Nouvelles RJO'Brien

Agro-Lettre RJO

27 février 2023, RJO'Brien

Aujourd’hui le 27 février 2023,

Bonne semaine de relâche si vous êtes dans ce mode. Je vous en souhaite une bonne, une vraie; pas la semaine de « vacances » d’école des enfants qui ressemble plus à la pandémie avec 3 marsouins à la maison pendant qu’on essaie de « télé »-travailler. Un zoom sur la sourdine avec le Disney Channel en boucle à côté. Des sports d’hiver, une semaine dans le sud, ou tout simplement dans le bois à préparer les sucres. Voilà.

Sinon entre-temps la bourse nous garde occupé. Passablement de variation de prix depuis une semaine ou deux. Surtout dans le maïs et le blé

Une baisse de 100 cents dans le blé. De 8.10 à 7.10 sur mai. (-13%)

Une baisse de 40 cents dans le blé d’inde. De 6.83 à 6.43 sur mai. (-6%) 

Une baisse de 41 cents dans le soja. De 15.52 à 15.12 sur mai. (-3%)

Un mot sur les grains
Normalement à ce temps-ci les prix sont plutôt stables, mais dans le contexte actuel de prix élevés, de volatilité élevée, d’inventaire serré, de guerre, d’inflation et récession imminente…. Parfois il ne faut pas trop se questionner sur chaque mouvement de prix. Les récoltes en Amérique du Sud vont okay, le Brésil va bien dans l’ensemble mais l’Argentine est aux prises avec une sécheresse. Certaines catégories de la demande montre des signes d’essoufflement ; comme dans la transformation d’éthanol, l’exportation et même à certains égards l’élevage. L’USDA mettre à jour ses prévisions pour les semis seulement dans un mois, donc d’ici là on peut s’amuser à spéculer sur les acrages de maïs ou de soja, mais ça vaut ce que ça vaut. Pour le moment, la bourse s’attend à voir plus de corn dans les champs américain.

Un mot sur l’élevage
Justement au niveau de l’élevage on a vu les prix du porc reculer significativement depuis le début de l’année. Les cours du contrat de février qui a expiré récemment n’ont pas du tout bien fini en passant de 90 cents la livre à Noel à 75 cents en prix de fermeture… Oups. En fait c’est inusité car la production est en baisse! Normalement ce qui est rare vaut cher, mais pas dans ce cas si. En fait le prix est en constante équilibre entre l’offre et la demande. Dans un contexte où il y a moins de porc, on aurait pu penser que le prix allait monter. C’est logique. Cependant, on a tendance à oublier que le consommateur n’est peut-être pas au rendez-vous « à ce prix-là ». Puisque la viande est un produit périssable, malgré le sous vide, le congelé, etc… le timing de la consommation est aussi très important. Ce n’est pas comme un deux-par-quatre dans la cous à bois ou on peut facilement l’entreposer pour plus tard. Donc, dans le contexte d’inflation, de hausse des taux d’intérêts et de compression sur le budget des familles, j’en ai déduit que le porc était trop cher pour s’insérer dans le panier d’épicerie et c’est pour cette raison que le prix a chuté.

Un mot sur l’économie
L’économie est en danger selon moi. L’endettement est époustouflant au Canada; on parle de 180% d’endettement des ménages. C’est-à-dire que pour chaque tranche de 100$ de revenu disponible, les Canadiens sont endetté de 180$. C’est MAJEUR : c’est pratiquement le double des États-Unis! Dans un contexte où les taux d’intérêts ont fortement augmenté – on est rendu à presque 7% sur les hypothèques, tout ça n’est pas de très bon augure. Quand on pense que plus du deux tiers de la croissance (le PIB) provient de la consommation on comprend bien que si tout y passe dans l’hypothèque, il ne restera plus beaucoup pour faire rouler l’économie comme on l’a fait depuis une génération. Ça fait 30-40 ans qu’on s’endette pour faire virer l’économie, mais aujourd’hui ça nous rattrape. On a mis l’inflation en échec pendant toute cette période en déménageant nos industries à l’autre bout du monde parce que cela coutait moins cher à produire. Cette mondialisation a permis de maintenir l’inflation très faible, et permis au banques centrales de laisser les taux (trop) faible et (trop) longtemps. En ce moment c’est comme si on se réveille d’un lendemain de veille et qu’on constate que le party est fini.

C’est le début d’un effet de domino. Les taux augmentent, les gens doivent payer des milliers de dollars de plus pour se loger (sans compte l’essence, l’épicerie, les vêtements des enfants, etc…) et donc le « petit luxe » devient pratiquement impossible à se permettre. Moins de revenu disponible, on coupe dans les dépenses. Le petit resto le weekend, les voyages, les vêtements pour une sortie, etc… Les p’tites dépenses qu’on mettaient anciennement sur la carte de crédit. Ensuite, normalement l’immobilier est le premier domino à se faire ressentir, ensuite on embarque dans le manufacturer et les industries de services. En coupant la dépense discrétionnaire c’est plusieurs industries qui seront affectés. Je regardais la demande de bien durable aux États-Unis et nous sommes en baisse de 4.5%. Les gens se disent que leur frigo est encore ben correct finalement. Pis le set de salon aussi. Le magasin qui vend des divans, lui, doit supporter un inventaire non vendu à fort taux d’intérêts. Aussi, ses employés veulent des augmentations. Et pour finir, le stock ne se vend pas comme prévu, il faudra même le mettre en solde pour le faire partir. Bref, l’entrepreneur va réduire ses marges jusqu’à un certain points, mais ensuite devra couper dans son personnel; passer de 15 employés dans une PME à peut-être 10-12. Voilà comment une récession se met en place. Tout ça est normal, logique et je pense que c’est ce qui nous guette dans les prochaines mois/années.

Commande de biens durable

Le taux d’épargne n’a rarement été aussi faible

L’endettement de carte de crédit n’a jamais été si élevé

Tout ca au moment ou es taux d’intérets montent en fleche

SIMON BRIERE

Stratège principal chez R.J. O'Brien & Associés Canada Inc.
Tel: (514) 218-6888
Courriel : sbriere@rjobrien.com   
 

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