Aujourd’hui le 27 novembre 2023
- Maïs: La baisse de prix se poursuit
- Économie : Le ralentissement s’opère.
Les grains étaient en baisse la semaine dernière, c’était les soldes du vendredi fou… On dirait que ça continue aujourd’hui. Les rabais du CyberMonday? Le maïs est rendu à 4.56$ le boisseau pour les livraisons spot. À ce niveau c’est à peine 180$US la tonne (sans base), et converti pour le taux de change ce n’est même pas 250$. Je ne pense pas que c’est une erreur… c’est juste comme ça, c’est un reflet des inventaires. Les cycles économiques; ça monte, ça baisse. On ressort de trois années de fort prix… tôt au tard on revient aux fondamentaux. Très simplement, les fondamentaux à l’heure actuelle c’est que quand le maïs est cher comme c’est le cas depuis trois ans, les agriculteurs en sèment plus (c’est payant!) et les consommateurs en achètent moins (c’est trop cher!). Plus de production, moins de demande, plus d’abondance, le prix chute… c’est cohérent.
La grande question pour l’avenir…. Quand est-ce que ça revient? Bientôt? Pas bientôt? Jamais? Pour espérer une hausse des prix, ça prend soit une mauvaise récolte ou une demande extraordinaire. Économiquement, il faut donc une rareté. Mais la rareté est désormais derrière nous… ça peut prendre une saison (année) ou deux, ou plusieurs. La dernière fois en 2013 suite à la sécheresse de 2012 la rareté a pris 6-7 ans avant de revenir pour la peine. Il y a eu des rebonds ici et là durant l’été, mais jamais comme on vient de connaitre pendant 3 ans.
La différence aujourd’hui c’est que l’inflation frappe au même moment. Tout coûte plus cher. Le coût de production est élevé, on se ressent bien. Et qui dit inflation… dit taux d’intérêt. C’était le plus grand risque; celui que j’ai mainte fois abordé (même à me trouver gossant!). C’était aussi ma plus grande motivation de « vendre la récolte d’avance » car on ne sait jamais ce que la bourse nous réserve. Les prix offerts pour la récolte étaient assez élevés l’hiver passé; pas rare d’avoir vu 325-350$ la tonne. Je pense même avoir vu quelque chose qui frôle le 400$, mais là j’suis moins sûr. M’enfin, je veux dire que le prix était fort intéressant pour la commercialisation.
Le taux préférentiel est 7.20% aujourd’hui. C’est beaucoup. Les paiements vont rentrer TRÈS vite, TRÈS fort, au moment où les revenus sont moins élevé (pour ceux qui n’ont rien vendu d’avance). La machinerie, le fond de terre, la marge de crédit. C’est pour ça que c’est un pensez-y-bien d’entreposer dans l’espoir d’avoir plus dans 6 mois. Peut-être que oui, peut-être que non. Who knows… À chaque fois qu’on pense atteindre les creux, le CBOT sort sa pelle. 7.20%.... Ça veut dire quoi…. Disons que le maïs est 300$... la valeur de l’argent n’est plus ce qu’elle était avant… je le rappel mon point de référence est maintenant 7.20%.... À 300$ la tonne (fois 7.20% pendant 6 mois) c’est plus de 11$ la tonne.
Le calcul est donc… est-ce que vendre tout de suite et rembourser la ligne de crédit (ou investir dans un placement) vaut 11$ la tonne. 11$ c’est juste l’intérêt. Pas l’entreposage, pas les assurances, pas le risque de gel/dégel, etc…
Je calcule, je pitonne, je vous invite à faire le même exercice.
Le ralentissement économique est réel, de plus en plus on voit aux nouvelles des mise à pied. Trust me, c’est la dernière chose qu’une entreprise veut faire… avant de se rendre à cette évidence, toutes les autres dépenses ont été coupées. Les revenus ont tenté d’être maximisés (mais tout le monde se serre la ceinture… alors les ventes sont plus difficiles… les gens sont plus sensible aux prix, à leur portefeuille…). Aujourd’hui c’était Lion Électrique. Au début du mois c’était TVA. J’ai vu au Canadian Tire aussi me semble. Bref… Un peu partout on coupe, dans les banques, dans les technos, dans les médias, dans la construction…force d’admettre que les coûts ont augmentés plus vite que les revenus et que le retour à la rentabilité n’est pas pour demain matin. C’est un dur constat. Si pour breaker even il faut couper 10% de la masse salariale… ultimement les actionnaires et le conseil d’administration le fera. Pas à la première embuche, mais quand c’est évident qu’il faut le faire… en dernier recours…
D’une manière on peut le voir positivement et se dire que les décisions d’entreprises sont pour le meilleur. D’un côté on peut dire que 10% perdent leur job, mais de l’autre côté c’est 90% qui la garde. Je sais, c’est tordu. M’enfin. C’est pour le mieux. Pour les autres, pour le 90% qui reste.
Le privé coupe des jobs, le public est en grève. C’est une réalité diamétralement opposée; d’un bord il y a des pertes d’emplois, de l’autre des augmentations salariales. Noel est dans quelque semaines. Pas l’fun.
C’est un cycle… On est dans le ralentissement, avec tout ce qui vient avec. On est passé à travers ce genre de chose, on va passer à travers celle-là aussi.
Courage. Discipline.
Bonne soirée,
SIMON BRIERE
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