Bonjour à vous tous et toutes!
Ginette Reno chantait que l’Essentiel c’était d’être aimé, quand je regarde le marché du porc, je remarque que l’essentiel c’est de travailler! (Bien que Zachary Richard aurait répondu : ‘’Travailler c’est trop dur!’’) En ce vendredi, de débandade boursière sur le porc, je me suis dit pourquoi ne pas ‘’focuser’’ sur le beau et le bon (oui je sais, je tombe dans la psycho-pop!) Évidemment, cette démarche n’a rien de scientifique et encore moins d’économétrique, mais je me pose LA question depuis hier : ‘’comment se fait-il que les producteurs américains ont réussi ce qu’on jugeait impossible il y a 10 ou 15 ans - ‘’Accroître le nombre de porcelets par portée de façon aussi importante en 2023’’ Évidemment, la réponse n’est pas unique, mais les résultats sont indéniables.
Je ne veux pas m’attarder à faire la liste des raisons de ces gains puisque vos vétérinaires, spécialistes de l’alimentation, généticiens feront l’éloge de leur spécialité respective. Et ils auront raison de le faire. Mais le point commun de tous ces gens : c’est vous, productrices et producteurs! On voyant les graphiques ci-haut, on pourrait imaginer l’hypothèse qu’à toute les fois où les producteurs et productrices sont confrontés à de grandes pertes financières ou des évènements de marché importants; le repli sur eux-mêmes et le travail du détail avec leur équipe (spécialistes et employés) profitent leur entreprise sur le long terme.
On peut dire que l’année 1998 reste dans les annales des mauvaises années pour la production porcine en Amérique du Nord. Ce qui s’est produit, pendant l’année qui a suivi, c’est une amélioration de la productivité alors que les producteurs auront réussi à augmenter le nombre de porcelets par portée. Même chose pendant la période 2008-2010, des années qui furent plus difficiles financièrement : crise économique, financière, immobilière, etc. Et par conséquent, on se concentre sur ce qu’on fait de mieux : on s’occupe de nos bêtes au meilleur de nos connaissances. En 2013-2014, situation un peu différente puisque ce n’est pas tant les pertes financières qui stimulent la productivité, mais bien l’idée de faire le plus d’argent possible avec les cochons qu’on peut mettre en marché si la ferme n’est pas touchée par diarrhée épidémique porcine qui sévit à cette époque. Cela représentait une opportunité incroyable et encore une fois, les producteurs ont mis tout leur savoir-faire dans la protection de leur troupeau et augmenter considérablement la productivité.
En 2019-2020, quel événement a retenu l’attention? Non pas la COVID!!! Pensons à la Chine…. Non pas la COVID j’ai dit! La peste porcine africaine qui s’invite dans la production mondiale. Et encore une fois, non seulement on hausse le niveau de biosécurité sur les fermes américaines et on augmente aussi les soins prodigués aux animaux en étant attentif aux moindres symptômes. S’ensuit une hausse du nombre de porcelets par portée qui marquait son année en établissant un nouveau record et dépassant le seuil symbolique de 11 porcelets / portée.
En maintenant en 2023, alors que le monde s’écroule sur le dos des producteurs de porcs, alors que les pertes financières subies sont les plus élevées de toute l’histoire et surtout pendant la plus longue période de toute l’histoire. Les producteurs se retroussent les manches et se concentrent encore une fois sur leurs bêtes, sur leur gagne-pain et augmentent une fois de plus leur efficacité et ainsi leur productivité en accroissant le nombre de porcelets par portée et établissant un nouveau record à 11.61 porcelets.
Je le répète, ce n’est pas scientifique comme approche, mais on peut constater tout de même que les producteurs américains semblent avoir compris que quand on revient à l’essentiel; soigner ses animaux, on peut augmenter l’efficacité de nos fermes. C’est peut-être ça aussi le bien-être animal… Reste que le marché doit aussi aider à la rentabilité de ces efforts et offrant de meilleurs conditions financières. Mais cela reste une autre question et une autre bataille.
FREDERIC HAMEL, CFA
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