Bonjour, 

Un extra viande sans cotation et sans prix…. Pas fameux…. C’est un peu comme enlever le goût de sel dans le bacon? Milles excuses! On change certains systèmes au travail et les fichiers ne sont pas complétés pour vous envoyer les cotes de Bourse et les prix correspondants. 

Malgré tout, je ferai contre mauvaise fortune bon cœur en vous envoyant une fricassée de petites nouvelles qui me semblent pertinentes dans le contexte. 

Comme hors d’œuvre, je vous propose de parler de dollar canadien qui s’enfonce tranquillement. C’est souhaitable pour votre situation. Plusieurs économistes prévoient toujours un dollar canadien plus faible au courant des prochaines semaines. On parle de 72 cents US. C’est un objectif possible. Hier, la publication des chiffres d’inflation plus faibles au Canada devrait tempérer les ardeurs de la Banque du Canada à hausser les taux d’intérêt. Alors que nos voisins du Sud devraient voir des taux plus élevés en mars. L’effet devrait normalement être négatif sur notre huard. 

Le rebond des prix du porc hier a pris beaucoup de gens par surprise. L’étincelle de cette flambée fut sans contredit le prix de la découpe publiée lundi qui était à la hausse de $5.63! Une hausse en catimini puisque les marchés étaient fermés lundi. La réalité a pris une tournure différente alors que la découpe a perdu $4.71 USD / 100 livres hier en fin de journée. Mais doit-on y voir un changement dans la mentalité des acheteurs qui veulent profiter des bas prix sur la découpe? Plusieurs d’entre vous ont noté l’écart extrême entre le prix du porc découpé et la valeur des prix au détail. C’est un monde de différence! Le consommateur ne peut même pas profiter d’une certaine accalmie puisque les détaillants profitent de l’inflation pour hausser les prix sur les tablettes. Alors que ce sont les producteurs et les abattoirs qui peinent à rentabiliser leurs opérations. Une inflation qui a dos bien large si vous voulez mon avis. 

Aux Etats-Unis, il existe un rapport mensuel qui évalue la partie du prix au détail qui revient dans les poches du producteur. https://www.ers.usda.gov/data-products/meat-price-spreads/

Nul besoin de vous dire que le pourcentage remis aux producteurs est anormalement faible ces temps-ci avec un taux de 18.8%. On revient au pire de la pandémie alors cette donnée avait atteint un taux de 18.5%. Et devinez dans quelle poche tombe l’augmentation des prix au détail? De toute façon, même si on enquêtait sur les pratiques des détaillants, on ne trouverait rien… Souvenons-nous de la crise de la vache folle en 2003 au Canada alors que les producteurs payaient pour faire abattre leurs animaux et les détaillants faisaient des affaires d’or sur la vente de viande hachée… La commission d’enquête au Québec n’avait rien trouvé d’anormal. https://numerique.banq.qc.ca/patrimoine/details/52327/44058

Sur une note plus positive, on doit souligner le graphique plutôt intéressant sur le contrat d’avril dans le porc. On aurait une formation en tête-épaule inversée. Habituellement, c’est signe que le marché pourrait continuer à grimper, mais pour cela , il faut passer certains niveaux de prix. Le niveau de $88 cents /livre est un ‘’support / résistance’’ très important. Il faut se maintenir au-dessus de ce niveau pour continuer. C’est mal parti pour aujourd’hui… Pour pouvoir grimper vers l’objectif de $94 cents / livre, il faudra retrouver et dépasser le point de $89 cents / livre dans les prochains jours. Il existe un bémol à tout ça; il faudra des abattages (en baisse) et une découpe en hausse. Il faut que le technique et le fondamental se promènent main dans la main pour supporter la poussée prochaine des prix.

Pour l’instant, la découpe fait bien cette semaine malgré sa volatilité de lundi et mardi. Il faudra que le prix au comptant continue sa progression.

Prix de la découpe (lundi 20 février)

En Chine, le gouvernement a pris des mesures pour offrir de meilleurs prix aux producteurs de porcs. Les autorités ont acheté 20 000 tonnes métriques de viande pour la mettre dans les réserves nationales. Dans la même initiative, le gouvernement central promet de réduire le cheptel reproducteur à 41 millions de têtes. On espère ainsi liquider le cheptel de 2.9 millions de bêtes en 2023. Il faut noter qu’en janvier les prix du porc au détail en Chine ont perdu 21.4%, mais que le prix des porcs vivants ont gagné 24% (il faut dire que les prix étaient très bas en janvier et février).

Un autre point à regarder, pour la première fois dans l’histoire on a répertorié des cas de grippe aviaire dans certains pays d’Amérique du Sud. En 20 ans de cas au niveau mondial, jamais l’industrie n’avait été confronté à ce fléau. On a toujours pensé que la Cordillères des Andes agissait comme barrière naturelle.  Plus de 9 pays et 75 endroits sont maintenant touchés par ce problème. Et le Brésil pourrait être la prochaine victime. Des cas suspects sont étudiés présentement. Avec la Bolivie qui est touchée, il est pensable que le Brésil sera la prochaine victime. L’industrie est sur le qui-vive. Le Brésil est le plus GRAND exportateur du monde de volaille. Imaginez un seul instant si les importateurs mettent un frein à l’importation de volailles provenant du Brésil… 

https://en.mercopress.com/2023/02/07/emergency-in-brazil-as-avian-flu-outbreak-reported-in-neighboring-bolivia-poultry-exports-total-us-9-7billion

Bref, avec toutes ces nouvelles (et le fait que le prix du porc aux Etats-Unis demeure 35% inférieur aux prix Européens), il est surprenant de voir la complaisance des acheteurs de porcs en Amérique du Nord… comme si le ciel était si bleu au-dessus de leur tête et que les prix du porc pourraient demeurer si bas si longtemps… Ils savent certainement quelque chose que nous ignorons… A voir!

FREDERIC HAMEL, CFA