Bonjour,
Le USDA a publié le rapport sur les grains hier. Un rapport contenant quelques surprises concernant les grains (plus de mais, des inventaires de soya qui seront serrés et une rapide baisse de la production de blé dans le monde). Mais au-delà des récoltes, il est intéressant de consulter la petite section ‘’viande’’ dans ce rapport. Le USDA a aiguisé ses crayons et réduit considérablement la production de viandes par rapport à son rapport d’août.
En fait, quand on combine les productions de viandes blanches et rouges, la baisse estimée est de 427 million de livres! Je ne sais pas si des modifications ont été plus drastiques que cette fois-ci dans un temps passé, mais cette tendance est intéressante selon moi. Intéressante pour les producteurs de viandes (surtout porcs) qui tirent le diable par la queue depuis des mois maintenant pour garder la tête hors de l’eau et demeurer en affaires.
Ce qui est pertinent de constater ici, c’est le fait que l’offre de viandes aux consommateurs sera probablement plus faible que prévu pour la période du temps des Fêtes (de l’Action de Grâces canadienne en passant par celle de nos voisins du Sud et jusqu’ à Noel). Je dois apporter une nuance, il y aura davantage de viande de porc en 2023 versus 2022 (+163 millions de livres). Par contre, la quantité de viande totale sera en baisse de 340 millions de livres versus 2022. Vous l’aurez deviné, la baisse de la production de bœuf aux États-Unis vient changer la donne complètement. Et cette baisse de production n’est pas près de s’arrêter puisqu’en 2024, la baisse anticipée est encore plus abrupte qu’entre les années 2022 et 2023.
Mais le USDA peut changer idée quant à la production porcine en 2023 et 2024. A la fin du mois, nous aurons bien évidemment le traditionnel rapport Hog & Pig et celui-ci nous aidera grandement à comprendre la croissance ou la décroissance de l’industrie aux États-Unis. Si on se fie aux statistiques publiées semaine après semaine, on peut souligner le fait que les abattages de truies demeurent à des niveaux élevés. Tel que calculés par Steiner (Dailylivestock report), les abattages de truies en 2023 sont 5.2% supérieurs à la même cadence de 2022. Et si on regarde ces chiffres depuis le mois de juin, la hausse est encore plus spectaculaire se situant à 13% Il souligne au passage que les importations de truies provenant du Canada ont augmenté de 3.2% depuis le début de l’année. Il est de plus en plus certain que nous assistons à une baisse du cheptel reproducteur américain. Ca fait plus de 52 semaines que les producteurs perdent de l’argent et comme on dit : ‘’ La cour est pleine!’’ Donc on liquide. Mais aussi, un raisonnement qui peut être intéressant est le fait que, malgré l’augmentation sensible des abattage de truies, le prix de la truie de réforme aux États-Unis a connu une bonne augmentation en juin et juillet avant de rebaisser au mois d’août. La demande pour le porc haché qui vient remplacer le bœuf haché dans les présentoirs des épiceries? On voit de plus en plus de mélanges (porc / bœuf) sur les tablettes.
Prix des truies de réforme
Le prix des contrats à terme ont bien réagi cette semaine augmentant de façon surprenante pour cette période de l’année. Le contrat de décembre a attient l’objectif technique fixé @ 77.30. Des stratégies d’option sont maintenant en place pour protéger le prix pour cette période. On se laisse ainsi le potentiel haussier tout en mettant un prix plancher pour notre mise en marché. Il existe tout de même une possibilité des hausses supplémentaires selon la demande à court et moyen terme. Les exportations influenceront très certainement les prix (comptant et découpe) au cours des prochaines semaines. Et il est bien possible que ces exportations soient plus fortes. Plusieurs experts pensent que les États-Unis pourraient être un fournisseur de choix dans les prochains mois alors que l’Europe se retire du marché et que la Chine pourrait avoir besoin de quantités supplémentaires (à ce qu’il parait…). Pour une rare fois dans l’histoire, les grands pays producteurs de porcs sont en mode réduction des cheptels. Et donc cette combinaison de probabilités pourraient apporter de meilleurs prix pour les producteurs nord-américains. Et comme le disait Albert Camus : ‘’Ce qui est possible mérite aussi d’avoir sa chance.’’
En Europe, un dernier mot sur les cas de fièvre porcine africaine qui se multiplient. La Suède vient de révéler avoir maintenant 13 cas découverts dans des sangliers sauvages. Géographiquement, il faut souligner que la Suède est contiguë au Danemark. S’il fallait qu’un cas se déclare au Danemark, les pays importateurs fermeraient-ils leurs frontières? Les producteurs Allemands se rappellent des premiers cas avec douleur…
FREDERIC HAMEL, CFA
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