Bonjour,
En 1978, les Jackson Five chantait : Blame it on the Boogie. Des années plus tard, Milli Vanelli nous mettait ce ver d’oreille dans la tête : Blame it on the rain. Et en 2024, on pourrait chanter Blâmons les fonds pour le prix du porc !!!! C’est partiellement vrai, c’est aussi grâce à ces spéculateurs si nous avons eu d’excellents prix tout récemment à la Bourse. Mais ces temps-ci les fonds liquident leurs positions acheteurs et ça fait mal au prix et aux contrats à terme. C’était à prévoir, tout ce qui monte redescend et ces fonds sont souvent les premiers à tirer leur révérence quand le vent tourne. A un certain moment, les spéculateurs détenaient près de 92 000 contrats (le record était de 97 000 contrats en 2014). Mais depuis 2 semaines, ils vendent à la vitesse grand V. En fait, ils ont vendu près 1/3 de leur position et la semaine n’est pas terminée! Je m’attends à ce qu’ils aient vendu encore 15 000/20 000 contrats cette semaine seulement. On arrive donc à la fin…. Les fondamentaux ne justifieraient pas des positions vendeurs nette de leur part. Il y a beaucoup de volatilité dans les commodités ces temps-ci : Cacao, café, jus d’orange, le lait, le cuivre!!!!
Pourtant, tout n’est pas négatif, mais il est vrai que la situation pourrait être meilleure. Que voulez-vous ? (citation de Jean Chrétien) C’est le mois de mai!
Les données d’exportations ne sont pas les reluisantes depuis 2 semaines. Ce matin, les données étaient décevantes compte tenu de la tendance des premiers mois de 2024. Le USDA a rapporté que les exportations avaient été de 21 100 tonnes ce qui est un creux pour 2024. Et encore une fois, le Mexique était peu présent (4500 tonnes métriques).
Le prix au comptant demeure ferme, rien d’excitant, mais il se maintient. La découpe est dans la même situation. Pour connaitre un été explosif, il faudra que les prix remontent dans les prochaines semaines. Le prix du bœuf tente de joindre les sommets récents ce qui est encourageants pour les viandes en général. La Bourse des actions atteint un nouveau sommet ce qui stimule l’effet de richesse aux États-Unis. Les consommateurs ont le portefeuille plus lousse ce qui est de bon augure pour les viandes en général. Le consommateur américain détient la clé du prix pour les prochains mois dans le porc. Les exportations ont produit de belles étincelles durant les 4 premiers mois de l’année, mais il faudra que le client dans le marché de détail acheté aussi.
Contrat à terme Bœuf – juin 2024 (en US cent / livre)
Dans les nouvelles un peu plus négatives pour le prix; on sent que les producteurs européens relèvent la tête et redressent la production. Pour les 2 premiers mois de 2024, l’Europe a produit 3,7 millions de tonnes de viande de porc ce qui représente une hausse de 5% par rapport à 2023. C’est une hausse de la production supérieure aux anticipations. On s’habitue à tout, à ce qu’il parait, et bien les producteurs se sont habitués à travailler dans les contraintes qu’apportent la présence de peste porcine africaine sur leur territoire. Mais jusqu’où cette hausse de production pourra-t-elle aller? Les élections européennes auront lieu entre 6 et 9 juin prochain et des changements sont attendus. Il existe de forts désaccords sur les questions agricoles… Il est certain que la question agricole sera importante ainsi que l’environnement qui sera aussi un sujet clivant!
En Chine, le prix du porc pourrait recommencer à monter. Un rapport faisait état que le secteur porcin (23 compagnies listées) en Chine avait perdu l’équivalent de 36.9 milliards de Yuan en 2023. Le premier trimestre s’est aussi écrit à l’encre rouge (sans jeu de mot ici!) avec des pertes de 6,8 milliards. Par contre, la demande locale revient et des profits pourront être enregistrés bientôt. Le prix du porc depuis le début de l’année se situe en hausse de 3,4%. Par contre, le prix au détail est en hausse de 1.3% depuis 1 an. La production en Chine a diminué de 0.4% pour le premier trimestre de 2024 à 15,83 millions de tonnes. Le cheptel reproducteur diminuerait aussi. Bref, l’industrie se discipline en réduisant la production et tentant de demeurer dans cet équilibre bien précaire entre surproduction et rareté!
FREDERIC HAMEL, CFA
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