La fin d’une époque peut-être… Maple Leaf Food qui se scinde en deux compagnies. Dans le fond ce qu’il faut lire entre les lignes c’est que l’intégration verticale si populaire dans les années 80 et 90 est maintenant un système à larguer dans la production porcine. Maple Leaf abandonne l’idée de produire son propre porc et préférera signer des entente d’approvisionnement avec sa ‘’filiale’’. Maple Leaf continuera de détenir 19.99% de son entité porcine et achètera une grande partie de la production provenant de cette division. Malgré les ‘’wow’’ et les ‘’hourras’’ des dirigeants par rapport à cette scission, ne vous trompez pas, on ne largue jamais une poule aux œufs d’or. On se débarrasse du boulet, on s’arrête pour enlever la roche dans le soulier. Et Maple Leaf fait ce qu’une entreprise voulant survivre sur le long terme devait faire; elle se libère d’un problème financier. Est-ce que ce changement inspirera d’autres entreprises en Amérique du Nord ou dans le monde?
Ce qui me ramène aux prix du porcs présentement en Bourse et sur le marché de la découpe. C’est la poisse pour parler poliment. Certains sont encouragés par le fait que le prix des intrants diminuent (grains). On s’accroche à ce qu’on peut! Et encore une fois, on se demande bien pourquoi le prix du porc est rendu à ces niveaux dérisoires, et ce, sur tous les mois de livraison. Quel contraste avec les prix affichés en avril et mai!
Les exportations ont été stoppées dans leur élan en mai et en juin. Après 4 mois à surfer sur de bonnes ventes, les acheteurs se sont fait plus discrets. Les exportateurs ont exporté 6% plus de viande durant les 5 mois de 2024 versus 2023. La quantité exportée : 1 292 141 tonnes métriques. Et le Mexique a acheté 480 193 tonnes métriques ce qui représente 37,16% des ventes totales. Après le débat Biden-Trump, on sent que les marchés accorde une chance plus grande à Trump de gagner les élections de novembre prochain. Que fera-t-il contre le Mexique? Quelles mesures seront prises contre son plus grand partenaire commercial (avec le Canada)? L’enjeu demeure encore et toujours la frontière entre ces 2 pays. Et il est vrai que c’est un enjeu important! La Présidente du Mexique et le Président américain devront trouver des solutions durables.
Demain, jeudi, nous aurons une meilleure de la direction prochaine des exportations. La semaine dernière, les chiffres étaient de 59 100 tonnes métriques ce qui était un record pour 2024, mais ce qui ne semblait pas assez pour faire bouger les marchés positivement…. Il y a donc autre chose qui bloque (le marché local!)
Le peso reprend de la vigueur et il est possible que le Mexique veuille faire des réserves de viandes dans les prochaines semaines. Les exportations en ce début juillet montre de belles choses. Surtout à ces prix ridiculement bas.
Ou sont les consommateurs et grossistes américains dans cette débandade du prix du porc? On se le demande. La production augmente aussi la pression sur les prix. Il y a tout simplement plus de porcs que les anticipations. Encore la même chanson années après années. Par contre, les lectures effectuées cette semaine, on sent une écœurantite de la part des producteurs américains. Et ils semblent, après des mois des pertes financières mais d’espoirs déçus, lancer la serviette. Nous n’avons pas les chiffres à jour, mais il semble que les abattages de truies se multiplient parmi les producteurs. En 2024, les producteurs américains ont envoyé 4% plus de truies vers l’abattage qu’en 2023. Certains mentionnent que la viande de truie de réforme est en forte demande en raison du manque d’abattage de vaches de réforme ce qui restreint l’offre de viande hachée offerte. D’autres disent que les producteurs finalement se rendent à l’évidence que la production n’est tout simplement plus rentable et que les banquiers demandent des comptes ces temps-ci.
Il est surprenant que les contrats à terme se retrouvent à ce point affectés par une augmentation de production de 2% pour l’année…. Faut croire qu’il faut faire souffrir les producteurs pour les forcer à diminuer la production. Il est d’autant plus surprenant que la baisse du prix du porc sur les marchés et le prix offert aux producteurs ne se transmet pas aux consommateurs qui croient encore et toujours que l’inflation alimentaire existe dans leur panier d’épicerie. Le calcul de l’inflation en mai aux États-Unis rapportait que le prix du porc avait augmenté de 1.4%. On prévoit même que le prix global du porc en 2024 sera 1.1% plus élevé sur les tablettes des épiceries versus 2023. Alors que le prix au comptant reçu par le producteur sera en baisse de 15%. Produire du porc - non, le vendre – oui!
https://www.ers.usda.gov/data-products/food-price-outlook/summary-findings/
Différents contrats d’août depuis 8 ans
L’année 2024 semble, de plus en plus, une autre année perdue…. A notre grande surprise! Avec la baisse de la production porcine au niveau planétaire, la baisse de la production bovine aux États-Unis, on serait nettement attendu à mieux…
FREDERIC HAMEL, CFA
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