Bonjour,
Vous savez dans les salles de spectacle ou encore dans les avions, les annonceurs ou le pilote vous demande toujours de regarder où sont situées les portes de sortie. On roule tous les yeux quand ces mots et cet avertissement entrent dans notre tête. ‘’Ben voyons, pourquoi mentionner ça, y’arrivera rien!!!’’ Présentement, les gens essaient de localiser la sortie la plus proche dans les marchés financiers. Des banques régionales américaines ont fait faillite le weekend dernier et il est bien possible que le mammouth bancaire Credit Suisse (45ieme banque au monde) parte en vrille dans toute cette tourmente. Et dans cet ouragan financier, ce sont tous les marchés qui subissent les contrecoups de décisions de gens cupides et sans honneur.
Mais on dit souvent ‘ à quelque chose malheur est bon’’ Le résultat de cette débâcle, les autorités financières devraient ralentir les hausses (ou même annuler) de taux d’intérêt. On parle même de baisser les taux d’intérêt dans les prochains mois. Ca va permettre aux gens de souffler un peu. Surtout, qu’on voit l’inflation diminuer tant au niveau des consommateurs que des manufacturiers. La récession nous guette et les pertes d’emploi s’accumulent. Regardez les variations de taux aujourd’hui les échéances 1 an par exemple…
Pour le monde porcin, ça implique différente choses… 1) une baisse lente et régulière du dollar CAD (ce qu’on a vu récemment), et 2) une baisse des taux sur les marges de crédit. Pour le prix du porc, c’est mitigé…. Même si les experts mentionnent que le prix au détail est jugé sûr contre la récession, le comportement depuis 3 mois nous permet d’en douter. Pourtant, le prix des veaux et des bœufs demeurent près de leurs sommets de prix historique. Ça fait longtemps qu’on se pose des questions sur le pourquoi du prix si peu élevé des prix du porc. Certains mentionnent que les abattages ne diminuent pas aux Etats-Unis et ils ont raison de le souligner. D’autres disent que la quantité de viande produite durant le 1er trimestre est en hausse (versus l’historique des dernières années). C’est encore 26 000 porcs de plus cette semaine versus 2022. Au risque d’avoir l’air d’un vinyle qui saute, on devait avoir moins de porcs cette année selon le USDA. Vivement le rapport de mars (30 mars) pour y voir plus clair et essayer au moins de comprendre ce qui a pu se passer. J’ai de plus en plus l’impression que certains intégrateurs auraient oublié des porcs…. Avec la fin du monde qui s’abat dans les marchés financiers, il sera très difficile pour le prix du porc de s’extirper de ce marasme à court terme.
Mais il faut regarder ailleurs ces temps-ci.
Il y avait plusieurs rumeurs qui circulaient récemment concernant une résurgence de la fièvre porcine africaine en Chine. Je n’osais trop en parler, mais l’agence de nouvelle Reuters a sorti un article sur le sujet ce matin. Jim Long, président de Genesus, avait écrit sur le sujet ce lundi avec chiffres à l’appui (provenant de producteurs et intervenants chinois apparemment). Il soutient que les producteurs chinois envoient tous les troupeaux vers les abattoirs, et ce, peu importe la taille de ceux-ci. La peur force tout le monde à liquider les porcs le plus rapidement possible et donc prendre la sortie la plus proche! Jim Long mentionne des chiffres dans son article que l’on doit douter puisque certains de ces chiffres me semblent trop gros pour être vrais… Mais sait-on jamais…
C’est sans compter sur la grippe aviaire en Amérique du Sud qui poursuit son chemin. Le Chili vient de confirmer son premier cas officiel. Il est le 5ieme pays producteur dans cet hémisphère. Et voilà que le pays a vu ses frontières se fermer à toutes exportations. On sent la pression monter sur le Brésil…
Pour donner des idées aux gouvernements locaux, la Belgique vient de voter une aide de 200 millions d’euro (provenant d’une enveloppe globale de 3.6 milliards d’euros) pour réduire la production porcine de 30% d’ici 2030 afin de réduire les émanations d’azote dans l’atmosphère. Ce projet fait suite aux Pays-Bas qui a créé un programme similaire en 2020. En 2021, la Belgique avait produit 11,6 millions de porcs. L’Europe s’en va dans cette direction dans les prochaines années. Oublions la croissance dans cette partie du monde.
FREDERIC HAMEL, CFA
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