Bonjour,
C’est vendredi et les marchés sont plus réveillés que moi aujourd’hui! Choisissez la chanson qui vous correspond le mieux pour réveiller vos sens : Wake me up before you go-go! de Wham ou Wake me up de Aviici, Wake me up when September ends de Green Day! Ou en français : Réveille de Zachary Richard, ou le Réveil de la Mariée de Ravel. Il y en a pour tous les gouts!
Le USDA est venu lancer un pavé dans la mare hier avec la publication de son rapport de grain. Ne vous inquiétez pas, les inventaires de grains demeurent très élevés et les prix auront besoin d’une grande frousse cet été pour remonter. La partie viande était, pour moi, un peu plus préoccupante. Le USDA relève la production de porc, bœuf et poulet dans ce rapport. Mais étrangement, l’organisme a relevé aussi ses prévisions de prix moyen pour toutes les espèces de 2 cents / livre en 2024.
Au final, on ajoute 180 millions de livres dans la production de viandes de porc (0.6%). Et c’est 542 millions de livres de plus toutes viandes confondues (+0.5%). Un demi-point de pourcentage, ce n’est pas énorme, mais la tendance est en augmentation. Si on compare 2024 et 2023, on note que la production de viande de porc produite devrait être de +2.89% supérieure. Est-ce possible? Est-ce réalisable? Si on se fie à nos analyses présents sur les tribunes de presse et autres blogues, ils ne trouvent absolument pas crédibles ces informations. Ils croient dur comme fer, que l’industrie poursuit sa diminution de production en utilisant la réduction du cheptel de truies comme indice. Peut-être est-ce valide? Mais peut-être que les choses ont changé avec les progrès de la génétique. Les prouesses et les avancées semblent avoir été remarquables récemment avec un record de porcelets sevrés par portée. On pensait qu’un trimestre était une anomalie (en 2023), mais deux et maintenant 3 trimestres ayant des records! Les producteurs de grandes cultures ont vécu la même chose avec les cultivars de mais et de soya. Les rendements ont explosé à travers les années et il existe des moments clés dans l’histoire génomique qui crée un précédent. Et peut-être que les années 2022/2023/2024 resteront dans les années importantes pour ce changement de paradigme.
Et de plus, la profitabilité est bien présente pour les producteurs de porcs (pour les porcs qui seront mis en marché en 2024 (et les abattoirs!). Les grands groupes de production (intégrateurs) ne pourront probablement tabler pas vers une augmentation de la production à court terme. Il est toujours difficile pour ces groupes de chercher le capital requis pour des expansions, etc. Par contre, chez les producteurs de plus petite taille, il peut être tentant de jouer le tout-pour-le-tout dans ces conditions financières favorables même si les liquidités sont difficiles. Et c’est là où le hedging joue son rôle. Un producteur qui souhaite augmenter sa production pour les prochains mois sachant que sa marge bénéficiaire est bonne, devra faire de la contrepartie obligatoirement. On achète le grain et on vend le porc d’avance.
En début de semaine, je me suis amusé à calculer le prix des porcs vendus sur une période de 1 an : $ 254 CAD / 100 kg. SI on mettait des porcs en marché du 1 mai 2024 au 30 avril 2025, le prix moyen obtenu aurait été de $254 en moyenne en utilisant les contrats à terme à la Bourse ou des CLD (par exemple). Ce n’est pas banal comme moyenne! Ainsi si votre cout de production est de $225, je vous laisse le soin de calculer le profit selon les poids livrés. Avec l’aide des options (call et put) sur les différents mois, j’arrivais même à établir un prix plancher moyen de $250 CAD / 100 kg et un plafond de $272 CAD / 100 kg. Le prix plafond devenait le prix de vente maximum si jamais les prix devaient continuer à grimper. Pas mal du tout comme situation.
Les prix des contrats à terme se sont détériorés depuis 2 jours. Par contre, notre devise canadienne se fait malmener sur les marchés. On repousse l’idée de voir les baisses de taux d’intérêts aux États alors qu’au Canada, les baisses devraient arriver en juin si tout se passe selon le plan. A moins que le Gouvernement canadien ne dépense encore en fou pour stimuler l’économie notre économie devenue moribonde. La FED pourrait passer à l’action plus tard en 2024 ou peut-être pas du tout (pas de baisse!). Et le différentiel de taux d’intérêt entre le Canada et les États-Unis n’irait qu’en s’aggravant creusant la perte sur le huard. Ce qui est une bonne nouvelle pour le prix du porc au Canada et tous les exportateurs canadiens.
Valeur du dollar CAD (en USD)
En parlant des exportations, le USDA a rapporté que les États-Unis avaient vendu encore 47 400 tonnes métrique de porc la semaine dernière. C’est beaucoup! Mexique, Corée du Sud et Chine occupent les premières places du palmarès. Le USDA a modifié ses attentes au niveau des exportations en les haussant de 210 millions de livres. Ainsi toute la production supplémentaire prévue (+180 millions) dans ce rapport irait à l’exportation. Si les chiffres sont atteints, la hausse serait de 7.65% versus 2023. La cadence pour les 4 premiers mois de 2024 est de +11% On s’attend donc à un léger ralentissement dans la 2ieme moitié de 2024. Les analystes pensent que cela n’arrivera pas. Ils pensent même que les choses s’accéléreront. Je pense que plusieurs pays achètent présentement en prévision des élections américaines en novembre prochain. Et dans tous les cas c’est une situation perdante pour le porc. Si Trump reprend le pouvoir, il est certain que des mesures aux frontières seront imposées. Si Biden demeure Président, les acheteurs auront déjà acheté et les congélos seront déjà pleins! Une situation à faire attention pour la fin 2024 et le début de 2025.
Pour ceux et celles qui sont intéressés par une conférence sur le H5N1 qui sévit dans les cheptels bovins aux Etats-Unis et la possible influence sur la production porcine américaine, il y a aura un webinaire offert par le Swine Health Incformation Center
https://iastate.zoom.us/webinar/register/WN_oLCqNDisQ-GBr1NmwM7GAA#/registration
Bonne fin de semaine!
FREDERIC HAMEL, CFA
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