Bonjour, 

Vulnerant omnes, ultima necat…. N’ajuster pas votre téléphone ou votre ordi c’est du latin! Comme quoi avec le prix du porc en Amérique du Nord on risque de perdre notre latin! En fait, ca veut dire ‘’Toutes blessent, la dernière tue!’’ Le temps qui passe fait mal, mais c’est la dernière heure qui donne le coup fatal… Et du temps, on en a moins par les temps qui courent.

Je pourrais ressasser toutes les nouvelles sur le porc; vous dire comment le prix au comptant monte, comment le prix de découpe s’ajuste à la hausse, comment les exportations américaines sont excellentes et sur un rythme comparable à l’année record de 2021. Que les prix européens du porc n’en finissent plus d’atteindre de nouveaux prix records, que le prix en Chine recommence à monter après sa descente aux enfers au début 2023. Que le prix des œufs et du bœuf atteignent des records (ou presque) en Amérique du Nord. Que les maladies reliées aux animaux sont en train de réduire des cheptels de bœuf, volailles et porcs dans certains pays. (cas de vache folle au Brésil confirmé, nouveaux cas de fièvre porcine africaine en Italie!)  Qu’à cela ne tienne, le prix du porc nord-américain demeure obstinément sur ses creux des 2 dernières années! Les fonds et spéculateurs liquident des tonnes de contrats agricoles depuis quelques temps. (certains pensent qu’on pourrait vendre davantage à l’exportation, mais il semble manquer de conteneurs en Amérique nord et les routes de conteneurs ne sont pas en notre faveur… ce n’est pas une route maritime naturelle).

Prix du porc en Espagne (Euro / kg)

Prix des œufs (us cents/ douzaine)

Prix du cutout Choice (bœuf)

Bill Clinton nous sortirait sa clip : ‘’It’s the economy stupid!’’ Effectivement, l’économie dicte beaucoup nos comportement ces temps-ci. On coupe partout dans nos budgets pour boucler la fin du mois. Et je viens de relire un article intéressant sur la consommation et le budget des Américains, en fait, sur combien le consommateur possède d’argent pour les dépenses dans le porc.  https://www.nationalhogfarmer.com/marketing/consumer-demand-critical-keep-hog-farms-black

Au fond, ce que Steve Meyer rappelle ce sont les dépenses, pour 1 individu, consacrées aux produits du porc (le RPCE). Évidemment, il existe une saisonnalité annuelle, mais ce qu’il redoute c’est la baisse drastique du pouvoir d’achat en décembre 2022. Le comportement du consommateur a-t-il changé vis-à-vis des produits porcins? A-t-il véritablement moins d’argent à y consacrer? Les autres produits (volaille, bœuf) sont-ils moins chers et attirent l’œil et le portefeuille de l’Américain moyen? Le problème de l’inflation c’est que c’est cumulatif dans tous les dépenses…

Voici les courbes de la relation prix de découpe et quantité de viande demandée par les consommateurs. Sommes-nous en train de revenir à une année plus normale en 2023? On s’éloigne des années de prix records vécues en 2021, 2022 et 2014. 

Rien n’est coulé dans le béton, mais il faudra des changements importants dans le monde des viandes pour changer la mentalité des prix du porc. C’est encore possible puisque rien n’est joué cette année. En lisant les nouvelles sur les viandes ces temps-ci, j’ai l’impression que nous avons renversé un bidon d’essence sur du foin sec et que, pas trop loin, mon ami me lance une cigarette allumée … que je vais probablement échapper (maladroit comme je suis). J’espère que mon speedo est ignifuge!  😉

FREDERIC HAMEL, CFA