob c’est le p’tit bonhomme de 3 pieds qui pétait tout le monde à James Bond le jeu vidéo. En tout cas, c’était règlement qu’on n’avait pas le droit de le prendre. Vous dite que c’est nainporte quoi comme règlement? C’est vrai haha. Ca me rajeuni pas. M’enfin. Je m’égare, comme d’habitude. Mais si je reviens aux tarifs, est-ce pertinent de s’obstiner sur si le PIB va baisser de 1.56% ou de 2.24%, ou on peut s’entendre que c’est une épreuve qui s’en vient. Point. Pas de gossage sur les points après la virgule, pas de « oui mais si… ». J’peux lire 556 rapports de recherche sur le prix des grain à la bourse, j’vais avoir des gens brillant qui pensent que ça va monter et j’vais voir une autre gang de gens tout aussi brillant qui pensent que ça va baisser. Les deux groupes sont des gens intelligent, mais j’vais passer la journée à lire pis j’saurai pas plus ce que l’avenir me réserve. 

Est-ce pertinent de prévoir le coup exact des tarifs ou on devrait juste se préparer à ce qu’il y en aille. C’est ce que je pense; il y en aura. D’une forme ou d’une autre, il y en aura. Ne serait que pour pas perdre la face. Imaginons qu’il n’y en a pas… genre tout simplement pas. Ou une version très soft. Tout le monde saura que c’est du bluff ces menaces. Du bla bla. Un chien qui jappe mais qui mord pas. Pour la simple raison des symboles (et de l’égo) je pense qu’il y en aura. Mais est-ce pertinent de s’obstiner entre nous comme des parents à l’aréna à savoir si c’est 5% ou 15% ou progressifs de 2% par mois??? C’correct d’en parler, mais faut en revenir un moment donné! Progressif de 2% à chaque mois… LOL! Imagine. On pense changer la TPS sur quelques produits pendant 3 mois pis le monde s’arrête. Imagine le faire à tous les 3-4 semaines. Encore. Encore. Encore. J’dis pas que c’est impossible. Au pire c’est ça qu’il arrive, mais c’est le chaos. Ok. Ouais pis : les tarifs sont encore là, même tout croche, tout mal ficelé les tarifs sont encore là et la mentalité s’opère. Un ti-pitte de 4 ans qui a peur d’un monstre dans le lit et qui gueule à s’époumonner, on le sait que le monstre n’est pas réel, mais pourtant la situation est très réelle. On vit dans une époque où le ressenti prend beaucoup d’espace; un tarifs tout garoché qui marchera pas affecte le ressenti pareil. Et l’impact devient, de facto, bien réel. Et même si c’était bien annoncé, ca passerait tu plus? Non. Penses aux véhicules électriques; le gouvernement nous donne 10 ans pour virer électrique. Pas deux semaines, 10 ans! Pis c’est le bordel. Alors j’me dis, 10 ans ou 10 jours, aweye, let’s go enlève le plaster d’un coup pis on va passer à travers! De toutes façons on s’entendra pas plus anyways, aussi bien commencer tout de suite. Go. 

Donc oui, je pense que les tarifs s’en viennent. Combien? Comment? Sais pas. Personne le sait non plus, au mieux on peut guesser, et de toute façon demain c’est possiblement une autre version qui sera annoncée, proposée, et on recommencera notre tableur Excel de PIB/Taux directeur/Dollar canadien. Est-ce pertinent de tout savoir d’avance? J’pense pas. J’écoute le football de la NFL de c’temps-ci. J’pas une méga fan fini, mais c’est l’fun de temps en temps. Question stratégie : est-ce pertinent de savoir le jeu * exact * que l’adversaire va faire, ou juste de s’attendre à ce qu’il fasse un jeu soit suffisant. Moi j’me dit qu’on a pas besoin de connaitre le jeu d’avance; c’est impossible anyway. On va lire le jeu, prendre l’information, se dire que le ballon va partir dans une direction, sans trop savoir exactement, pis on va s’arranger pour avoir un joueur/défenseur dans s’coin là. Sifflet. Go. Le jeu est lancé, pis on s’arrange. Au sol. À la passe. Whatever, on a une équipe pis on va s’arranger.

Ca l’aide quand l’équipe va bien. Quand l’équipe est organisée, préparée…. C’est un peu plus ça mon inquiétude. Et j’pas certain qu’on est prêt. Sur le plan économique notre gouvernement est endetté. Solidement en plus. Que ce soit le fédéral, le provincial, le municipal, name it. Les déficit pleuvent comme les billets de un dollar dans un clip de rappeur au bar qui veut flasher make-it-rain. J’ai pas l’impression que notre trésor de guerre est plein rempli. Notre produit intérieur brute (PIB) fait du surplace depuis 10 ans. On a essentiellement aucun gain de productivité. Le PIB augmente, mais c’est une illusion car en fait c’est une croissance démographique, et non économique. La productivité est nulle. Le PIB per capita est nul. Le niveau de vie ici au Canada stagne depuis 10 ans. Politiquement aussi on n’est pas vraiment prêt ; le gouvernement est sur pause et on n’a plus de Premier Ministre! Certains diront que c’est mieux de même, mais bon…Est-ce que collectivement toutes les provinces sont unie ici? LOL, j’pense pas. Chaque province agit comme un parent à l’aréna. On court partout, nous n’avons pas réellement d’unité nationale. M’enfin. C’est mon avis. J’ai pas le feeling qu’on agit réellement de concert. Ensuite est que au-delà du collectif, nous sommes prêt PERSONNELLEMENT? Là aussi j’en doute. Est-ce que si l’économie canadienne ralenti au point de tomber en récession nous sommes prêt à faire face au chômage? Au dollar canadien plus faible? Aux taux d’intérêt incertain? Est-ce que les syndicats sont prêts à ouvrir les convention collectives pour se serrer la ceinture? Peut-être. J’sais pas. J’ai plus le feeling, à la lumière des dernières semaines que pour le moment c’est sauve-qui-peut-chacun-pour-soit-hope-for-the-best-bonne-chance. Les fonctionnaires se diront que leur job pis leur pensions sont garanti, les autres vont pédaler plus fort, mais éperons qu’on ira dans la même direction au moins. Ensemble.

Ça me fait penser à la scène dans le film Gladiateur

quand ils sont tous dans l’arène et ils attendent que la porte ouvre mais ne savent pas ce qu’il y a derrière la porte. Un danger certes, mais lequel? Au lieu de perdre (trop) de temps à s’imaginer ce qu’il y a derrière la porte, préparons nous, mettons nous d’accord sommairement et on s’arrangera. On va rester ensemble pis on va trouver des solutions. Bon là, ça fait très combat, armée, alors qu’on n’est pas à l’aube d’une invasion comme on voit ailleurs dans le monde avec des armes et tout, c’est juste un exemple. Donc oui, des tarifs, quand ou comment ou combien ou est-ce ça va marcher… nobody knows, mais j’pense que ça s’en vient pis quand la porte va s’ouvrir on verra bien ce qu’il se cache derrière!

Gérons ce qu’on peut gérer, parce qu’on a les outils pour le faire. Que le prix d’une matière première augmente ou baisse, ou le dollar canadien, ou quoi que ce soit d’autre… si la gestion de risque est faite, en bonne partie, et que nous (vous) êtes prêt, alors allons-y. Bring it on, on verra bien! 

Anyways, bon matin! Ca fait du bien d’écrire.

Bonne journée 😊

SIMON BRIERE