Suivant un début de semaine très difficile, les prix des grains ont tempéré leur recul aujourd’hui. Le retour de conditions plus favorables pour la fin de saison en Argentine, ainsi que la sortie de dormance du blé d’hiver aux États-Unis n’est pas positif. Cependant, les marchés prennent du recul et note que les conditions resteront encore sèches en Argentine pour les prochains jours.

Même son de cloche aux États-Unis où, s’il est vrai que plusieurs régions de production de blé d’hiver profitent de précipitations, dans certains cas, les conditions demeurent encore très sèches. Rappelant aussi à l’ordre les marchés, la dernière mise à jour sur l’état des cultures de blé d’hiver aux États-Unis en date de dimanche dernier révèle une détérioration dans les États du Texas et du Kansas où seulement 10% et 11% des cultures sont classées dans un état jugé de « bon à excellent ». De nouvelles averses sont cependant attendues dans le sud des Plaines américaines d’ici la fin de la semaine.

Dans les autres nouvelles, peu de nouveau :

• Une nouvelle vente à l’exportation de maïs américain de 110 000 tonnes a été annoncée par le USDA aujourd’hui, ce qui donne suite à deux ventes intéressantes également hier de 115 000 et 206 000 tonnes de maïs.
• On rapporte qu’en Argentine, la trituration de soya a été de 2,37 millions de tonnes en février, en baisse de 13% par rapport à janvier dernier et en recul de 9% par rapport à février 2017. Rappelons que l’Argentine est le 1^er exportateur de tourteau dans le monde.
• Pour le mois de janvier, l’agence des douanes russes estime que 2,48 millions de tonnes de blé ont été exportées, une hausse de près de 28% par rapport à janvier l’an dernier. Ceci illustre très bien l’une des grandes difficultés actuelles du marché du blé, la forte compétition qui perdure sur les marchés mondiaux, la Russie toujours en tête.

L’attention des marchés se tourne maintenant tranquillement vers le rapport sur les intentions d’ensemencements américains du USDA qui sera publié jeudi prochain, le 29 mars. Le sentiment général est que les producteurs américains sèmeront moins de maïs, de 90,2 millions d’acres en 2017 à 88-89 millions d’acres cette année, plus de soya de 90,1 à 90,5-92,0 millions d’acres de soya, et plus de blé d’un creux en près de 100 ans l’an dernier de 46 millions d’acres à 46,5-46,8 millions d’acres cette année.

À Chicago, le comportement des prix d’aujourd’hui n’est pas outre mesure surprenant suivant leur recul important des derniers jours. D’importants supports étaient pressentis, et sont maintenant à l’œuvre, dans le maïs, à l’approche de 3,70-3,72 $US/boisseau sur l’échéance de mai 18, et dans le blé Chicago à l’approche de 4,50 $US/boisseau toujours sur l’échéance de mai 18. Dans le soya, on note une hésitation à l’approche d’une tendance haussière qui apparaissait en développement jusqu’ici, avec en ce sens, un 1^er support à surveiller à l’approche de 10,21-10,20 $US/boisseau sur l’échéance de mai 18. À ce stade-ci, il apparait prématuré d’envisager que des creux définitifs ont été atteints. Un passage sous les supports actuellement à l’oeuvre n’exclut pas non plus une nouvelle phase baissière.