Nouvelles Raphaël Pouliot & Réjean Leblanc, Consultants

marge 1er aout à -18 $ par porc

02 août 2016, Raphaël Pouliot & Réjean Leblanc, Consultants

Les faits saillants de la dernière semaine;

 

Forte baisse du prix des différents contrats de porc à Chicago. La marge, déjà négative depuis quelques semaines, se creuse davantage à – 17,9 $/porc.

Peu de variation dans le prix des grains, le prix du maïs 1 an est de 210 $/t et pour le tourteau de 540 $/t.

Depuis le haut de mi-juin, le prix du porc des différents contrats n’a cessé de baisser. À titre d’exemple, de son haut de 74 $ à la mi-juin sur le contrat d’octobre, celui-ci est maintenant de 59,25 $.

 

 

Commentaire;

 

La marge hebdomadaire fut positive du 28 décembre 2015 au 11 avril 2016 inclusivement et pour une semaine en mai 2016. Donc, sur 32 semaines, 17 semaines furent positives, mais 12 semaines seulement avec une marge au-dessus de 5 $/porc. Avec les prévisions de prix pour l’automne, il y a de fortes chances que la marge demeure négative, et donc probablement intervention de l’ASRA. Il est important de connaître son coût de production et de mesurer si vous être capable de produire près du coût du modèle ASRA. Pour ceux qui sont au-dessus, il y a plusieurs défis.

 

L’évolution des prix depuis la mi-juin démontre bien l’importance d’avoir un plan de commercialisation et de le suivre. Lorsque l’on tente de deviner les marchés, on peut frapper de bons coups, mais souvent on se trompe. Pour ceux qui ont sécurisé une partie de leurs ventes de porcs lorsque les marges étaient positives, il s’agit d’un baume sur la situation actuelle. Il en va de même pour les grains. Lorsque par exemple, nous avons des marges de plus de 5 $/porc, et selon notre plan de commercialisation on sécurise 15 %, on y va systématiquement peut importe l’évolution des marchés. À la fin, vous avez plus de chance de dégager une marge positive annuelle que d’avoir tenté d’aller chercher une marge de 10 $ sur ce volume prédéterminé de 15 %. Vous n’aimez pas votre plan de commercialisation, juste le réviser avec de nouveaux objectifs pour la prochaine année.

 

Connaître son coût + objectif de fermeture des grains + sécurisée des marges positives quand elle se présente = rentabilité à long terme de l’entreprise.

 

Dans la réalité de l’ASRA d’aujourd’hui, de se laisser bercer par les marchés augmente fortement les problèmes de rentabilités et de survie des entreprises. Ce n’est pas une question de taille des entreprises, mais plutôt d’approche. Les plus gros ne sont pas automatiquement meilleurs. Plusieurs entreprises de petite taille réussissent à s’en tirer, car ils connaissent leurs coûts, ont un plan de commercialisation et ont sécurisé des prix des grains et des marges positives. Il ne suffit plus seulement d’être bon techniquement.

 

Il est important d’avoir une démarche précise et structurée et c’est surprenant de constater que si peu de producteurs y adhèrent à ce jour.

 

 

Réjean Leblanc, agroéconomiste

 

 

 


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