Nouvelle

Spéculation, météo et nervosité dans l’air

07 juin 2017,

Après plusieurs semaines d’indécisions, le marché des grains montre finalement (enfin) signe de vie. Fondamentalement, les éléments pour justifier ce regain intéressant des prix restent encore légers.

Du côté météo aux États-Unis, la première « vague de chaleur » de la saison aux États-Unis qui touche plus particulièrement la portion ouest du Midwest présentement préoccupe. 

Avec les bonnes précipitations des dernières semaines, outre les régions plus au nord, les cultures ne sont pas à risque pour le moment. Par contre, ce temps très chaud aura eu le mérite de rappeler aux marchés qu’il est encore tôt en saison pour tenir pour acquis que les récoltes américaines seront au rendez-vous cet automne. 

Le marché du blé accapare un peu plus d’attention. Le dernier rapport hebdomadaire sur la progression et l’état des cultures américaines présenté lundi dernier a révélé une continuité de la détérioration des cultures de blé de printemps et d’hiver. Dans le cas du blé de printemps, seulement 55% des cultures sont dans les catégories « bonne » et « excellente », 17% de moins qu’en moyenne pour cette période-ci depuis 5 ans.

On souligne également qu’au Canada, la situation reste également difficile pour les cultures de blé, spécialement les régions plus au sud de la Saskatchewan et du Manitoba où, comme dans le Dakota du Nord et au Minnesota, les conditions très sèches menacent de plus en plus les cultures. 

Enfin le début de saison en Australie n’est pas des plus favorable non plus. Les conditions sont très sèches, et on s’interroge de plus en plus sur la suite des choses.

Reflétant bien ces incertitudes concernant les futures récoltes aux États-Unis, au Canada et en Australie, le marché du blé révèle ainsi une fermeté particulièrement intéressante présentement. À Minneapolis, le blé de printemps a d’ailleurs grimpé à son plus haut en près de 2 ans à plus de 6,00 $US/boisseau après avoir atteint un creux plus tôt cette année à 5,15 $US/boisseau.

Ajoutant une fermeté supplémentaire à ce contexte, les fonds spéculatifs avaient de leur côté acquis dernièrement d’importantes positions vendues dans les marchés du maïs, soya et blé, ceux-ci misant alors sur un recul supplémentaire des prix pour engranger des profits. Résultat, le vent cherchant à tourner, les spéculateurs sont forcés de se raviser, raffermissant au passage les prix.

Techniquement, plusieurs signaux positifs ont été aussi projetés dans les derniers jours, avec la rupture de résistances clés dans plusieurs cas. La prochaine étape sera maintenant de valider ce changement de direction avec, dans un premier temps, la publication du rapport mensuel d’offre et demande du USDA (WASDE) de ce vendredi qui peut encore changer la donne, puis la rupture de prochains objectifs importants à 3,90-3,93 $US/boisseau dans le maïs (CàT Juil. 17), 9,40 $US/boisseau dans le soya (CàT Juil. 17) et 4,50 $US/boisseau (CàT Juil. 17) dans le blé Chicago.    


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