Bonjour à tous,

D’entrée de jeu ce matin, il faut souligner les données d’inflation sorties ce matin aux Etats-Unis. Sur une base annualisée, on parle d’une inflation de 9.1% ce qui constitue le plus fort niveau d’inflation depuis 1981. A l’époque souvenez-vous, certains avaient des hypothèques résidentielles à plus de 18% alors qu’aujourd’hui les familles paniquent à l’idée de payer plus 5%. Il est vrai que la valeur des maisons n’est pas la même… A première vue, la journée sera encore difficile sur les marchés financiers alors que ces données devraient relancer l’idée de hausses de taux d’intérêts agressives au cours des prochains mois. Les commodités seront très certainement vendues aujourd’hui et le dollar USD sera probablement encore à la hausse.

Inflation (annualisée)

Mais revenons à nos moutons, ou plutôt à nos porcs.

Aux Etats-Unis, le USDA a produit un rapport de grain hier. Malgré un rapport somme toute neutre, le prix des grains a chuté fortement. Je laisserai le soin à mon collègue Simon de vous parler en long et en large de ce rapport. Dans ce rapport, il y a tout de même une petite partie qui est consacrée aux viandes et à la production à venir. L’organisme a réduit un peu la quantité de viande de porc qui sera produit en 2022 par rapport aux estimations de juin. On parle d’une baisse de 60 millions de livres ou l’équivalent de 300 000 porcs. Pour mettre les choses en perspective, une journée normale d’abattage aux Etats-Unis représente approximativement 460 000 cochons. Comme on le soulignait récemment, l’industrie n’est pas en croissance cette année. Pourtant, le USDA prévoit une hausse de la production en 2023. Cela reste à voir!

Cette semaine, le rythme d’abattage est particulièrement lent. Pour les 2 premiers journées de la semaine, le nombre de porcs abattus se chiffraient à 899 000 versus 922 000 l’an dernier. En pourcentage cela représente une baisse de 2.4% De plus, il sera intéressant de voir comment la météo affectera la production au cours de l’été. Nous avons été épargné depuis plusieurs semaines, mais on tombe dans le cœur des chaleurs estivales….

Pour faire suite et terminer sur la production européenne. On connait les problèmes de production dus à la présence de la peste porcine africaine en Allemagne, en Pologne, en Italie par exemple, mais il y a une nouvelle tuile pour les producteurs : les normes environnementales. Les Pays-Bas ont en effet décidé de réduire les émissions d’azote pour protéger les zones naturelles et diminuer les gaz à effet de serre. Selon certains calculs, on parle de diminuer la taille des cheptels d’animaux de plus de 30%. Le pays possède 4 millions de bovins, 12 millions de porcs et 100 millions de poulet. Je vous laisse la mathématiques, mais si jamais on devait vraiment baisser les cheptels dans ce pays, l’effet sera ressenti partout. Même si le gouvernement recule, temporairement, l’incertitude fera en sorte que plusieurs producteurs voudront volontairement réduire dans les prochains mois. Il ne restera donc que l’Espagne pour alimenter la demande mondiale et il trônera seul au sommet de la production porcine européenne. A moins d’une catastrophe pour le pays de Cervantes!

FREDERIC HAMEL, CFA