Le soya commence à prendre de la couleur ici dans le sud-ouest de l'Ontario. Pour ceux d'entre nous qui ont semé au moment de la fête du Canada et après, c'est un bon signe. Il est difficile de dire si d'autres types de carences en nutriments ont pu accélérer la maturation, mais c'est la période de l'année où les jours les plus courts deviennent plus perceptibles. Le temps des récoltes dans le sud-ouest de l'Ontario approche à grands pas.
L'année qui vient de s'écouler a été mouvementée. C'est en partie parce que l'USDA, en sa qualité de fournisseur de toutes les statistiques importantes, a été quelque peu hésitant à nous les communiquer cette année. Les chiffres de production à la fin juin servent habituellement de référence pour le nombre d'acres réellement ensemencées. Cependant, cette année, la saison de production a été si difficile dans l’Est du Corn Belt que nous arrivons en septembre sans vraiment avoir une idée du nombre réel d'acres replantées ou du nombre qui sera récolté. Inutile de dire que l'USDA a fait du bruit avec son dernier rapport WASDE de septembre.
L'USDA a estimé la production de maïs à 13,799 milliards de boisseaux. Cela représente une baisse par rapport au mois dernier et aux 14,4 milliards de boisseaux que nous avions l'an dernier. L'USDA a estimé le rendement national du maïs aux États-Unis à 168,2 boisseaux l'acre. L'USDA a réduit la demande d'éthanol et la demande alimentaire, semencière et industrielle. Cela se traduira par des stocks finaux de maïs de 2,19 milliards de dollars pour la campagne 2019-2020.
Le maïs était en hausse ce jour-là, même si le rapport était neutre à légèrement baissier pour le maïs. Une partie de la hausse des prix du maïs était attribuable aux rumeurs selon lesquelles les Chinois achetaient du soya dans le Nord-Ouest du Pacifique.
Les prix du soya ont connu une forte hausse ce jour-là, soit 29 cents de plus, ce qui équivaut à un tremblement de terre dans le contexte actuel de notre marché du soya. L'USDA a estimé que la production américaine de soya s'établirait à 3,633 milliards de boisseaux, avec un rendement américain prévu de 47,8 boisseaux l'acre. La baisse du rendement du soya basé sur 76,6 millions d'acres signifie des stocks finaux beaucoup plus faibles pour l'année prochaine, soit 640 millions d'acres. Comparer ce chiffre avec le 1,01 milliard de dollars de l'an dernier constitue une baisse significative.
Pour les gens qui attendent que l’USDA fasse une sorte de révélation rédemptrice sur le fait que le maïs et le soya ont un mauvais rendement et que les chiffres sur les acres sont faux, il est temps de mettre un terme à ce rêve. Malgré l'un des printemps les plus difficiles que nous ayons connus depuis de nombreuses années, l'USDA est convaincue que la récolte est là. Il est possible que vous obteniez un léger rebond salvateur lorsque la moissonneuse-batteuse se mettra en marche, mais ces récoltes ne sont pas très différentes de l'an dernier en ce qui concerne les boisseaux par acre.
Pendant que le soya prend des couleurs ici, les agriculteurs brésiliens commencent à semer une autre récolte de soya dans certains États du Brésil. Cette année, l'USDA prévoit une nouvelle récolte record de 123 millions de tonnes de soya brésilien, sous l'impulsion de la demande chinoise. Dans le même temps, l'Argentine en a profité en signant la semaine dernière un important accord avec les Chinois pour leur vendre du tourteau de soya. Inutile de dire qu'une catastrophe de production en Amérique du Sud au cours de la prochaine saison entraînerait une hausse des prix du soya. Cela ne cadre certainement pas avec le discours chinois, mais c'est à peu près la seule façon d'assister à une forte hausse des prix à terme pour le soya.
Bien sûr, un autre moyen de voir le prix du soya augmenter de façon significative est de parvenir à une sorte de paix commerciale entre les États-Unis et la Chine. Une autre rumeur à ce sujet non prouvée a fait grimper les prix du soya de 29 cents. Il a toujours été difficile de prédire ce qui pourrait arriver en raison de la nature spontanée du président américain. J'ai toujours pensé que les Chinois seraient partis pour longtemps. Ils ne reviendront que si l'Amérique du Sud a des problèmes.
Bien entendu, le maïs est un peu différent. En l'état actuel des choses, on estime que la récolte est un peu meilleure que beaucoup d'analystes ne l'avaient imaginé. Les anticipations peuvent être amusantes. Je pense que ma propre récolte est à peu près comme je l'avais prévu, inférieure au rendement record de l'an dernier. Le printemps a été si cruel ; mes attentes étaient encore plus modestes après que je me sois retiré de la boue au printemps dernier. Cependant, en fin de compte, peut-être que la génétique du maïs en 2019 est devenue surhumaine. C'est peut-être bien ça, pour l’ensemble de la grande région de production de maïs nord-américain.
Dans le secteur agricole canadien, le moteur de l'économie demeure le dollar canadien, qui est passé à 76 cents. Il doit rester bas, surtout à une époque où les prix à terme des grains n'ont pas beaucoup de poids. Le rapport de l'USDA ne nous a pas apporté grand-chose. La demande de céréales est en train de se tarir et l'offre de céréales n'a pas été suffisamment diminuée.
Malgré ces problèmes, notre fenêtre de commercialisation n'est pas fermée. Il y a encore de bonnes opportunités potentielles de commercialisation à venir. On ne peut pas mettre du rouge à lèvres au cochon après un printemps ontarien aussi horrible. Cependant, cela nous a permis d'atteindre des niveaux qui nous permettent de réaliser des profits. Il y en aura peut-être d'autres à l'avenir. Les informations quotidiennes sur les marchés resteront essentielles.