Bonjour,  

Puisque ceci est une chronique sur les protéines animales, je me permets une petite montée de lait sur le fameux vendredi fou! A tous les gens de marketing, lâchez-moi avec le concept du vendredi fou! Je ne célèbrerai pas une fête américaine, encore moins une fête basée sur des dépenses discrétionnaires, sur de faux besoins en tentant d’augmenter mon égo de voisin gonflable! Déjà que la société québécoise s’américanise et importe des problèmes et des concepts de nos voisins du Sud, il faudrait en plus en ajouter et célébrer leurs fêtes! C’est juste non! … Bon bien c’est dit et ça fait du bien!

Revenons aux prix du porc. Le porc n’est pas seul dans le ciel, on se doit absolument d’inclure les autres viandes. La disponibilité générale de toutes les protéines animales offertes est un enjeu non négligeable. Le porc c’est bien, mais les viandes c’est mieux pour paraphraser la pub sur le lait d’il y a quelques années ( 1 verre lait c’est bien, mais 2 c’est mieux! https://www.youtube.com/watch?v=GOk6LFMCKdc)

La seule ombre au tableau dans le porc est la faiblesse du prix de la découpe et la faiblesses des marges des abattoirs. On se serait attendue à plus de vigueur provenant des consommateurs. Mais il est vrai que le portefeuille des clients a été mis à mal par l’inflation, la hausse des taux d’intérêt, par les incertitudes, etc. Mais il n’en demeure pas moins que le prix des viandes est tirée vers le haut. Peut-être n’est-ce une question des temps avant que nous revoyions le prix de $100 USD / 100 livres rapidement. Graphiquement et par saisonnalité, le prix est dans son creux et devrait rebondir….

Le prix au comptant demeure étonnamment stable malgré la baisse de la dernière semaine. La baisse saisonnière du prix est à des kilomètres de la tendance des dernières années. Et je continue de penser que le prix pourrait remonter dans les derniers jours de novembre et les premiers jours de décembre!

La semaine dernière, le USDA suggérait que les nombre de porcs abattus était en baisse de 1.25% par apport à 2021. Mais la viande produite était en baisse de 1.8% en raison du poids moyen des carcasses inférieures à 2021. Depuis plusieurs semaines, le poids moyens demeurent en-dessous de 2021 et nous avons l’impression que les abattoirs ont tiré les mises en marché ‘’par en avant’’ afin d’avoir suffisamment de porcs sous la main en novembre (pour combler le Temps des Fêtes). Nous verrons si le nombre de porcs baissera sous la barre de 2% par rapport à l’année 2021 au cours des prochaines semaines. Si oui, ce sera le signal pour une remontée du prix cash.

Je vous disais que le porc n’est pas seul dans sa course à un prix supérieur. Le bœuf est, et demeure, très cher sur les marchés. Le prix s’approche des sommets historiques. Le prix des contrats de décembre 2022 est élevé, mais les prix de 2024 atteignent et dépassent les sommets atteints en 2014 (plus de $164.00 USD)

Prix du bœuf (CME – contrat décembre 2022)

Rappelez-vous 2014…. Il y avait différents facteurs qui ont fait des flammèches dans les viandes et qu’il faut absolument revoir ici. Remontons plus loin dans le temps si vous voulez bien. En 2012, nous avons vécu une sécheresse dans le Midwest américain, ce qui a provoqué une réduction graduelle du nombre de vaches et de veaux mis dans les pâturages américains. Cette réduction du cheptel bovins a atteint un creux en 2014. Dans la même année, l’industrie porcine a vécu une crise de production en raison de la DEP. Ceci a propulsé les prix du porc à des niveaux jamais vu. Vers la fin de 2014 et début 2015, les Etats-Unis furent pris avec la pire année de grippe aviaire jamais enregistrée. Plus de 50 millions de poulet et dinde ont été éliminés à cette époque… 

Inventaires de bœuf / veaux

Fast forward en 2022 / 2023. Le cheptel bovin diminue tranquillement vers les niveaux de 2014.

Il n’y a pas vraiment de maladies dans le porc aux Etats-Unis outre le fait que le SRRP et la DEP provoquent des problèmes mineurs dans les productions locales. Sinon, les conditions économiques, le manque de main d’œuvre provoquent une légère décroissance de la production entre 1 et 2%. 

Quant au poulet, on vit une situation similaire à 2014, avec une destruction de plus de 50 millions de volatils en sol américain.

https://www.cdc.gov/flu/avianflu/spotlights/2022-2023/nearing-record-number-avian-influenza.htm

Ce n’est pas 2014 /2015 qui se répète, mais les similarités sont nombreuses.

Je voudrais souligner que nous serons au Porc Show (Simon et moi), les 6 et 7 décembre. Si vous voulez organiser une petite rencontre pour discuter, nous serons disponibles. Simplement nous envoyer un courriel.

FREDERIC HAMEL, CFA