Nouvelles RJO'Brien

Agro-Lettre RJO

01 décembre 2025, RJO'Brien

Aujourd’hui le 1er décembre 2025

  • Un mot sur l’économie.
  • Un mot sur les grains.
  • Un mot sur l’élevage.

Un mot sur l’économie.

Cette semaine ne s’annonce pas particulière pesante au niveau de l’économie, mais il y a quand même certaines stats qui m’intéresse. Principalement les statistiques d’emploi au Canada qui seront publiées ce vendredi. Normalement aux États-Unis on devrait aussi bientôt le dévoilé, mais avec la paralysie (shutdown) tout est décalé et parfois annulé et remis plus tard. L’emploi est une donnée très importante, surtout dans les temps qui courent avec le cout de la vie exorbitant. En gros, dans un monde de consommation comme nous le sommes, tant que tu as un job, le moteur économique continue de tourner. Parfois au ralenti, mais il tourne pareil. D’ailleurs les banques canadiennes vont publier leur résultat trimestriel cette semaine, c’est souvent une belle vitrine pour voir ce qu’il se passe du coté des investissements, des prêts, des hypothèques, etc… Ce n’est pas nécessairement une science exacte, mais ça donne un portrait global. On sait que l’économie est extrêmement divisée par les temps qui courent; ceux qui ont des actifs ont sorti gagnant des dernières années, les autres sont largués. Et l’avenir pointe encore vers cette direction. Les indices boursiers font un peu de surplace dernièrement, mais sont à un cheveu des records historiques. Le marché immobilier est lui aussi très résilient, ce qui rend l’abordabilité la pire depuis 50 ans. Les valeurs refuges comme l’or et l’argent sont à sommer historique. La dette des gouvernements est record, et là aussi pas de signe d’essoufflement. Les masses monétaires sont à niveau record – on n’a jamais autant « imprimé » d’argent dans l’histoire moderne. Les soldes impayés de cartes de crédit sont à niveau record. L’IPC (indice des prix à la consommation) sont à des niveaux record même si l’inflation est mieux contrôlée à 2-3%.

….. et tout cela dans un contexte ou (possiblement) les banques centrales s’apprêtent à baisser les taux encore la semaine prochaine. Quoique ce n’est pas si certain que cela. Les probabilités vacillent depuis un mois. 

Bref, les ingrédients sont réunis pour avoir un cocktail météo-financier rocambolesque ou nous sommes confrontés de plein fouet du paradoxe entre l’économie réelle (Main Street) et l’économie des marchés financiers (Wall Street).

Un mot sur les grains.

Les dernières semaines ont été positives pour les prix. En fait, le marché a été encore plus généreux pour notre marché local. Au plaisir des uns (grande culture) et au désarroi des autres (élevage). La bourse à Chicago a été bonne, principalement car la récolte record aux États-Unis est assez bien intégrée dans les perspectives de tout le monde. Ce n’est plus une surprise qu’il y a énormément de stock; 98 millions d’acres et un rendement record… ça fait une très grosse récolte. Mais la consommation est bonne. Et avec toutes les subventions du gouvernement en place, les producteurs reçoivent des milliards et des milliards en dépôt direct dans leur compte. Ça ralenti le besoin de vendre du grain à court terme si le cash rentre dans l’compte de banque. Vous comprenez que cela ne change rien aux bilans offre-demande, mais ça fait en sorte que les acheteurs se butent à des agriculteurs anormalement patients, disons. D’autant plus que le cout de production est élevé, les sommes dépensées par le gouvernement permettent d’espérer plus, ou d’étendre, ou d’entreposer. Toutes ces raisons. Mais cela ne garantit pas, au contraire, de vendre plus cher plus tard. Localement mes trois éléments (CBOT, BASES, DOLLAR) sont à toutes fin pratique au meilleur niveau raisonnablement parlant. Depuis le mois d’aout, la bourse à Chicago a remonté de presque 40 cents, le dollar s’est déprécié de 74 à 71 cents et les bases locales sont toutes près du remplacement. Un trifecta, donc. À moins d’un changement drastique dans les prochaines semaines, j’ai plus de misère à voir le marché prendre un autre 20-30$ la tonne.

Pour le soja, tout repose sur le bilan mondial… ou je devrais dire le bilan HORS USA. La Chine n’achète pas vraiment de fèves aux USA, un peu… mais TRÈS LOIN des niveaux espérés/proposés en novembre. On parle d’une entente de 12 millions de tonnes d’ici la fin du mois. On n’est même pas à 20% de la cible. J’ai besoin de voir des commandes d’environ 2.5 millions de tonnes par semaine sinon on va être à court de la cible. De l’autre côté, le Brésil va très bien. Les semis sont très bien avancés autour de 90% et la météo est favorable avec quelques pouces d’eau annoncé cette semaine et la suivante. Je le dis et le répète, la Chine n’a presque aucune raison économiquement d’acheter des fèves aux États-Unis… Le garde-manger du Brésil est plein, et il est LARGEMENT plus abordable qu’aux USA. Mais c’est peut-être une monnaie d’échange dans un jeu d’échec politique plus grands; payer 250 millions de plus pour du soja… et avoir accès à 50 milliards de biens et de gogossesélectronique ou vêtements, etc…  À voir, mais pour l’instant la Chine n’achète pas tant que cela aux États-Unis. 

Un mot sur l’élevage.

La rentabilité s’est effritée depuis un mois, principalement via les contrats à termes de LH qui ont reculé de 10%. La hausse du grain et du tourteau a aussi pesé sur la filière. D’un côté, le revenu diminue et de l’autre les couts ont augmenté. Oops. Ceci étant dit, cette profitabilité calculée avec les prix de la bourse était à un niveau presque record, surtout dans un contexte ou il n’y a pas de maladie hors de contrôle comme la PPA ou la DEP. Du moins rien de l’autre comme on a connu en 2014 ou 2019. C’est impossible de prédire l’avenir, évidemment, mais quand la profitabilité est record comme elle l’a été, c’est souvent un point qui faut surveiller de près, car les cycles ne sont pas éternels. C’est vrai quand les prix sont moches, c’est vrai quand les prix sont excellents. La vie, la bourse, est en mouvement continuel, et les cycles s’opèrent d’une période à l’autre.

Bonne soirée!

SIMON BRIERE

Stratège principal chez R.J. O'Brien & Associés Canada Inc (une compagnie de StoneX).
Tel: (514) 218-6888
Courriel : sbriere@rjobrien.com   
 

Avertissement :

Le contenu et les opinions exprimés dans le présent commentaire sont uniquement ceux de l'auteur(s) et ne sont pas nécessairement partagés par R.J. O'Brien & Associés Canada Inc. Les données et observations présentées ici ne sont fournies qu'à titre informatif et ne doivent pas être interprétées comme une indication ou garantie de rendement futur des marchés concernés. Le risque de perte dans les contrats à terme ou les options sur marchandises peut être important et ne convient pas à tous les investisseurs. Contactez votre représentant de compte pour plus d'informations sur ces risques. Les informations et les opinions contenues dans le présent document proviennent de sources jugées fiables, mais ne sont pas garanties quant à leur exactitude ou leur exhaustivité. Veuillez examiner soigneusement votre situation financière avant de prendre des décisions de transaction. R.J. O'Brien & Associés Canada Inc. est membre de l’Organisme canadien de réglementation des investissements (OCRI) et du Fonds canadien de protection des investisseurs (FCPI). 


Partager cet article