Bonjour,

Il me faut revenir sur l’Extra viande de la semaine dernière qui s’interrogeait sur la production porcine aux Etats-Unis ces temps-ci et la disparité entre le rapport Hog & Pig de décembre et les abattages hebdomadaires en janvier. Pourquoi? Parce que même Steiner, à travers son article quotidien – Daily Livestock report- parle de ce phénomène plutôt inquiétant.

Voici un court extrait de son commentaire (en anglais)

Pour appuyer ses propos, on peut noter la baisse des poids moyens des porcs envoyés à l’abattage. Bien que les poids moyens des porcs vivants soient neutres versus 2022, on note que les carcasses sont très nettement sous les moyennes (entre 2 et 4 livres en moins!). En pourcentage, on parle de presque 1,5% Par conséquent, même si on a 2% plus de porcs, avec des poids 1.5% inférieurs, on se retrouve avec à peine plus de viandes qu’en 2022…. Et ce, pour l’instant! Puisqu’on se questionne à savoir pourquoi nous avons plus de porcs ces temps-ci. C’est encore le principe de qui vient en premier entre l’œuf et la poule? Est-ce que les producteurs, voyant le prix cash baisser envoient leurs porcs plus rapidement dans les bras des abattoirs qui diminuent leur prix cash en conséquence? Ou encore les abattoirs tirent sur leur approvisionnement futur pour remplir des carnets de commande des grossistes qui veulent profiter d’un prix d’amis sur le cutout? Toujours étrange de voir le prix des découpes de bœufs continuer de grimper à des niveaux stratosphériques alors que le prix du porc continue de languir dans les bas-fonds des 2 dernières années.

Poids moyen des porcs (livres)

Prix de la découpe (en US cent / livre)

Mais la question demeure, avons-nous devancé les mises en marché? Le mois de février deviendra-t-il un mois sacrifié en 2023 alors que les autres mois exploseront (prix en forte hausse?) dans les semaines qui vont suivre en raison d’un manque de porcs dans la chaine d’approvisionnement? La demande sera-t-elle au rendez-vous? Les exportations seront-elles à la hauteur des attentes? Seul le temps le dira, mais encore une fois, un début d’année bizarre dans le traitement du prix du cochon c’est certain!

Un mot sur nos spéculateurs préférés… les fameux fonds. Ils détiennent maintenant une position vendeur de plus de 3600 contrats. C’est assez rare comme positionnement.

FREDERIC HAMEL, CFA