Bonjour,
Ca vite et ca va mal dans le porc. Bien que le monde se doute que le nombre de porcs produit baissera de façon drastique dans les prochains mois, le présent est très difficile à vivre. Presque tous les indicateurs nous proposent une vision plus rose du futur (moins de viande tout simplement). Que voient les contrats à terme que ce que nous ne voyons pas? Peut-être la réponse se trouve dans maintenant entre les mains de la Californie!
Revenons un peu sur cette fameuse proposition 12 et le jugement de la Cour Supreme des États-Unis au début mai. Tout le monde connait la proposition 12, mais le problème réside dans ses conséquences véritables sur les marchés. On sait que la Californie consomme ou achète près de 13% à 15% de tout le porc américain produit. Je ne connais pas si toute cette viande est consommée en Californie puisque l’État possède 50% des activités portuaire qui envoient du porc américain partout en Asie. Par conséquent, je ne sais pas si, dans le 13% il y a les données d’exportations (peut-être quelqu’un de plus renseigné que moi pourrait me le dire!) Selon toutes vraisemblances, la Proposition 12 devrait entrer en fonction le 1er juillet 2023. La grande inconnue dans cette joute (ou ce drame) c’est qu’on ne sait pas qui est prêt dans l’industrie à vendre du porc selon les nouvelles règles. Hormel a dit que la compagnie était prête, Tyson aussi. Mais qu’en est-il des autres groupes?
En 2020, un article avait fait le recensement de la capacité d’abattage aux Etats-Unis.https://cet.gcp.informamarkets.com/sites/cet.com/files/nhf-porkpackerreport_0.pdf
Voici un petit tableau qui vous montre le Top 10. La question se répète : Qui est prêt et qui ne l’est pas dans l’industrie? Il y aura surement des exceptions ou des accommodements temporaires qui seront négociés (pour permettre certains produits) , mais si la majorité des producteurs ne sont pas prêts, peut-on arriver à une situation où les carcasses et les pièces de viande s’accumulent dans des entrepôts des abattoirs et grossistes pour être consommées ou transformées plus tard? Pendant combien de temps cette situation peut-elle perdurer? Peut-on revivre une situation comme en 1998 alors que la production excédait la capacité d’abattage? Aujourd’hui, au lieu d’accumuler des animaux vivants, nous allons accumuler la viande dans les frigos?!? Ainsi, contrairement à la situation en 1998, la capacité n’est pas en cause, mais le marché lui-même semble être problématique. Et tant que les détaillants ne voudront pas offrir des offres très alléchantes aux consommateurs pour faire ‘’sortir’’ le produit des tablettes, les stocks ne cesseront de s’accumuler créant un effet sur toute la chaine (A un moment, et oui, ou les prix du bœuf atteignent de nouveaux sommets!- allez donc comprendre!)
Graphique abattages 1998 (excès de l’offre – baisse du prix au comptant drastique)
Prix contrat décembre 1998
Prix des contrats à terme bœuf juin 2023
Pendant combien de temps l’industrie va-t-elle souffrir? Nul ne le sait! A contrecœur, il faudra se prémunir contre une catastrophe pour les prochains mois et gérer ce risque.
FREDERIC HAMEL, CFA
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