Bonjour, 

Un mot sur les données d’exportations sorties hier. Le USDA a rapporté que les compagnies américaines avaient vendu 28 700 tonnes métriques. Ce n’est pas extraordinaire, mais mieux que les 3 semaines précédentes. La Chine était présente pour 3500 tonnes, ce qui reste toujours une surprise en raison des difficultés économiques du pays ces temps-ci. (voir plus bas) 

Aux Etats-Unis, on discute de  la possible émergence d’un nouveau virus dans les productions porcines : Sapovirus porcin (PSaV). Aucun traitement n’est encore disponible. Je ne connais pas les tenants et aboutissants de cette maladie, mais des spécialistes tiendront un séminaire d’information le 30 août. 

https://iastate.zoom.us/webinar/register/WN_U2TQgTSTTymO4H6RQp1Chw#/registration

Pour ceux qui se demandent si les produits alternatifs aux viandes composés de végétaux prenaient une place plus grande dans l’assiette des consommateurs, la réponse courte est non. Selon, la nouvelle étude de CoBank, les ventes ont reculé de 20.9% (firme de recherche Circana) en 2022. Le pic de consommation a été attient en 2020. Le cout des produits demeure élevé et seuls les ménages à hauts revenus peuvent se permettent ces produits sur une base régulière. Cependant, l’offre de produits s’est grandement diversifiée. Les compagnies s’étant lancée à l’assaut de nouveaux clients ont offert 82% plus de nouveaux produits en 2022 versus 2020 / 2021. Mis à part les prix élevés, la liste des ingrédients, grosse comme un bottin téléphonique (référence juste pour les plus vieux d’entre nous!) est une problématique pour beaucoup de clients potentiels.

On prévoit une grande consolidation dans l’industrie de la viande aux États-Unis. Les experts s’entendent pour dire qu’il y a aura une diminution de la production de viandes (porc, poulet et bœuf) au cours des prochains mois. Et que malheureusement, plusieurs fermes, mais aussi des sites de  transformation fermeront leurs portes. On commence à comparer l’année 2023 à 1998, année maudite s’il y en est une! Tyson fermera 4 usines de transformation de poulet (les marges de production ont chuté de 60% en 1 an) et annulera probablement les contrats de productions auprès des producteurs. Et vous savez ce qui se passe avec Smithfield et les fermetures des maternités fermées au printemps et la fermeture des parcs d’engraissement cet été. Les présidents de ces compagnies disent que le défi de rentabilité est le plus grand depuis 40 ans. Et malheureusement, on prévoit une année 2024 pas aussi difficile que 2023, mais elle sera loin d’être rentable.

Malgré tout cela, il peut être intéressant et tentant de regarder la possibilité que les prix du porc au comptant pourraient grimper cet hiver. Comment ? Pourquoi? Je sais, j’abuse en évoquant cette possibilité… Si la récession est modérée aux États-Unis et si les consommateurs n’ont pas trop de problèmes financiers, il est bien possible qu’avec l’effet de rareté créé dans les viandes (moins de poulet, moins de porc et moins de bœuf) les prix se maintenaient et même soient plus élevés cet hiver. C’est une possibilité comme on le voit avec le bœuf et les prix des veau depuis 1 an maintenant. Les prix atteignent des records (ou presque) depuis des mois maintenant simplement sous l’effet de cette rareté. Ce n’est pas une certitude, mais cela reste une possibilité envisageable. Et si on couple avec le prix du grains un peu plus abordable cette année, voilà peut-être une petite bouffée d’air frais dont nous aurons bien besoin au tournant de 2024.

Bonne fin de semaine! 

FREDERIC HAMEL, CFA