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RJO - Extra viande

29 août 2023, RJO'Brien

A toutes les fois qu’il arrive quelque chose de surprenant dans les marchés, le réflexe est de se dire : ‘’Ben voyons, c’est la première fois que ca arrive’’ Et on regarde dans le passé pour trouver des similarités et finalement, on remarque que ce passé est revenu nous hanter. A voir la chute spectaculaire du prix de la découpe vendredi dernier (perte de $11.50 ou presque 11%), la première chose à laquelle chacun d’entre nous avons pensé : ‘’Comment cela peut-il se produire?’’ Comment le prix du bacon peut perdre un tier de sa valeur en une seule journée? (58.48 cents / livre!!!).

L’an dernier cette situation s’était aussi produite la durant la 3ieme semaine de août. Le prix avait aussi perdu près 12.53$ / 100 livres. C’était une perte de valeur de plus de 10%,et ce, en 1 journée.

Pour l’instant, la différence majeure entre 2022 et 2023, c’est la relative rentabilité des abattoirs. L’an dernier le prix au comptant demeurait obstinément au-dessus du prix de la découpe pendant plusieurs semaines. (voir tableau vert ci-haut cash @ $113.32 versus découpe @ $102.99). Le contexte est un peu différent cet été alors que le prix au comptant se situe 3 cents / livre sous le prix de la découpe pour l’instant.

Je voudrais vous dire pourquoi le prix de la découpe chute ainsi fin aout, mais il n’y a pas de réponse ou pas de bonnes réponses. Ça doit être une question d’achat des acheteurs institutionnels aux États-Unis (hôpitaux, écoles, etc). Ils doivent certainement jouer un rôle non négligeable dans les achats de masse auprès des vendeurs. A moins que ce ne soit les détaillants qui proposent des nouvelles grilles d’achat pour les derniers mois de l’année et les temps des Fêtes qui viennent (Thanksgiving en novembre et Noel en décembre – mais peut-être est-ce trop tôt?) Ou les fast-foods qui ajustent leur promotion en cette fin d’été (Wendy’s a proposé son Baconator cet été!) On sait que les restaurants ajustent leurs prix et que le portefeuille des consommateurs s’est rétréci en 2023. Voit-on vraiment une baisse de la demande? On entend encore parler de la technique des détaillants (supermarchés) voulant offrir du bœuf pas cher (marges négatives) et offrir du porc au gros prix (marges plus élevées) et ainsi ne pas refiler le prix du porc pas cher aux clients…. Si vous avez des idées, je suis preneur puisqu’aucun analyste ne propose de pistes pour éclaircir ce mystère.

On parle souvent d’inflation alimentaire et le Bigmac est suivi par beaucoup d’analystes de par le monde. Mais un message sur Reddit datant de 8 mois proposait cette analyse sommaire et ça parle beaucoup! Auparavant, 1 heure travaillée au salaire minimum pouvait te procurer 6 BigMac! Aujourd’hui, une heure de travail ne te permet pas d’acheter un seul BigMac!!!

Ou encore cette image de 2017! L’augmentation du cout d’un BigMac est le double de la mesure d’inflation des dernières années.

Les chaleurs torrides de la semaine dernière ont ralenti la cadence de production et d’abattages et repousser les animaux au samedi alors que les abattoirs ont reçu plus de 152 000 porcs. L’an dernier, on abattait à peine 36 000 porcs durant le même samedi. Ce qui fait en sorte, que le nombre de porcs abattus a encore dépassé, et de loin, le nombre de porcs abattus l’an dernier pour la même semaine (+3.67%). Au Québec, on semble chercher des porcs, aux États-Unis c’est le contraire! L’abondance est, somme toute, relative, mais on nage à des niveaux supérieurs versus les anticipations. Ne pas oublier que le USDA prévoyait une baisse du nombre de porcs cette année. Ni les maladies, ni les grandes chaleurs, ni le manque de personnel ne semblent arrêter la production ou la productivité dans les fermes. C’est Elvis Gratton qui serait fier ici! ‘’Non mais ils l’ont-tu l’affaire les Amaricains!’’ Visiblement, les producteurs américains ont des gains de productivité encore aujourd’hui et c’est remarquable. Pourtant, les abattages de truies continuent de plus belle (+9% pour la semaine dernière et +4.1% depuis le début de l’année) et le USDA a réduit la production pour la fin d’année en raison des poids de plus en légers des porcs abattus. A moins de de 207/ 208 livres carcasse, ça demeure bas par rapport à l’historique des dernières années.

https://www.ams.usda.gov/mnreports/ams_2705.pdf 

Même son de cloche du côté des prix des porcelets, normalement nous devrions constater une remontée des prix. Mais rien! Il ne se passe absolument rien de côté… surprenant ou pas? Pas de demande pour ces porcelets? Prix des moulées trop élevés encore présentement pour s’assurer une rentabilité? Ou juste une fatigue des producteurs, grands et petits?   

FREDERIC HAMEL, CFA 

Stratège de marché chez R.J. O'Brien & Associés Canada Inc.
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