Aujourd’hui le 1er novembre

Je m’absente quelques jours et :

• Le maïs est rendu 5.80 $bu (+40 cents rapidement)
• Le blé feed est rendu 8 $bu (+80 cents rapidement)
• Le blé de printemps est rendu 10.75 $bu (+150 cents rapidement)
• Le soja est rendu 12.48  $bu (pas trop de variation….)

Alors, heinnnn? Eh oui, la bourse, ça bouge. L’équilibre entre l’offre et la demande est en constante évolution. Ce n’est pas demain la veille que le panier d’épicerie coutera moins cher!

Mais comment ça se fait? Qu’est-ce qui se passe?

Ok, en gros. En rafale : 

L’inflation. On en parle souvent, le cout de la vie augmente rapidement de c’temps-ci. Et ce n’est pas fini. Ce n’est pas fini car il y a toujours un délai entre le moment ou la denrée est cher EN BOURSE, et le moment ou le produit est cher SUR LES TABLETTES. Règle général c’est environ 3-6 mois. Règle général, dis-je bien. Par exemple l’acier qui a presque quadruplé depuis le début de l’année commence à se faire ressentir sur les produits finis à l’autre bout de la chaine. L’acier qui a donc été acheté, facturé, livré, entreposée et ensuite transformé. Disons que ce produit transformé est un silo à grain, ou un beau tracteur John Deere flambette, on s’entend qu’il coutera plus cher. Donc l’inflation qu’on voit actuellement n’est pas terminée car les produits sont encore très cher.  Et je parle ici juste de la matières première! Ajoutez le frais de transport, les chaine d’approvisionnement brisé, la surenchère, les grèves, les salaires…. Aie aie aie!

Je parle d’acier pour une machine, mais ça peut être du coton pour faire un t-shirt ou du blé pour faire une baguette de pain ou une tonne de maïs pour en faire des moulées ou de l’éthanol. You get the idea.

Justement éthanol rime avec secteur énergétique, et donc PÉTROLE. Le pétrole vaut plus de 80$ US le baril et ne cesse de monter. Plus le pétrole vaut cher, plus l’éthanol aussi vaut cher (on en met 10% dans l’essence). Le cours de l’éthanol affecte donc directement le cours du maïs – l’ingrédient à partir duquel l’éthanol est fait. Donc, plus l’éthanol est rentable, plus les transformateur veulent en produire, plus la demande de maïs est bonne.  Après avoir souffert en pleine pandémie (mars 2020) les marges sont les meilleures depuis longtemps.

Ok. Bon, l’éthanol est fait avec du maïs. Si on va plus loin le maïs est fait avec quoi ? De la semence, pis desFERTILISANTS. (Grand’pa me dit que c’est aussi fait avec du courage, BEN de l’espoir, du stress, pis des grosse dettes. M’enfin). Eh oui, vous l’aurez deviné les fertilisant sont aussi à des niveaux….. roulement de tambour…. RECORD! Pas de fertilisant, pas de maïs. Trop cher les fertilisants, on sèmera d’autres chose que de maïs alors. Moins de maïs, plus de rareté, hausse de prix. Un roue qui tourne, quoi. Je pourrais continuer en disant que les fertilisants sont fait avec du gaz naturel hors de prix mais je ne veux pas commencer à vous embêter…

Le blé. Même si du maïs ce n’est pas du blé, et que du blé n’est pas du soja, et que du soja n’est pas du canola… mêlant, hein!... même si chaque céréale est un peu différente, il y a une corrélation. Ça serait très rare, et peu probable que le blé augmente de 100% et que le maïs baisse de 48%. Il ne vont pas nécessairement (et toujours) varier de la même façon, mais ça reste du grain. Comme à l’école quand le prof de math disait « on ne va pas comparer des pommes avec des oranges ». Disons que ce n’est pas exactement la même chose, mais si je vulgarise le grain je dirais « on va comparer des pommes McIntosh avec des pommes Honeycrisp ». Un puriste de la pomme me dirais que la Honeycrisp est vraiment meilleure, mais ce n’est pas ça la question. Depuis un certain temps, le blé ne fait qu’augmenter. Et pas juste un peu; qu’il soit un type de blé pour l’alimentation humaine ou animale. La mauvaise récolte ici au Canada jumelé au ralentissement de l’export en Russie réduit les inventaires et crée une surenchère pour l’approvisionnement, le prix monte donc en flèche.

Donc c’est un peu ca l’histoire, l’inflation (ou la peur de, l’anticipation de) fait grimper les prix qui a leur tour font grimper le prix d’autres denrée directement ou indirectement reliée. Un cercle vicieux s’installe et on ne sait jamais vraiment quand le manège va arrêter de tourner. Forte demande et inventaire réduit crée beaucoup d’incertitude, et cette incertitude se manifeste par des variation des prix (parfois) violente.

L’équilibre entre l’offre et la demande est en constante évolution.

Ah oui, pis l’avoine est rendu à un prix record de 7.50$. As-tu bien lu? Avoine 7.50$. Maïs 5.80. L’avoine « vaut » plus cher que le bedingue, moi j’ai jamais vu ça. Ca sera juste une autre chose à mettre dans le dossier du « jamais vu »que j’ai commencé il y a un an comme le pétrole à -40$ l’an passé.

SIMON BRIERE