Aujourdh’hui le 17 aout
L’histoire du gars. Réflexion du mardi…
Maurice a vendu sa récolte de maïs l’an passé à 250$. Ensuite la Chine est arrivé sur les marchés, le Brésil a eu une sècheresse pis le prix est monté à 350$ la tonne. Maurice est en beau joualvert car il a « vendu trop tôt ». L’année d’après, Maurice se dit qu’il ne se fera pas « avoir » et ne vendra RIEN parce que le prix est bon pis il va continuer de monter check-ben-ca-aller. Rendu à l’automne les récoltes sont belles, la demande pour du maïs à 350$ la tonne n’est pas la meilleure (l’élevage n’est pas rentable, le cheptel rétrécie, la Chine slack les achats, etc…). Maurice refuse de vendre à 325$ la tonne, opte pour l’entreposage et se ramasse au printemps à 245$ la tonne. Sors le mobilier de l’église, Maurice se fait encore jouer un tour « par la foutu bourse ». Faque la troisième année, MoMo se dit qu’il allait intégrer un plan de mise en marché en fonction de ses objectifs de revenus, son cout de production, son niveau d’endettement, son calendrier de livraison, son entreposage disponible. Ca lui a pris une après-midi de temps pluvieux pour mettre sur papier grosso-modo son plan en fonction du rendement de ses champs. « Brasser du papier » n’est pas son fort, mais il se dit que c’est moins frustrant que d’avoir à vendre une terre pour redresser le cash-flow. En comptabilisant tout ca il se rend compte qu’il n’a pas vendu le top, mais que son bilan financier est excellent. Eh ben, qui l’aurait cru…!
La psychologie
Être capable de naviguer à travers les différents marchés – bullish ou bearish – n’est pas aussi simple qu’on le pense. Les émotion et la psychologie embarquent.
Par exemple : vendre trop tôt. Je l’entend souvent. C’est un mindset dur à se défaire. Ca vient jouer sur l’élément de sentir d’avoir fait une erreur et d’être le seul nono à l’avoir fait. C’est une pilule difficile à passer car elle touche aussi à l’isolement, l’exclusion, le rejet. « Je suis le seul épais qui a vendu à 220$ tout les autres qui n’ont rien fait vendent plus cher ». On se questionne sur l’utilité de faire un plan; on s’dit que si l’idiot du village vend plus cher que nous, pis qu’il ne suit même pas ca lui la bourse ca fait mal à l’égo. Mal à l’égo, mal au portefeuille.
C’est quasiment plus facile a se sentir bien quand le prix est à son plus bas. Ca créer comme une solidarité entre nous tous. « Aie aie aie le blé d’inde cette année vaut à peine 175$ y’en a qui vont pleurer t’alleur. » Mais l’être humain aime se comparer… Quand ca va mal, mais mal pour tout le monde, on s’dit qu’on est tous dans le même bateau et c’est plus facile psychologiquement. Misery loves company. À l’inverse quand les prix atteignent des nouveaux records mais qu’on n’y a pas accès on se sent comme si on n’était pas invité au party. On se sent tout croche. Tu as beau être profitable, mais ton voisin l’est plus… le gazon est plus vert chez lui. C’est spécial comme feeling : être déçu d’une année profitable est plus difficile dans le coco-mental qu’une année ou tout va mal.
Un truc qui se développe c’est de changé le vocabulaire, et donc l’angle d’attaque par le fait même.
Au lieu de dire « J’ai vendu trop tôt », remplaçons par « J’ai vendu alors que les prix m’étaient profitables ».
C’est fort la psychologie de marché, et elle s’applique autant au grain qu’à l’élevage ou à une mine de cuivre ou un puit de pétrole. Avec ce petit ajustement dans le vocabulaire, on vient assurer la santé financière de l’entreprise et ca vient avec un billet d’entrée au party. Vendre quand c’est profitable n’est pas une erreur / Trust me.
Bonne réflexion, ciao là 😊
SIMON BRIERE
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