Nouvelle

Le marché des grains ne parvient toujours pas à prendre son envol

23 mai 2017,

Début de semaine prometteur hier pour les prix des grains, qui aura été rapidement effacé aujourd’hui. Dans son rapport hebdomadaire sur la progression des cultures aux États-Unis, le USDA confirme que malgré les conditions très humides, les producteurs américains auront été à même de semer jusqu’ici dans les temps :

Maïs – 84% du maïs est semé, seulement 1% de moins que la moyenne 5 ans à cette période-ci. Ce sont les États du Wisconsin, du Michigan, de la Pennsylvanie, du Colorado et de Kansas qui affichent le plus de retard, alors que les ensemencements dans le nord-ouest sont ceux qui proposent le plus d’avance. Avec le temps humide, on note un léger retard dans l’émergence des cultures à 54% versus la moyenne 5 ans de 58%, rien de spécialement inquiétant pour le moment. 

Soya – En date de dimanche dernier, 53% des cultures sont semées, en avance de 1% par rapport à la moyenne 5 ans, alors que comme pour le maïs, l’émergence affiche un léger retard à 19%, seulement 2% de moins que la moyenne 5 ans. 

Blé de printemps – Les ensemencements de blé de printemps ont progressé très rapidement en deux semaines, ceux-ci étant pratiquement terminant dans les États de Washington, du Minnesota et du Dakota du Sud. À l’échelle nationale, ils sont complétés à 90%, un retard de 4% par rapport à la moyenne 5 ans. On note cependant un retard plus marqué dans l’émergence des cultures à seulement 62% versus la moyenne 5 ans de 75%. 

Blé d’hiver – L’épiaison du blé d’hiver est en avance de 5% par rapport à la moyenne 5 ans à 72% en date de dimanche dernier. Les récoltes sont en court plus au sud. Dans l’état du Texas, les premiers rendements avoisinent la moyenne des dernières années autour de 30 boisseaux/acre. L’état des cultures de blé d’hiver a aussi affiché un gain de +1% à 52% dans les catégories « bonne » et « excellente ». C’est moins qu’à pareille date l’an dernier (62%), mais plus que la moyenne des dernières années de 44%.

Malgré les ensemencements américains qui vont bon train, une certaine nervosité persiste. À nouveau cette semaine, des précipitations dispersées sont attendues avec de bonnes accumulations dans certaines régions, spécialement plus à l’est du Midwest.

 

Sur les réseaux sociaux, des photos de champs américains inondés sont largement diffusées. Un producteur du Nebraska, M. Quentin Connealy, aura même profité de l'occasion pour réalisé du wakeboard dans l'un de ses champs, croquant son initiative sur le vif dans une vidéo présenté sur YouTube@AP_Oddities

Et, de toute évidence, les producteurs américains devront encore composer avec des conditions très humides pour au moins deux semaines selon les dernières prévisions du NOAA 6-10 et 8-14 jours. Il ne fait aucun doute que certaines superficies devront être semées de nouveau. 

Par contre, le lien n’est pas clair entre début de saison trop humide et mauvais rendement par la suite à l’automne; les périodes critiques pour les rendements restant surtout la pollinisation dans le maïs (juillet) et le remplissage des gousses dans le soya (août). Pour l’instant, les marchés semblent encore prendre le pari que ceux-ci resteront dans à au-dessus de la moyenne des dernières années, laissant miroiter que les stocks de grains américains resteront importants l’an prochain (2017-18). 

Techniquement, à Chicago les prix des grains se butent ainsi toujours à de fortes résistances, le maïs livraison immédiate à l’approche de 3,80 $US/boisseau (CàT Juil. 17) et récolte à l’approche de 3,95 $US/boisseau (CàT Déc. 17). Après avoir été plombé la semaine dernière par l’histoire de corruption entourant le président du Brésil, M. Temer, et JBS, le marché du soya reste de son côté très près de son support clé de 9,40 $US/boisseau autant sur l’échéance immédiate (CÀT Juil. 17) que celle récolte (CàT Nov. 17) avec un 1er objectif à 9,60 $US/boisseau. Le marché du blé à Chicago sera parvenu de son côté à écarté la tendance court terme baissière qui l’a emporté dernièrement, tendant maintenant de se rétablir sur des bases plus solides avec une résistance qui se fait sentir autour de 4,34-4,40 $US/boisseau sur l’échéance immédiate (CàT Juillet 17).

On note que les spéculateurs restent toujours avec d’importantes positions nettes vendues. S’il y a possibilité de rebond à surveiller, ce sera selon ce que Dame Nature voudra bien encore proposé côté météo pour débuter le mois de juin. Si les prix peuvent gagner un peu de traction sur la base de mauvaises conditions persistantes, les spéculateurs pourraient être forcés de se raviser, ce qui viendrait supporter une appréciation plus prometteuse des prix. À surveiller à ce titre, le USDA devrait présenter la semaine prochaine son 1er rapport sur l’état des cultures de maïs. Le fait qu’elles soient en mauvaise condition pourrait alors initier un regain plus prometteur des prix.


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