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Il y a 5 ans, la grande sècheresse

04 août 2017,

Pratiquement jour pour jour, il y a 5 ans, les prix des grains explosaient à des sommets historiques, propulsés par la grande sècheresse qui aura vu les rendements américains s’effondrer : le maïs à 123,1 boisseaux/acre (7,72 tonnes/ha), le soya à 40 boisseaux/acre (2,68 tonnes/ha) et le blé tous types confondus à 46,2 boisseaux/acre (3,1 tonnes/ha).

Par comparaison, la sècheresse qui a touché cette année une portion des Plaines et du Midwest aux États-Unis peut se rhabiller. Rien de bien impressionnant quand on jette un coup d’œil à la carte de sècheresse… 

On ne peut donc s’étonner vraiment que les prix des grains n’aient pas grimpé avec autant de fougue cette année qu’en 2012. Mais, deux facteurs sont aussi à prendre en compte.

D’une part, cette année, la sècheresse n’a pas touché le cœur du Midwest, là où se situent les principales régions de production de maïs et soya. Remarquez, ça aurait pu être le cas si la vague de chaleur et de temps sec de juillet avait persistée. Mais, le retour de conditions plus fraîches et de précipitations plus importantes dans la plupart des régions en aura voulu autrement. 

D’autres parts, outre la sècheresse de 2012 qui était elle-même impressionnante, le contexte d’offre et demande de grains était bien différent à ce moment qu’il ne l’est aujourd’hui.

Avec l’arrivée en force de la production d’éthanol à partir de la mi-2000, les producteurs auront pris du temps à s’ajuster à cette nouvelle demande importante. Dans le soya, la Chine s’est montrée particulièrement gourmande à partir des années 2000, alors même que l’Amérique du Sud ne faisait qu’amorcer son ascension pour rejoindre le rang des plus importants producteurs mondiaux de fève. 

Dans cette foulée, il faut se rappeler que les rendements et récoltes aux États-Unis avaient aussi été décevants à plusieurs reprises avant 2012, au cours des années 2006, 2007 puis en 2011. Avant même la sècheresse historique de 2012, les stocks de grains étaient donc déjà maigres et dépréciés. Une petite bombe à retardement était en place, et la sècheresse n’a fait que la déclencher. Cette année, la situation est bien différente.

Depuis 2012, avec les prix record que l’on sait, les superficies cultivées ont continué de progresser. Bien que la demande en maïs, soya et blé demeure généralement en hausse, la production d’éthanol a ralenti sa croissance. Par contre, celle de soya se poursuit. La différence aujourd’hui est que le Brésil et l’Argentine pèsent de plus en plus lourd dans la balance pour en assurer l’approvisionnement. Le risque de production de soya ne repose donc plus uniquement sur les États-Unis, mais se répartit davantage avec l’Amérique du Sud.

On retient aussi que contrairement à 2012, avec quelques mauvaises récoltes derrière la cravate, les dernières années ont été plutôt remarquables au niveau des rendements et volumes récoltés. Plusieurs nouveaux records ont d’ailleurs été atteints en série. 

Bref, en 2012 nous avions une forte croissance de la demande combinée avec de mauvaises récoltes dans les années précédentes. Cette année, nous avons une bonne demande, mais moins agressive, avec d’excellentes récoltes dans les dernières années. Dans le premier cas, le contexte ne permettait tout simplement pas d’encaisser une sècheresse qu’elle soit sévère ou non. Dans le second, bien qu’une sècheresse donne toujours matière à faire bondir les prix, il aurait fallu qu’elle soit particulièrement sévère pour assurer un retour définitif et soutenu à la hausse des prix.

Concrètement, le fait que cette année ne propose pas une situation aussi dramatique qu’en 2012 n’est pas nécessairement mauvais. Bien sûr, tout le monde aurait aimé voir les prix exploser davantage en juillet. Par contre, des dernières semaines, on retient que les marchés se montrent déjà plus nerveux, surtout bien entendu pour les marchés du blé, mais aussi dans une moindre mesure celui du soya.

Un peu à l’image de 2012 avec les années plus décevantes qui l’ont précédée, 2017 pourrait donc très bien être une année précurseur qui jettera les bases pour d’autres moins bonnes récoltes à venir. Déjà, on constate que les prix peinent depuis deux ans à reculer davantage. Tranquillement, l’échiquier se met en place pour de meilleurs prix à l’horizon.

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