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Nouveau revers pour le marché des grains

13 juillet 2017,

Les marchés ont durement encaissé les derniers chiffres proposés par le USDA dans son rapport mensuel de juillet 17 présenté hier. Combiné à un retour de conditions météo dans l’ensemble plus favorables pour les cultures aux États-Unis, les spéculateurs n’ont pas manqué d’engranger des profits/couvrir des positions, accentuant au passage la pression à la baisse. 

Des précipitations sont maintenant attendues sur un horizon 6-10 et 8-14 jours dans plusieurs régions des Plaines et du Midwest américain où la sècheresse se montrait plus menaçante. Bien que les conditions encore resteront très chaudes , les marchés prennent note que les rendements restent prometteur pour le cœur et l’est du Midwest américain, là où les superficies cultivées sont les plus importantes.

Bien que le USDA ne se soit pas encore compromis à réviser ses prévisions de rendements en maïs et soya avec la publication de son rapport mensuel, laissant encore place à des révisions à la baisse des récoltes américaines dans les mois à venir, les marchés n’ont pas non plus digéré les nouveaux chiffres du USDA. 

Pour le maïs, le USDA a révisé à la hausse les stocks américains de cette année et l’an prochain, prétextant une consommation animale moins importante et ajustant la récolte de cette année aux superficies plus importantes semées se printemps de 90,9 millions d’acres. Les marchés anticipaient les stocks plus importants pour cette année, mais pas une hausse aussi marquée de ceux de l’an prochain.

Le portrait aura été un peu plus positif pour le soya, avec une hausse des exportations américaines pour cette année et, incidemment, une réduction des stocks de l’ancienne récolte. Par ricochet, avec aucun changement du côté de la demande en soya pour l’an prochain, les stocks de fin d’année de la prochaine récolte américaine sont ainsi rabaissés de 495 à 460 millions de boisseaux, ce qui demeure néanmoins un niveau confortable. 

Concernant le blé, fidèle à lui-même, le USDA a surpris avec une meilleure récolte américaine de blé d’hiver de 1,318 milliards de boisseaux versus la moyenne des anticipations de 1,256 milliards de boisseaux et une prévision le mois dernier de 1,672 milliards de boisseaux. Ceci aura contribué à mitiger la réduction de la récolte américaine de blé de printemps un peu plus marqué à 442 millions de boisseaux versus la moyenne des anticipations de 490 millions de boisseaux. Par contre, une réduction de la demande et des exportations aura forcé malgré tout à la hausse les stocks américains de fin d’année de l’ancienne récolte de 1,176 à 1,184 milliards de boisseaux et de 924 à 938 milliards boisseaux la nouvelle récolte.

Aujourd’hui, le rapport hebdomadaire sur les exportations et ventes à l’exportation de grains américains du USDA n’aura pas contribué à freiner la débâcle des prix. Pour le maïs, des ventes de seulement 161 048 tonnes de l’ancienne récolte ont été enregistrées la semaine dernière. Les marchés tablaient plutôt sur des ventes de l’ordre de 300 000 à 500 000 tonnes. Par contre, les ventes à l’exportation de soya auront été certainement plus encourageantes à 228 041 tonnes pour l’ancienne récolte (prév. 200 000 à 400 000 tonnes) et 455 000 tonnes pour la nouvelle récolte (prév. 50 000 à 200 000 tonnes). Les ventes à l’exportation de blé américain auront été pour leur part dans les attentes les moins élevées des marchés à 357 702 tonnes, affichant un retard cumulatif de près de 5% par rapport à la même période l’an dernier.

Pour les prochains jours, il faut s’attendre encore à beaucoup de volatilité dans le comportement des prix. Si en début de semaine, la météo était source de préoccupation, et que le retour de précipitations a par la suite contribué à forcer un recul marqué des prix, la météo a encore la capacité de rendre nerveux les marchés dans les prochains jours/semaines. La période de la pollinisation dans le maïs s’amorce aux États-Unis, et le temps chaud qui reste sur le radar pour pratiquement l’ensemble du Midwest et des Plaines américaines peut encore affecter les rendements. Outre quelques précipitations maintenant attendues dans les Dakota du Nord et du Sud, les conditions resteront aussi dans l’ensemble très sèches. Combinée à des températures très chaudes toujours au rendez-vous, une détérioration supplémentaire de l’état des cultures dans ces régions n’est pas à exclure.

Dans l’immédiat, techniquement, le comportement des prix à Chicago suggère cependant que des sommets définitifs puissent avoir été atteints, ce qui serait conforme à la tendance saisonnière. Autant pour le maïs que le soya et le blé, des « gaps » ont aussi été refermés, ce qui n’est généralement pas de bon augure. En début de semaine, les prix affichaient tous par contre des contextes fortement surachetés, et une correction était déjà à prévoir en ce sens. Il reste maintenant à valider si des bases plus solides peuvent être rapidement rencontrées ou non pour structurer les prix en vue d’un prochain rebond sur incertitudes météo.


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