Nouvelle

Début de semaine plus difficile pour les prix des grains

19 juin 2017,

La nouvelle semaine s’amorce sur une note plus incertaine pour les prix des grains. Sans surprise, ce sont les conditions météo plus favorables aux États-Unis qui auront invité les marchés à se renfrogner suivant deux semaines d’inquiétudes météo. 

Les dernières prévisions du NOAA proposent du temps frais à partir de cette semaine, et ce, jusqu’au début juillet prochain pour une bonne proportion du Midwest et des Plaines américaines. Accompagnant ces températures plus froides, des précipitations qui devraient couvrir l’ensemble des régions de productions sont également sur le radar. Ceci tempère grandement les inquiétudes entourant les conditions très sèches observées dans certains secteurs depuis déjà quelques semaines.

Toute la question demeure maintenant à savoir si les précipitations seront suffisantes pour renverser les débuts de sècheresse dans le nord/nord-ouest du Midwest ainsi que dans certaines régions des États de l’Iowa et de l’Illinois. Rappelons que selon le NOAA, des conditions anormalement chaudes sont de nouveau à prévoir pour le mois de juillet. À ce stade-ci, ne peut être écarté le risque que les cultures soient alors de nouveau en difficultés si les averses des deux prochaines semaines se montrent insuffisantes. 

Mais, pour l’heure, les marchés se montrent prudents, prenant du recul en attendant la suite du côté météo. Le USDA doit également présenter la semaine prochaine deux rapports importants : les superficies semées cette année aux États-Unis et le rapport trimestriel des stocks américains de grains au 1er juin dernier. 

Bien qu’il reste encore plusieurs jours avant la publication de ces rapports, les marchés pourraient être tenté de se mettre tranquillement sur la défensive en attendant les anticipations des différentes firmes d’analyse puis ensuite les résultats officiels du USDA le 30 juin prochain.

Il sera par contre intéressant de surveiller demain (mardi) la réaction des marchés à la dernière mise à jour sur la progression et l’état des cultures aux États-Unis présenté aujourd’hui. Le cas du blé de printemps est particulièrement frappant, puisque l’état des cultures aux États-Unis continue de se détériorer dangereusement, en recul de -4% dans les catégories « bonne » et « excellente » à seulement 41% comparativement à plutôt en moyenne 73% depuis 5 ans. Les États du Montana et du Dakota du Sud sont spécialement sous les feux de la rampe avec seulement 19% et 13% des cultures de blé de printemps dans les catégories « bonne » et « excellente ».

De son côté, l’état des cultures de maïs est demeuré au neutre la semaine dernière à 67% dans les catégories « bonne » et « excellente ». Les marchés anticipaient une légère amélioration de +1% dans ces catégories. Ce sont les États clés de l’Illinois, Indiana et de l’Ohio qui affichent les résultats les plus faibles, ceux du Dakota du Nord et du Sud n’étant pas en reste avec la sècheresse qui sévit depuis quelques semaines.

Pour leur part, l’état des cultures de soya aura grimpé de 1% comme l’anticipaient les marchés à 68% dans les catégories « bonne » et « excellente ». C’est seulement 1% de moins que la moyenne 5 ans, bien qu’un résultat de 6% inférieur à l’état des cultures à pareille date l’an dernier. L’état des cultures se veut à surveiller davantage dans les États de l’Indiana, de l’Ohio, du Michigan, et du Dakota du Nord et du Sud.

La semaine dernière, les inspections à l’exportation de maïs américain ont été très intéressantes à 1,219 millions de tonnes, plus que les anticipations des marchés. Celles de soya ont été plus décevantes bien que dans les attentes des marchés à 275 461 tonnes versus 511 718 tonnes la semaine dernière. Une rumeur veut qu’une délégation chinoise d’acheteur de soya attendu en Iowa au cours du mois de juillet prochain puisse se commettre sur un volume record de plus de 13 millions de tonnes.

Pour le blé, les inspections hebdomadaires à l’exportation la semaine dernière ont été de 801 725 tonnes. 

Techniquement, le comportement du marché du maïs à Chicago invite à la prudence. La tendance haussière amorcée en avril dernier reste effective, mais la tendance court terme baissière à l’œuvre pourrait forcer une rupture d’un support plus importante autour de 3,70-3,75 $US/boisseau sur l’échéance immédiate (CàT Juillet 17). À ce stade-ci, il demeure néanmoins prématuré d’envisager un recul excessif des prix.

Le marché du soya à Chicago révèle un peu plus de fermeté. Par contre, il demeure toujours confronté à l’importante résistance de son canal baissier amorcé en février dernier. À moins d’imprévus météo d’importance, il reste ainsi toujours à risque d’un nouveau revers qui, selon ce canal, laisse une porte ouverte à une revisite du seuil de 9,00 $US/boisseau qui n’exclut pas un creux par la suite sous ce niveau.

Profitant de l’engouement des marchés pour le blé, spécialement celui de printemps, les prix continuent de s’apprécier à de nouveaux sommets, celui à Chicago à 4,7325 $US/boisseau (CàT Juillet 17). Les marchés se seront par contre montrés un peu plus hésitants concernant le blé de printemps à Minneapolis, ce qui n’est certainement pas étranger à une correction/consolidation suivant sa forte progression des dernières semaines. Cependant, avec le dernier rapport sur l’état des cultures de blé de printemps qui se détériore toujours aux États-Unis, tout indique que de nouveaux sommets seront encore atteints avec un début de tendance haussière bien distinct.


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