Nouvelles RJO'Brien

RJO - Extra viande

10 décembre 2020, RJO'Brien

Bonjour,

La semaine avance vers sa conclusion et les prix du porc font des va-et-vient. Bref, rien de bien excitant pourtant ne faut-il se méfier de l’eau qui dort?

Regardons certains faits publiés récemment avant de s’avancer dans certaines réflexions.

Le USDA a publié les données d’exportations ce matin : 26 500 tonnes métriques de viandes de porc ont été vendues à l’étranger. Le Mexique demeure le premier client avec 10 400 tonnes métriques, suivi de la Chine avec 6300 tonnes et le Japon ferme la marche avec 5500 tonnes dans les valises (congelées il va sans dire!). Au final, ce sont des chiffres un brin décevant si on veut pousser les prix à la hausse. Rien de catastrophique, mais rien d’excitant.

Le prix du porc au comptant se situe à $65.61 USD / 100 livres alors que la découpe été fixée à $77.60 USD / 100 livres hier.

Pour les 3 premiers jours de la semaine, le nombre de porcs ayant été abattus se chiffrait à 1 479 000 versus 1 475 000 l’année dernière.

Le poids moyens des porcs abattus la semaine dernière se situait à 291.1 livres versus 288.4 livres l’an dernier. Donc des porcs plus lourds qui se dirigent à l’abattoir. On peut comprendre bien des choses concernant les fondamentaux ces temps-ci, mais on a beaucoup de difficulté à expliquer des poids supérieurs aux moyennes des dernières années. Les abattoirs proposent des prix au comptant intéressants pour les producteurs. Ces mêmes producteurs semblent à jour au niveau de leur mise en marché. Étrangement, on ne semble avoir de grands problèmes d’abattages aux Etats-Unis (pas de refoulement de porc dans les abattoirs). Le prix de la moulée est en hausse, ce qui devrait provoquer une mise en marché plus rapide….. Si quelqu’un a une explication pertinente concernant la hausse des poids, nous serions très intéressé à l’entendre.

S’il n’y a rien de bien excitant à court terme, pourquoi les contrats à terme semblent très résilient ces temps-ci? Oui, je sais, vous trouvez que les prix ne sont passez hauts! Pourtant ils ne sont pas si bas que ça!

Graphiquement, le contrat de février propose une structure intéressante : formation tête-épaule inversée ou le fameux W. Normalement, pour trouver une impulsion positive, il faudra que celle-ci dépasse le niveau de $68.50 USD / 100 livres. Si jamais le prix devait franchir cette résistance de façon convaincante (fort volume), il est bien possible que l’objectif technique soit autour de 72.00 rapidement. A suivre.

Bien que les exportations soient un peu décevantes, il est possible que les détaillants veuillent conserver davantage de produits aux Etats-Unis afin de fournir les consommateurs américains pour les temps des Fêtes. Plusieurs restos seront fermés et les gens devront vraisemblablement cuisiner. Ainsi certaines viandes seront positivement ou négativement impactées par ces décisions. Il est possible que la viande de porc soit touchée positivement par les circonstances.

Une autre choses intéressante qui se produit présentement aux Etats-Unis c’est une modification sensible (à peine perceptible) de la production ou du moins d’un changement dans les chaines de production. L’idée que pendant la pandémie les producteurs sont se faits prendre à tenir le sac pendant leurs complices prenaient la poudre d’escampette à l’arrivée de la police (en fait, ils sont encore une fois ceux qui ont payé le prix fort dans toute la chaine) fait son chemin.  Rabobank a publié un document intéressant récemment. En fait, les analystes se demandent si les producteurs américains de viandes ne diminueront pas leurs production au cours des prochains mois. Ils notent une baisse de la production de volaille et pensent que ce principe sera exporté dans les autres productions. Un principe que Jim Long mentionne aussi dans son commentaire hebdomadaire. En fait, selon M. Long, les producteurs finisseurs auront de désagréables surprises en raison de la diminution de production de porcelets au cours des prochains mois. La destruction du cheptel reproducteur en 2020 est très certainement une raison à cette possibilité. Le fait que certains plus petits producteurs aient décidé de ralentir la cadence de production ajoute aussi à cette possibilité de réduction de la production. Toujours selon Long, il y a une multiplication des cas de SRRP et de diarrhée porcine aux Etats-Unis ces temps-ci (3 fois la déviation standard normale). Si cela était fondé (je ne suis pas les données officielles mais on peut consulter le site suivant pour un meilleur aperçu https://www.swinehealth.org/wp-content/uploads/2020/12/SDRS-report-34.pdf) il est bien possible que la production future sera négativement impactée. Je ne vous partage pas les objectifs de M. Long pour ne pas vous emballer, mais je suis agréablement surpris par son positivisme (en fait il est souvent très positif sur les prix du porc).

Est-ce que de bons moments pour la mise en marché seront à venir? Il semble qu’il aura des probabilités (comme il y en a toujours!)

FREDERIC HAMEL, CFA 

Stratège de marché chez R.J. O'Brien & Associés Canada Inc.
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