Aujourd’hui le 12 avril,

Printemps hatif. Vite de meme je dirais 3 semaines. Au USA le maïs est commencé environ 4% est semé. Respirons par le nez, c’est juste un début, mais quand meme… D’ici 2 semaines ca devrait clancher pour la peine.

Pendant que je m’affairais à laver mon équipement de sirop d’érable et enlever mes chalumeaux, j’me suis mis à penser à deux trois trucs au sujet de la bourse. Au sujet de l’inflation.

Aux éléments plus psychologiques et émotifs de la chose… L’appât du gain. Le FOMO (fear of missing out). L’inflation. L’enrichissement. Le maïs à 300 piasses.

Tout t’ça.

Réflexion.

Je regarde les marchés transiger depuis quelques mois. Oui, j’ai 6 écrans dans le visage à coup de dix-douze heures par jour. Oui, j’ai des quotes de prix en temps réel qui changent de prix à toutes les secondes. Alors oui, je connais ça pas-pire la finances et les graphiques.

En dehors de ça je suis aussi un citoyen de notre société qui regarde un peu ce qui se passe autour de lui. La cours à bois du Réno-Dépôt a des allures de Fort Knox. Les cours à scrap malgré leur apparence de tout-croche cachent maintenant une petite fortune grâce au prix de l’acier, de l’aluminium ou du fer qui a triplé depuis l’automne. Le marché immobilier pour une jeune famille est décourageant. Les gouvernements dépensent des sommes COLOSSALES en s’endettant pour des générations et fait craindre la hausse des impôts et/ou la réductions dans les services. Trop tôt pour parler d’austérité, mais… bon.

Devant toute cette abondance de fric qui circule, qui revole à gauche comme à droite, on se pose des questions. Et c’est normal de se questionner. Notre soif de curiosité et de progrès fait de nous, les êtres humains, au sommet de la hiérarchie. Même si quelquefois en lisant des nouvelles je me pose des questions si on est si smart que ca en fait… M’enfin. Ça, c’est un autre sujet.

Qui dit fric, dit hausse de prix, dit en fait « quelqu’un s’en met plein les poches ». Et aujourd’hui à l’ère des réseaux sociaux, des Instagram de belles photos, des gens qui flashent leur réussite on se questionne sur nous-même. On se pose tous la même question : « Pourquoi pas moi ».

Le jeu de se comparer est TRÈS dangereux. 

Eux ils sont en vacances au soleil… pourquoi pas moi?

Lui a vendu son grain à fort prix… pourquoi pas moi?

Elle a une voiture de l’année… pourquoi pas moi?

Lui a acheté 125 arpents la semaine passée…. Pourquoi pas moi? 

On tombe dans l’envie, la jalousie, et on devient de moins en moins rationnel. 

L’appât du gain et la peur de manquer une opportunité de s’enrichir est un sentiment PUISSANT. Et quand les médias s’en mêlent, c’est pire. ET quand la classe politique s’en mêle, c’est ENCORE pire. On veut tous le succès des autres, mais on a de la misère à voir les autres réussir avant soi-même. C’est le moi, d’abord, et avant tout. J’imagine que c’est aussi un peu normal, on n’est pas tous mère Thérèsa et le fait de se souhaiter à nous meme une réussite sur le grand échiquier de la vie ne fait pas de nous des monstres.

Durant les 4 années de Trump, jamais de ma carrière j’avais autant entendu parler de STOCK MARKET de la part d’un politicien. L’ex-président des USA ne manquait pas une journée je pense pour parler du Dow Jones comme étant le baromètre ultime de l’enrichissement. À force de taper sur le clou, le message passe. « Met ton cash à la bourse ti-Joe, sinon tu vas rester pauvre ». Ce n’est pas nécessairement faux, mais disons qu’on insiste sur beaucoup sur les rendements, mais on ne parle pas des risques.

