Bonjour,
Débutons notre chronique d’aujourd’hui avec un mot sur les taux d’intérêt. La Banque du Canada publiera sa décision concernant les taux d’intérêt au pays. Personne ne s’attend à voir la Banque centrale hausser les taux. Rassurez-vous. Mais un mot sur les politiciens qui pleurent à genoux et implorent la Banque de laisser les taux inchangés et demandent même de les baisser…. J’espère que personne n’est dupe que vous tétez des votes et que votre innocence feinte n’est que poudre aux yeux. Vous tablez sur l’ignorance des gens et c’est minable, c’est petit comme façon de faire. Il est vrai que tout coûte plus cher aujourd’hui. Mais il est aussi vrai que les mesures mises en place au cours des années devraient aider les gens financièrement. Que l’on pense simplement à l’indexation automatique sur pleins de chèques envoyés des gouvernements vers les ainés (pension / Régime des rente), vers les familles (allocations familiales) et vers les individus (aide sociale). L’indexation devraient hausser la valeur de ces chèques de 6.44% en 2023 alors que l’inflation sera potentiellement autour de 3% en 2023. C’est vrai, les hausses des chèques compensent pour l’inflation de l’année dernière, mais quand même. De plus, une grande proportion de la population est syndiquée (39%) et possède probablement des clauses d’indexation dans leurs conventions collectives (normalement pas de perte de vitesse par rapport à l’inflation). De plus, au Québec, 23% des travailleurs font partie du secteur public. Près de 1 travailleur sur 4 travaillent pour une entité publique avec des conditions plus avantageuses comme que les gens dans le privé. Mais j’ai mal à mon Québec quand je pense aux mères monoparentales qui doivent étirer un budget pour nourrir les enfants et payer le loyer (souvent inabordable), aux familles immigrantes qui peinent à trouver un logement décent sur la terre d’accueil tant rêvée, aux jeunes familles qui tirent le diable par la queue pour arriver en fin de mois. Socialement, nous avons le devoir de les supporter du mieux que l’on peut. Mais donner des chèques et un répit aux familles qui ont des salaires moyens (salaires combinés) de plus de 150 000$ qui ont fait des choix économique et financiers en toute connaissance de cause (acheter 2 voitures plutôt d’user la vieille, acheteur une maison en étirant les ratios d’endettement et ne pas fixer son taux hypothécaire..… hmmm pas certain. Certainement des choses à méditer… et à calculer. Et des mesures ciblées concernant le logement. SI la famille moyenne peut consacrer un pourcentage moindre du budget familial au loyer ce serait fantastique.
Pour revenir au porc, encore une fois, la volatilité est présente sur les marchés. Il est impossible de bien déterminer les causes précises de celle-ci, mais on ne s’en plaindra pas tant que la direction est LA bonne. Malgré les baisses successives du prix au comptant et de la découpe récemment, les contrats à terme ont pu rependre une partie des pertes des derniers mois pour s’établir et d’approcher des sommets des mois du début d’année.
Quand on regarde l’expiration des contrats à terme de décembre et février des dernières années, on peut constater que les contrats à terme de 2023 se situent dans une zone d’hésitation. On retourne vers les sommets des dernières années? ou on baisse et on rejoint les mauvaises années ou les années plutôt ordinaires? Quand on regarde par exemple, les contrats à terme de février 2024 et que ceux-ci se situent à 79 USD / 100 livres, peut-on imaginer un retour vers les sommets de 2022 alors que le contrats avait expiré à 91.40 USD? Ou peut-on imaginer le niveau de 2023 ou 2022 et revoir des prix de 75 USD? Par conséquent, à 79$ est-ce un bon prix pour fermer d’avance? Peut-on voir une amélioration? Nous avons commencé à regarder (et exécuter) des stratégies d’option en ce sens
Le USDA publiera un rapport Hog & Pig le 28 septembre prochain. Encore une fois, l’organisme nous dira (probablement) qu’il y a plus de porcs (+ 1% - d’où viennent-ils?). On le voit semaine après semaine, le nombre de porcs ne diminue pas. La semaine dernière ceux-ci étaient en hausse de 0.77%. Par contre, le poids des porcs est largement sous les niveaux de l’an dernier, et ce, autant pour les porcs vivants que les poids carcasses. Quand on combine le nombre de porcs et le poids, on arrive tout de même avec une baisse de 0.72% de viandes produites. Plus de porcs, moins de viandes!
Tous les analystes parlaient de la baisse du poids de porcs hier. C’était LA chose majeure à placoter autour du silo à grain! C’est vrai que c’est majeure comme situation. Les températures chaudes ont certainement eu un effet non négligeable. Mais aussi peut-être en partie le fait que les abattoirs semblent tirer des cochons plus rapidement. Peut-être assiste-t-on à un désengorgement du pipeline de cochons à venir? Devance-t-on les mises en marché et ainsi éviter un effondrement du prix au comptant en octobre ou en décembre par exemple? Ou bien les abattoirs ‘’savent’’ ce qui se trament dans le marché de la demande (consommateurs, exportations et détaillants) et essaient de capitaliser en devançant les mises en marché? Les abattoirs détiennent beaucoup de cochons (intégration) et sont au courant de la chaine au complet…
Tout un rebondissement de la découpe hier. Le USDA a publié une hausse de plus de 11 cents la livre avant de RÉVISER le tout à une hausse de 5.17$ Ce n’est pas banal comme hausse tout de même. Surtout après la baisse de la semaine dernière alors que le bacon perdait presque le tiers de sa valeur en une seule journée!
Le USDA a publié un rapport le 18 août dernier (https://apps.fas.usda.gov/newgainapi/api/Report/DownloadReportByFileName?fileName=Livestock%20and%20Products%20Annual_Beijing_China%20-%20People%27s%20Republic%20of_CH2023-0111.pdf) dans lequel l’organisme parle abondamment de la Chine et les vents contraires qui semblent frapper le pays au niveau de l’économie. Par contre, on y trouve des chose intéressantes et cela met en lumière les actions prises par les acheteurs chinois en 2023. La production porcine en Chine devrait diminuer de 1% en 2024. Que les importations devraient demeurer inchangées par rapport à 2022 et 2023.
La clé de la poursuite de la hausse des prix se situent probablement au niveau des exportations. Après un été plutôt calme, le USDA rapportait que les ventes avaient été de 36 900 tonnes métrique jeudi dernier. Les nouvelles ventes seront rapportées ce vendredi. La Chine était présente pour 7800 tonnes métriques ce qui constitue une surprise positive, mais quand on sait que l’Europe exporte peu et nettement moins que les derniers années, la Chine doit magasiner en quelque part et, ce quelque part, ce sont les États-Unis.
Et pour ceux qui pensent que la fièvre porcine africaine est chose du passé, la Mongolie vient de rapporter 2 cas dans des fermes d’élevage. Dois-je rappeler la très grande proximité géographique avec la Chine? Les Philippines rapportaient la même chose cette semaine… Il ne faut oublier pas cette possibilité….
Qui a dit que la mise en marché de nos denrées (grains / porcs) était chose facile?
FREDERIC HAMEL, CFA
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