Bonjour,
Avec certaines obligations professionnelles et soirées mondaines, il est peu plus difficile de maintenir la discipline d’écrire. Mais c’est toujours un plaisir de renouer avec le clavier et pousser les touches pour vous écrire quelques commentaires dans les viandes.
Après la poussée en avril, les prix reviennent sur terre en mai. Il en est souvent ainsi. Le mois de mai est un mois ‘’d’entre-deux’’ bien souvent. Quelques nuages noirs s’amoncellent dans le ciel du porc. Mais quelques éclaircies sont visibles. Passons à travers les données.
Le prix de la découpe est plutôt décevante compte tenu de toutes les données d’exportation depuis le début de l’année et surtout des inventaires serrés dans les congélateurs. Peut-on constater un ralentissement? Ou la demande provenant des consommateurs américains devient plus faible?
Les consommateurs sont bombardés ces temps-ci par le virus H5N1 qui a été découvert dans des cheptels laitiers aux États-Unis. C’est le virus de la grippe aviaire qui maintenant se transmet aux bovins. On vit vraiment dans un monde nouveau et c’est un rappel à la vigilance dans la production porcine. Depuis l’arrivée de cette variante aux États-Unis, en 2022, c’est 82 millions d’oiseaux qui été tués (poules pondeuses, poulets à griller, dindes, etc) et maintenant plus de 36 cheptels laitiers touchés. En avril, c’est 20% du lait consommé dans lequel les autorités ont trouvé des traces du virus. Rien de préoccupant disent les autorités, mais on nous rappelle de boire du lait pasteurisé. Le prix du lait explose littéralement depuis 3 semaines.
Le prix des œufs a connu une période volatile. Et cette volatilité n’est pas prêt de s’estomper. En 2022, les prix avaient atteints des niveaux records pour mieux redescendre en février 2023. La tendance 2024 est quand même à l’effet que les prix moyens sont supérieurs aux prix des moyennes (3 ans).
Évidemment, tout ceci pourrait militer pour une ruée des clients vers les produits du porc, mais le problème peut surgir si les consommateurs pensent que TOUTES les viandes (ou substituts) sont problématiques. On ne fait plus de distinction entre le bœuf, le poulet ou le porc. On met la faute sur les produits carnés point! La rationalité va revenir, mais cela peut prendre un certain temps. Même la compagnie Tyson reconnait avoir des problèmes dans sa division poulet et que 2024 sera ne année difficile sur ce point. Il ne faut pas oublier que l’entreprise a fermé des installations en 2023/2024.
Le prix au comptant ne bouge pas beaucoup, mais ne baisse pas et c’est une bonne nouvelle en soit. Les abattoirs pourraient devoir peser plus fort sur le crayon dans les prochaines semaines puisqu’on sent que la quantité de porcs à abattre est en train de baisser. La semaine dernière, le USDA disait que l’industrie avait abattu 2 406 000 porcs.
Le USDA a retro-pédalé pour signifier qu’il y avait moins de porcs abattus. Le petit R est apparu sur les rapports de samedi pour dire qu’il révisait à la baisse les données. Depuis le début de l’année, nous avons seulement abattu 0,6% plus de porcs et si on compte le poids de ceux-ci, l’augmentation de viandes disponibles est de 0,1%. Les truies abattues demeurent aussi en forte hausse versus 2023 : + 14,43% la semaine dernière alors que depuis le 1 janvier, ce chiffre est en hausse de 6.4%.
Il y aura un rapport du USDA sur les grains ce vendredi et il sera intéressant de voir si le USDA diminue sa cible de production pour 2024. On sait que l’organisme prévoit une hausse de plus de 2% en 2024 versus 2023, c’est donc dire que le USDA prévoit une hausse de la production de 4% durant la 2ieme moitié de 2024…. Envisageable? Au train où vont les choses, il sera difficile d’augmenter la production en 2024 d’autant.
Avant de crier victoire, il faudra voir comment se comporte les consommateurs. Pour les premiers 3 mois de 2024, les exportations sont en hausse de 6% à 762 784 tonnes métriques. Le Mexique domine les achats avec 281 261 tonnes métriques en hausse de 4%. La Chine arrive 2ieme avec 113 248 tonnes métriques en baisse de 16% versus 2023.
Mais le vrai débat sera peut-être aux États-Unis. La Réserve Fédérale pourrait ne pas diminuer les taux d’intérêt cette année (ou si peu). L’effet serait donc un indice de confiance dans l’économie moins grand et des dépenses restreintes et le panier d’épicerie pourrait écoper (ainsi que les dépenses dans les restaurants). Et je n’ai pas parlé de politique et des élections américaines….
FREDERIC HAMEL, CFA
Stratège de marché chez R.J. O'Brien & Associés Canada Inc.
Trading desk : (514) 218-6888
Tel (mobile): (514) 567-8555
Fax: (514) 932-7340
Courriel : fhamel@rjobrien.com
Avertissement :
Le contenu et les opinions exprimés dans le présent commentaire sont uniquement ceux de l'auteur(s) et ne sont pas nécessairement partagés par R.J. O'Brien & Associés Canada Inc. Les données et observations présentées ici ne sont fournies qu'à titre informatif et ne doivent pas être interprétées comme une indication ou garantie de rendement futur des marchés concernés. Le risque de perte dans les contrats à terme ou les options sur marchandises peut être important et ne convient pas à tous les investisseurs. Contactez votre représentant de compte pour plus d'informations sur ces risques. Les informations et les opinions contenues dans le présent document proviennent de sources jugées fiables, mais ne sont pas garanties quant à leur exactitude ou leur exhaustivité. Veuillez examiner soigneusement votre situation financière avant de prendre des décisions de transaction. R.J. O'Brien & Associés Canada Inc. est un membre de l' Organisme canadien de réglementation du commerce des valeurs mobilières (OCRCVM) et le Fonds canadien de protection des épargnants (FCPE).