Les crypto monnaies aussi sont un excellent exemple de cet appât du gain. Je le dis tout de suite, je ne suis pas un expert des cryptos. Je trouve qu’il n’y a même pas de consensus sur ce qu’est une crypto monnaie de toute façon… une devise? Une monnaie? Une commodité? Un actif? Il y a encore plein d’opinion à ce sujet. Le dénominateur commun dans tout ça je trouve que c’est encore l’appât du gain. Personne ne peut me dire exactement c’est quoi un Bitcoin ou comment ça marche EXACTEMENT mais tout le monde sait que le prix a explosé et que certains se sont enrichie. C’est ça qu’on retient; l’histoire du gars qui s’est mis riche. Si lui est riche… pourquoi pas moi?

L’appât du gain. La peur de manquer quelque chose… Les émotions prennent le dessus parfois et ça peut devenir irrationnel.

Vite faut acheter des Bitcoins je vais me mettre millionnaire et vivre sur un Yacht à Monaco. Remplacez le Bitcoin par le marché de votre choix, que ce soit une devise ou de l’immobilier ou une tonne de soja ou un contrat de porc à la bourse et ben trois feuilles de contreplaqué. Même chose pour la destination, tu comprends le principe je suis sûr.

À fixer sur le résultat on ignore les risques et les efforts pour se rendre à destination et on tombe dans le piège comme des mouches autour du miel. Dans une société ou tout va vite, ou la patience et le travail n’est pas toujours valorisé je trouve qu’on peut parfois avoir une pensée collective risqué. On règle les problèmes à coup de pilule pis de baguette magique on veut des résultats tout de suite et maintenant ET SANS EFFORTS. Parce que des efforts c’est trop dur, c’est des sacrifices et donc, c’est chiant. Et on se fâche quand ça ne marche pas parce que maman pis papa nous a dit qu’on était ben bon pis ben gentils pis qu’on avait l’droit d’avoir des nannes sans trop le mériter. On prend des short cuts. On veut des abdos mais on ne fait pas de sport, alors c’est quoi la différence à s’imaginer s’mettre riche sans travailler?

Quand je lis qu’aujourd’hui les jeunes rêvent d’être YouTubeur plus que devenir astronaute j’ai mal au ventre. Comment on en est venu à rêver de YouTube et pas de l’espace? À mon avis – le même dénominateur commun de l’appât du gain et du fric. Parce qu’un ti-cul de 9 ans ramasse des millions à déballer des bébelles sur les internet. (The Guardian Ryan Kaji, 9, earns $29.5m as this year's highest-paid YouTube). Alors on s’met à chercher des stratagèmes pour s’enrichir du jour au lendemain. La pensée magique… encore. Moi n’y crois pas tant. Je pense que les efforts et la discipline ont plus de chance de réussite. Mais c’est pas cool d’être patient et de travailler dur. M’enfin, j’parle pour moi.

Alors voilà, c’est ca ma réflexion. 

Je me demande jusqu’où l’élastique peut être étiré parce qu’un moment donné la réalité peut frapper. J’peux me tromper, mais me semble qu’aujourd’hui j’me dit que le deux-par-quatre ne va pas rester 10 piasses ou qu’une tonne de maïs ne peut pas rester à 320$ sans causer des dommages collatéraux. Je ne dis pas qu’on est sur une balloune et qu’il faut vendre- je suis très conscient des faibles inventaires et du risque météo cet été- j’fais juste dire que de laisser tout ca dans les mains de la pensée magique est peut-etre un peu complaisant dans la manière de voir les choses.

Il y a 10 ans environ j’ai entenu des millions de fois “en tout cas la prochaine fois que je vais revoir des prix comme ca j’vais pas manquer ma chance une deuxieme fois”.

On est là, je ne connais pas l’avenir… mais on est là.

M’enfin, certains sont plus cowboy que d’autres, on verra bien ce que l’avenir nous réserve.

SIMON BRIERE