Nouvelle

Les prix des grains des grains hésitent à nouveau

03 mars 2017,

Suivant le rebond important en début de semaine initier par des rumeurs avortées concernant les biocarburants aux États-Unis, les prix des grains sont toujours en quête de nouvelles fraiches pour justifier plus de progression. Malheureusement, les derniers jours auront été maigres en nouvelles informations stimulantes, laissant les marchés bien indécis pour débuter le mois de mars.

 

Maïs

Le marché du maïs à Chicago profite toujours dans l’ensemble d’une tendance haussière. Cependant, une bonne résistance se fait sentir à l’approche du dernier sommet à plus de 3,87 $US/boisseau (CàT mai 17). 

Mercredi, le rapport hebdomadaire de l’EIA a proposé une production inchangée à 1,034 millions de barils/jour. Ce niveau reste élevé par comparaison des dernières années et intéressant. Par contre, les stocks s’accumulent dangereusement, en hausse pour une 8e semaine consécutive à 23,091 millions de barils, plus que les niveaux enregistrés à pareille date l’an dernier et en moyenne depuis 5 ans, et très près du record de l’an dernier de 23,307 millions de barils. Par contre, il est d’usage d’observer à cette période-ci une hausse des stocks d’éthanol et, selon la tendance des dernières années, ils devraient maintenant progressivement reculer.

Hier, le rapport sur les exportations et ventes à l’exportation de grains américains a déçu du côté du maïs. Les ventes ont été de 692 404 tonnes pour 2016-17, légèrement sous les attentes des marchés de 700 000 à 900 000 tonnes, affichant ainsi un recul saisonnier sous les niveaux des dernières années.

Par contre, ce niveau demeure au-dessus de celui nécessaire par semaine pour atteindre la prévision du USDA. Les exportations restent également fortes à près de 1,5 million de tonnes.

Dans les nouvelles, Informa Economis a haussé sa prévision de récolte pour le Brésil de +2 à 91 millions de tonnes, un niveau nettement supérieur à l’estimation déjà record du USDA de 86,5 millions de tonnes.

Techniquement, les signaux sont mixtes et indécis à Chicago à l’approche de la bonne résistance de 3,87 $US/boisseau (CàT Mai 17). Le comportement de l’ADX suggère cependant un certain appui de la tendance haussière alors que le volume de transaction conserve un biais haussier. Par contre, le MACD se veut légèrement baissier. Un support à l’approche des moyennes mobiles qui convergent à 3,70 $US/boisseau reste à surveiller.

 

Soya

Le marché du soya à Chicago fait face à plusieurs incertitudes qui rendent difficiles à ce stade-ci d’entrevoir une continuité à la hausse.

En Amérique, c’est au tour de Informa Economics de réviser à la hausse sa prévision pour le Brésil de +1,5 à 108 millions de tonnes alors que le USDA se situe toujours à 104 millions de tonnes avec la publication de son dernier rapport mensuel de février. Rappelons que depuis déjà 2-3 semaines, plusieurs organisations ont déjà rehaussé leurs estimations pour le Brésil dans une fourchette de 105 à 107 millions de tonnes. 

Tout n’est cependant pas rose pour le Brésil puisque les derniers jours auront vu de bonnes précipitations continuer de ralentir les récoltes. On rapporte même qu’une portion de l’une des principales autoroutes empruntées pour l’acheminement du soya dans les ports du nord-ouest du pays a été emportée par une inondation. En fin de journée hier, le ministre de l’Agriculture du Brésil a cependant signalé un retour à la normale pour les transporteurs suivant la réparation de cette autoroute.

Avec de telles conditions météo qui complexifient le transport du soya au Brésil, on rapporte que, comme chaque année, le chargement des bateaux tarde. Certains acheteurs auraient même annulé des achats, une situation qui profitent en principe aux exportateurs américains pour le moment.

Dans cette même veine, certains analystes soulignent aussi la fermeté du Réal brésilien dans les derniers mois qui aura ralenti les ventes des producteurs brésiliens, favorisant par ricochet le marché américain. On note par contre cette semaine le brusque revers du Réal brésilien alors que le dollar américain a bondi…

Que les exportations sud-américaines soient plus lentes ou non, le dernier rapport hebdomadaire des exportations et ventes à l’exportation de grains américains publiés hier confirme que le ralentissement saisonnier des chiffres d’exportation de soya américain est en cours. Les ventes de la semaine dernière ont été de 427 739 tonnes, dans les attentes des marchés (300 000 à 500 000 tonnes), mais sous les niveaux observés dans les dernières années.

Le rythme des ventes américaines à l’exportation de soya demeure néanmoins au-dessus de celui nécessaire pour atteindre la prévision d’exportations 2016-17 de soya du USDA d’ici la fin août qui est maintenant de 99 000 tonnes/semaine.

Techniquement, le contrat à terme du soya à Chicago reste en difficulté, bien que sur le fond il profite toujours d’une tendance haussière. De fortes résistances sont à l’œuvre et à surveiller, spécialement sur le prix récolte avec une résistance autour de 10,34-10,40 $US/boisseau (CàT Nov. 17). Sur l’échéance immédiate, on note l’incapacité du prix à reprendre les devants, avec le sommet de cette semaine à 10,55 $US/boisseau nettement sous le précédent à plus de 10,74 $US/boisseau.

 

Blé

Le marché du blé à Chicago profite toujours d’un contexte favorable, mais n’échappe pas à l’hésitation qui se fait sentir des côtés du marché du maïs et du soya.

Les derniers chiffres hebdomadaires d’exportation de blé américain ont été dans les attentes les moins élevées des marchés à 353 170 tonnes, un niveau au-dessus de celui observé à pareille date l’an dernier, mais nettement sous la moyenne des 5 dernières années de 480 000 tonnes. Par contre, ces ventes restent supérieures au rythme nécessaire par semaine de 440 000 tonnes/semaine d’ici la fin mai pour atteindre la prévision d’exportations de blé 2016-17 du USDA. Ce qui inquiète davantage est qu’il reste peu de semaines d’ici le 31 mai, et que les engagements à l’exportation des exportateurs américains demeurent très élevés à 6,64 millions de tonnes, alors qu’en moyenne ils sont plutôt à 5,05 millions de tonnes à ce moment-ci. Des annulations de ventes pourraient voir le jour, une éventualité qui serait négative pour le marché du blé. 

Dans les Plaines américaines, les conditions des cultures demeurent une source de préoccupation des marchés, les producteurs américains ayant déjà semé leurs plus faibles superficies en blé d’hiver depuis 1909. Selon le dernier relevé sur les conditions de sècheresse, celles-ci gagnent du terrain. Les dernières prévisions météo proposent peu de précipitations à l’horizon, que ce soit pour les deux prochaines semaines comme l’ensemble du mois de mars.

Techniquement, une tendance haussière reste effective, avec un 1er bon support à surveiller 4,40 $US/boisseau (CàT Mai 17). Le MACD a projeté un signal de vente pour débuter le mois de mars, ce qui invite à la prudence.


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