Nouvelles RJO'Brien

RJO - Extra viande

17 juin 2024, RJO'Brien

Bonjour et bon vendredi!

Est-ce l’apocalypse? Les 4 cavaliers de l’enfer sont-ils sortis? Quand on regarde le marché porc on pourrait supposer que la réponse est oui! Pourtant, il est très ardu de trouver une nouvelle particulièrement négative sur le sujet. J’essaie de trouver sur LA nouvelle négative qui pourrait avoir eu un effet aussi dévastateur sur les prix d’été et cela semble une tâche presque herculéenne! Je me demande même si un cas de peste porcine aux États-Unis aurait eu un effet aussi négatif sur les prix! (Je touche du bois pour que cette situation ne se produise jamais!)

Alors que se passe-t-il vraiment? Pourquoi le porc est-il boudé ainsi? Surtout après avoir connu un départ canon pendant les 4 premiers mois de 2024! L’avenir était rose et le pire était derrière nous! Que nenni! C’était sans compter sur le porc lui-même pour s’autosaboter!

Prenons quelques petites données une à une pour examiner la situation.

J’ai en parlé vaguement la semaine dernière, l’élection au Mexique d’un gouvernement de gauche fait craindre aux marchés financiers la mise en place de réformes sociales qui couteront beaucoup d’argent au trésor public mexicain. Je rappellerais simplement aux marchés financiers, que les gouvernements, peut importe leur idéologie, ne sont pas de grands gardiens de nos taxes et impôts. Et que les dépenses, surtout superflues, demeurent toutes extravagantes! Mais qu’à cela ne tienne le peso mexicain est ‘’puni’’ ou sanctionné par les marchés financiers depuis quelques temps déjà. Et si on met en parallèle la performance boursière du peso et du porc, on sent le lien dans la tendance récente.

Ligne blanche – prix du contrat à terme de porc de juillet 2024
Ligne bleue– prix du peso mexicain en USD

Le Mexique est un importateur de viande de porc américain absolument irremplaçable. Les États-Unis envoient 37% de leur exportations au sud de la frontière. C’est majeur. Et que faire si un acheteur a moins les moyens de payer pour note produit., on essaie ‘n diminuer le prix.. On sacrifie le prix mais conserver la quantité intacte.

D’ailleurs, les données d’exportation publiées jeudi matin étaient bonnes en s’établissant à 30 100 tonnes. Le Mexique a acheté 14 000 tonnes métriques. Quand on regarde pour 4 premiers mois de 2024, les exportations américaines sont en hausse de 8%. Les exportations américaines à destination du Mexique sont en hausse de 11% versus 2023.

L production de porc ne semble pas ralentir et semble même avoir accéléré au cours des deniers semaines. Le poids moyens des porcs abattus est aussi supérieur à l’an dernier. Par conséquent, plus de porcs qui sont plus lourds apportent nécessairement plus de viandes.

Ce qui nous donne cette semaine une augmentation de viande versus 2023 de +4.5%. Quant au cumul de la viande de porc offerte dans les marchés le chiffre se situe à +0.8% par rapport à l’an dernier. On sait que le USDA prévoit toujours une augmentation de 2% pour l’année en cours. On se dirige tranquillement vers ce que l’organisme a estimé. Mais les choses peuvent changer rapidement. Les grandes chaleurs de l’été pourraient bien affecter la production au cours des prochaines semaines. L’été dernier n’avait pas été très menaçant sur ce front.

Il ne faut pas être hypocondriaque ces années-ci parce que je me demande comment on peut survivre dans ce monde qui comporte de plus en plus de risque bactériologique et microbien. On continue de parler de la grippe aviaire au sud de notre frontière. Le H5N1 continue d’être détecté parmi plusieurs types d’animaux. Des souris et des chats de ferme ont été testés positifs. Le virus touche plusieurs mammifères. Et c’est sans compter le virus H5N2 qui semble se propager au Mexique. Les médias font leur choux gras d’un décès qui semblait relié à la maladie, mais la personne avait une maladie chronique importante et la grippe aviaire a donc pris ce qu’il restait de sa vie malheureusement. Les cheptels bovins sont étroitement surveillés par les autorités et en particulier, le cheptel laitier. Le prix du lait continue de subir les assauts des spéculateurs en progressant sur la Bourse. Les prochains marchés à surveiller: le poulet et les œufs. Les prix grimpent alors que celui du porc est fortement à la baisse (relation étrange!). Les grossistes seront surement occupés à mettre la main sur des carcasses et les découpes et les mettront en évidence sur les tablettes des épiceries dans quelques semaines. Nous verrons comment les consommateurs répondront à l’appel.

Liste des récents cheptels de volailles touchés par le H5N1

Prix des œufs

Prix du bœuf (en cent / livre)

Prix des poitrines de poulet

 

Et après? Le prix des viandes, des protéines et substituts grimpent, mais pas le porc? Je me demande bien si le cavalier sur la monture noire (le 3ieme) annonçait la hausse du prix des grains ou la baisse du prix du porc?

 

FREDERIC HAMEL, CFA

Stratège de marché chez R.J. O'Brien & Associés Canada Inc.
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