Bonjour,

Il n’y aura pas de tableau d’abattages, ni de tableau de prix dans cet Extra-Viande. Le plaisir de travailler à la maison vient avec quelques désagréments de ne pas avoir sous la main tous nos outils de travail.

Vincent Vallières nous chantait sa chanson ‘’ L’amour c’est pas pour les peureux’’, nous pourrions presque chanter transiger du porc c’est pas pour les peureux! Au risque de me répéter, la volatilité de certains coupes (bacon entre autre), vient de se transposer sur les marchés à terme! Hausse de 4 cents / livre vendredi dernier, baisse lundi et mardi, et paf! hausse de 4 cents encore ce mercredi! Ouverture en baisse hier et soudainement, sans crier gare, le prix remonte et termine sa course en hausse ce jeudi! Et encore une fois tout ca avec un manque flagrant de nouvelles vraiment excitantes ou déprimantes.

Qu’avons-nous appris de plus cette semaine? (A part que la tempête du siècle, que dis-je du millénaire, serait en train de nous frapper! – une autre guerre de clics sur internet!)

Le USDA a publié ses données d’exportations hier matin. Et celles-ci furent exceptionnelles. Les importateurs se sont bousculés pour acheter 58 700 tonnes métriques pour livraison 2022 et 16 100 tonnes métriques pour livraison 2023. Pour un grand total de 74 800 tonnes. Évidemment, le grand importateur qu’est le Mexique demeure premier de classe avec 35 900 tonnes dans ce rapport. Ce qui est intéressant de constater c’est la présence de la Chine pour 2023 alors qu’elle a acheté 4800 tonnes. Et il est bien possible que les exportations vers la Chine fasse les manchettes en 2023…

Vous le savez, si vous avez suivi un tant soit peu l’actualité automnale, la Chine a du affaiblir ou même éliminer sa politique de tolérance 0-covid en novembre / décembre dernier puisque sa population commençait à montrer les dents face aux autorités. Cette politique du Gouvernement central a entrainé plusieurs conséquences humaines, mais aussi économiques dans le pays de Xi Jinping. Le ralentissement se fait sentir partout, les pertes d’emploi se multiplient. Alors que le monde est en ralentissement économique, la Chine essaie de relancer son économie par divers mesures. Et pour atténuer les effets sur sa population, elle tente en plus de juguler l’inflation alimentaire. Pour calmer le jeu récemment, (on ne le sait pas vraiment, mais on peut sous -entendre) les autorités ont probablement multiplié les appels pour abattre du porc. Le prix est descendu en flèche comme si on voulait provoquer cette baisse artificiellement. Les célébrations du Nouvel An chinois en janvier y sont surement pour quelque chose. Le hasard fait bien les choses… Déjà, au 1er novembre, l’État en était à sa 7ieme intervention pour libérer du porc des réserves nationales.

Prix du porc en Chine (yuan / kg)

Si la situation devient intéressante pour les consommateurs chinois et probablement pour les usines d’abattages, il est clair que les producteurs paient le prix temporairement après avoir obtenu de forts prix il y a quelques mois à peine. Le problème aussi pour la Chine c’est que l’abondance de viande à ces niveaux a un effet pervers : les grands groupes de production voudront peut-être réduire la production dans le futur en raison du manque de profitabilité. Le fait de devancer les mises en marché, éliminer des truies, etc afin d’avoir plus de viande disponible présentement pourraient provoquer un manque de production dans les mois prochains. On le sait, les Chinois sont passés maitres de se revirer sur un dix cents quand vient le temps de mettre les efforts pour rétablir une situation problématique (souvenez-vous des hôpitaux bâtis en quelques jours!), mais l’entre-deux pourrait nous apporter de meilleurs prix en Amérique (nord et sud). Nous (Brésil / États-Unis / Canada) serons probablement et globalement les mieux placer pour exporter cette viande vers la Chine. (puisque l’Europe sera à plat au cours des prochains mois).

Ne pas oubliez le rapport de Hog & Pig qui sortira à 15 :00 cet après-midi. Je ne crois que celui-ci fera de grandes vagues, on constate quotidiennement le fait que le nombre de porcs est inférieur à 2021 et que cette tendance est là pour reste encore plusieurs mois.

Donc, une misère temporaire présentement qui pourrait se prolonger jusqu’en janvier. Normalement, la saisonnalité des contrats à terme fait en sorte que nous devrions connaitre une fin d’hiver intéressante.

Je prends quelques secondes de votre précieux temps pour vous souhaiter, à toutes et à tous, un très Joyeux Noel! Puissiez-vous vous offrir du bon temps avec votre famille et amis!

FREDERIC HAMEL, CFA