Bonjour, 

Une petite étude vient de sortir et qui vous fera sourire un peu ce matin. Des chercheurs de Singapour ont fait des tests sur les humains afin de déterminer si une diète composée de fausse viande - produits à base de plantes avait un effet négatif sur les maladies coronariennes. Les conclusions, publiées dans le American Journal of Clinical Nutrition (https://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S0002916524003964sont), sont à l’effet qu’il n’existe aucun changement significatif du niveau de cholestérol ou du taux  de sucre dans le sang des cobayes. Pour l’instant, la diète de fausse viande ne semble pas comporter d’avantages versus une diète composée de vraie viande. Ça reste une étude, mais il est intéressant de constater que la viande demeure encore et toujours une protéine de choix malgré la mauvaise presse.  Mais je comprends les gens de ne pas vouloir abuser et que la diète Atkins des années 2000 ne reviendra probablement jamais, ce qui est une bonne chose. 

Le prix du porc a connu des ratés, mais tente de remonter sur les marchés à terme. Si on regarde le contrat de juin, un retour près des sommets est envisageable, mais il faudra un peu d’aide. Le prix cash stagne depuis quelques jours, la découpe essaie de reprendre son élan, mais c’est plus difficile. Le mois de mai est rarement un mois très excitant concernant les fluctuations boursières et dans le prix au comptant.

De plus, les spéculateurs détiennent des positions fortement acheteurs. Ces fonds peuvent-ils pousser le prix encore plus haut? Ils possédaient plus de 86 000 contrats acheteurs tout récemment (la semaine dernière, ils étaient à 92 000 contrats). Le record est de 97 000 contrats. Il leur faudra une raison pour ajouter des contrats à ces niveaux de prix.

L’industrie continue d’abattre plus de porcs. A peine plus direz-vous, mais c’est davantage d’animaux disponibles. Par contre, le poids moyen est nettement inférieur à l’an dernier. Par conséquent, même si depuis le début de 2024, les producteurs ont envoyé 0,7% plus de porcs, l’industrie met en marché seulement +0,2% plus de viandes.

On arrive fin avril, et pour le premiers tiers de l’année l’industrie a produit seulement 0.2% plus de viande de porc! Le USDA prévoit une forte hausse de plus de 2% pour l’année 2024. Soit que le USDA se trompe dans son estimation, soit il y aura une accélération des abattages dans les prochains mois. Et qu’en est-il de la demande? Des inventaires de viandes? Des exportations?

Dans son dernier rapport le Foreign Agricultural Service (USDA) https://apps.fas.usda.gov/psdonline/circulars/livestock_poultry.pdf, on nous annonce une légère baisse de la production mondiale de porc en 2024 (versus 2023). Par contre, la tendance de production est en légère hausse versus le même rapport en janvier 2024. Les gens du USDA estiment que la Chine sera aussi moins gourmande ou moins dépendante du marché d’importation de viande en 2024. Une situation à suivre de près compte tenu de la difficulté à gérer la production nationale depuis l’éclosion de la peste porcine africaine (on oscille entre le trop plein de porcs et le manque). Pour les premiers 3 mois de 2024, la production porcine est en baisse de 0.4%. Le mois dernier, la Chine possédait 39.92 millions de truies en baisse de 7.3% versus 2023. On approche de leur objectif d’avoir 39 million de truies. Les inventaires de porcs destinés (dans 2 mois) à l’abattage serait en baisse de 3%.  

FREDERIC HAMEL, CFA

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