Nouvelles RJO'Brien

RJO - Extra viande

01 octobre 2020, RJO'Brien

Bonjour,

Le marches des viandes est plutôt sur le siège arrière des nouvelles depuis quelques heures alors que l’éclairage se portait sur le rapport de gains publié hier par le USDA. Sommairement, le USDA a effectué une énorme révision sur les inventaires de maïs et les répercussions seront à suivre de très près lors de la publication du prochain rapport du USDA le 9 octobre prochain. Mon collègue Simon fera probablement une capsule sur ce revirement majeur du USDA prochainement.

Pour revenir à nos moutons ou plutôt à nos porcs, le USDA publiait les exportations ce matin. Encore une fois, celles-ci se sont révélées plutôt positives avec un total de 39 500 tonnes métriques. On sait qu’il faut maintenir un niveau de plus de 25 000 tonnes métriques pour être considérées comme bonnes.

Voici les acheteurs en ordre d’importance :
Mexique : 17 900 tonnes
Chine : 6500 tonnes
Canada : 4400 tonnes
Corée du Sud : 4000 tonnes
Japon : 2800 tonnes

Deux choses à noter : 1) le rythme de la Chine a diminué un peu. C’est normal puisque le pays voudra absorber les achats récemment réalisés. Il est bien possible de revoir la Chine revenir agressivement sur le marché à partir de la fin octobre et 2) la présence de la Corée du Sud. Le pays fut l’un des premiers à fermer la frontière à l’Allemagne et devrait revenir vers les Etats-Unis pour compléter des achats. Si la fermeture de la frontière avec l’Allemagne perdure, il sera possible de revoir le pays du sud-est asiatique dans le top 3 importateur américains d’ici la fin de l’année 2020.

Sur les marchés nord-américains, il faut absolument souligner la force du prix au comptant. Le Lean Hog index se situait à $76.54 alors que le future d’octobre se transigeait à 73.30 ce matin et que décembre était à 62.80. L’écart (base) était relativement large, mais pas normale pour cette période de l’année. Ce qu’il faudra particulièrement suivre sera la tendance du rythme des abattages qui furent encore sous le niveau de 2019 la semaine dernière. La tendance cette semaine se situe aussi sous les niveaux de l’année dernière. En somme, l’industrie a abattu 14 000 porcs de moins que la même semaine en 2019 (pour les 3 jours de la semaine). Le poids moyens vivants des porcs abattus la semaine dernière était 0.1 livre de moins que ceux de l’an dernier. Le poids carcasse sera une mesure aussi très intéressante à surveiller lors de sa publication.

Si jamais les abattages devaient demeurer stables au cours des prochaines semaines, que les exportations se maintiennent à ces niveaux élevés et que les abattoirs américains demeurent ouverts pendant la seconde vague de Coivd-19, il est vraisemblable d’imaginer de bons prix (contrat à terme et prix au comptant) pour l’automne et le début de l’hiver qui vient.

Un dernier point et cela concerne la Chine. Beaucoup d’encre a été dépensé pour expliquer la hausse du cheptel reproducteur chinois et plusieurs haut-gradés du ministère de l’agriculture chinois ont multiplié les interventions récemment pour signifier que la Chine allait être autosuffisante au niveau de la production d’ici quelques mois. La hausse du cheptel reproducteur avait accéléré depuis le creux atteint en aout 2019. En aout dernier (donc 2020), le Ministère de l’agriculture chinois annonçait que le cheptel reproducteur avait augmenté de 31% par rapport au même mois en 2019. C’est phénoménal comme augmentation. Pourtant quelques indices suggèrent que le nombre de truies ou de cochettes ne semblent pas être d’excellente qualité. Au final, beaucoup de producteurs ont probablement conservé des truies plus vieilles et incidemment moins productives plutôt que de les envoyer à l’abattoir. Selon l’expert Stephen Wilson, plus de 50% des truies en Chine seraient des truies de réforme. Ceci devrait diminuer de beaucoup la productivité des fermes dans les prochains mois (moins de porcelets par portée entre autre chose). D’après les calculs réalisés par les experts, il faudra encore 2 à 3 ans avant de voir la Chine dans une situation d’autosuffisance. Un autre dossier à suivre.

Un dernier mot sur le nouveau contrat du CME basé sur le prix de la découpe (moyenne de prix des 5 derniers jours) qui sera disponible au cours des prochaines semaines. Il faut souligner que celui-ci ne remplace pas les contrats à terme sur le porc. C’est un outil supplémentaire pour la gestion des risques pour les producteurs, mais aussi aux transformateurs. Depuis plusieurs années, les producteurs se font offrir un prix basé sur la découpe et il sera intéressant de voir comment la liquidité pourra se développer ce nouveau contrat. Ce contrat sera bien utile lorsque la découpe s’enflamme et que le producteur veut sécuriser cette partie du prix (règle du 90% du prix de la découpe).

Voici un tableau compilé par M. Steiner sur son site du Dailylivestock report concernant les types de contrats offerts aux producteurs

FREDERIC HAMEL, CFA 

Stratège de marché chez R.J. O'Brien & Associés Canada Inc.
Trading desk : (514) 218-6888
Tel (mobile): (514) 567-8555
Fax: (514) 932-7340 
 

Avertissement :

Le contenu et les opinions exprimés dans le présent commentaire sont uniquement ceux de l'auteur(s) et ne sont pas nécessairement partagés par R.J. O'Brien & Associés Canada Inc. Les données et observations présentées ici ne sont fournies qu'à titre informatif et ne doivent pas être interprétées comme une indication ou garantie de rendement futur des marchés concernés. Le risque de perte dans les contrats à terme ou les options sur marchandises peut être important et ne convient pas à tous les investisseurs. Contactez votre représentant de compte pour plus d'informations sur ces risques. Les informations et les opinions contenues dans le présent document proviennent de sources jugées fiables, mais ne sont pas garanties quant à leur exactitude ou leur exhaustivité. Veuillez examiner soigneusement votre situation financière avant de prendre des décisions de transaction. R.J. O'Brien & Associés Canada Inc. est un membre de l' Organisme canadien de réglementation du commerce des valeurs mobilières (OCRCVM) et le Fonds canadien de protection des épargnants (FCPE). 


Partager cet article